Tribune | « Cri de cœur aux délégués des forces vives du Burkina Faso »
Ceci est une tribune d’un citoyen burkinabè, Ambasda SANDWIDI, ancien maire de Tenso, sur l’actualité nationale.
Jour J-1, tout le monde retient son souffle en attendant les conclusions des assises nationales sur l’élaboration d’une nouvelle charte de la transition mais aussi et surtout sur la désignation de l’oiseau rare devant présider à la destinée des 20 millions de Burkinabè. En tant que citoyen nanti d’un devoir de contribution à la cause nationale, je me permets d’interpeler les représentants des forces vives auxquels échoit cette lourde responsabilité qui engage la survie de notre pays.
Nous attendons de ces assises deux livrables essentiels :
- Les grandes orientations structurelles à même de jeter les bases d’une gouvernance vertueuse aussi bien pendant que l’après transition ;
- Un Président de la transition.
Au-delà des formalités et des procédures, les Burkinabè sont sous le coup d’un besoin pressant, un besoin qui ne saurait attendre plus longtemps avant d’être satisfait : desserrer l’étau terroriste et organiser la riposte populaire en vue de la reconquête de l’intégrité de notre territoire. Ainsi donc, les forces vives auront à désigner non pas un simple Président, mais un vrai chef de guerre et un leader intrépide qui nous a fait tant défaut depuis les premiers attentats terroristes au Burkina Faso.
Avant d’en arriver au portrait-robot de l’homme providentiel tant attendu, il faut rappeler que le choix d’un civil pour diriger la transition n’est pas mauvais en soi, mais comporte beaucoup de risques pour l’avenir de notre pays : nous avons tous en mémoire, le second coup d’Etat opéré par Assimi GOITA, un coup de force qui trouve sa source dans les difficultés liées à la cohabitation entre les deux hommes (Bah N’DAO, Président de la transition dite civile d’alors et le Vice-président GOITA). Il nous faut à tout prix éviter ce casse-tête chinois dont le Burkina assiégé d’aujourd’hui n’en a pas besoin.
Les assises sont compétentes pour désigner un Président mais pas sa personnalité et encore moins son égo ou ses convictions ; ces assises peuvent très bien dénicher une personnalité pétrie d’expérience, bardée de diplômes et de distinctions honorifiques mais ces qualifications ne nous mettent pas à l’abri d’un conflit de cohabitation avec les militaires qui s’estimeront naturellement « dépositaires » de l’autorité confiée à ce civil le cas échéant, puisque c’est eux qui ont déposé Sandaogo.
Dans tous les cas, un Président, fut-il transitoire, est une autorité qui assume la plus haute fonction de l’Etat : comment voulez-vous qu’un Président de la république, dûment désigné et qui prêtera certainement serment sur la constitution se mette sous la coupe et les ordres d’un capitaine de l’armée ? Cette donne est un fait dont il faut tenir compte pour ne pas nous replonger dans un scénario à la malienne rappelé plus haut.
Pour rester objectif et prévenir la survenue de probables crises, la sagesse des délégués des forces vives devrait l’emporter, en veillant à confirmer le jeune capitaine dans ses fonctions de Président de la transition ; de la sorte, la direction du navire ne souffre d’un aucun quiproquo.
Enfin, à tous ceux qui se disent perplexes sur l’extrême jeunesse et le rang de l’officier, c’est un sentiment normal et surtout légitime car il s’agit après tout du devenir de notre mère patrie ; cependant, nous devons rester positifs et même optimistes car c’est bien à cet âge et à ce grade qu’il nous a délivrés des atermoiements du MPSR version Sandaogo.
Ambasda SANDWIDI
Ancien maire de Tenso
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