Edito | Me Kyelem de Tambela, un analyste politique à l’épreuve du pouvoir
Le tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba semble marcher le chrono en main. Comme on le sait, depuis sa prise du pouvoir, le maître-mot de sa gouvernance, c’est d’aller vite et bien…
Une exigence que le capitaine Ibrahim Traoré applique d’abord à lui-même. Après avoir, comme son prédécesseur, enrobé son pouvoir d’une couche de légalité à travers une prestation de serment le 21 octobre 2022, « IB express » n’a pas traîné pour choisir son Premier ministre.
Le soir même, les Burkinabè ont découvert le décret qu’il venait de signer et qui faisait de Me Appolinaire Joachim Kyelem de Tambela, le nouveau chef du gouvernement. Une sorte d’ironie de l’histoire, car il y a quelques jours le même conseillait le chef de l’État à se passer de… Premier ministre.
Bref ! En tout cas, c’est la surprise du chef, car personne n’imaginait cet avocat de 64 ans, sankariste et panafricain convaincu, connu de tous pour ses prises de position sur les plateaux télé, au Palais de Koulouba.
Si ce choix peut paraître surprenant au regard des noms que certains avançaient, il aura eu le mérite d’être quasiment consensuel. Pas grand monde n’a trouvé, en effet, à redire sur ce casting, Me Tambela ayant toujours donné l’image d’un homme désincarné, franc et doté d’une grande vision. Une image qui lui permet jusque-là d’échapper aux critiques négatives. Mais en sera-t-il autant, à l’épreuve du pouvoir ?
Un gouvernement resserré attendu
C’est sur ses actions à la tête du gouvernement que l’ancien CDR sera jugé. Comme pour lui rappeler qu’il doit joindre les actes à la parole, certains n’ont pas manqué de ressortir abondamment ses propos sur la gouvernance du régime passé ou sur les partenariats dans la lutte contre le terrorisme.
Sur ce dernier point, il apparaît pour le moment que le nouveau Premier ministre rame à contre-courant de la vox populi pro-russe qui avait porté Ibrahim Traoré au pouvoir. Autant dire qu’il lui sera désormais impossible de passer entre les gouttes de critiques sans se mouiller.
Dans sa première interview accordée à nos confrères de Radio Oméga, l’avocat annonce déjà les couleurs, fidèle à lui-même : entre autres un gouvernement resserré comme prévu par la charte de la Transition, la diminution des salaires des ministres, une possible réduction du prix du carburant à la pompe et la promotion du développement endogène.
Si à priori IB et son PM, que 30 ans séparent, constituent un tandem gagnant, de la composition de l’équipe qui les accompagnera dépendra leur succès. Après quoi, il faudra vite aller sur tous les fronts, car on n’a plus une minute à perdre. Et 21 mois, c’est demain !
La Rédaction
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