« OSC vuvuzelas » : Le MPRSCA a du mal à avaler la « nivaquine »

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Le Premier ministre Apollinaire Kyelem de Tambela dans un entretien accordé à la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) le 30 octobre 2022 a fait des révélations sur des Organisations de la Société Civile (OSC) qui viennent demander des moyens financiers afin de soutenir le régime de transition. Le leader d’OSC Massourou Guiro, chargé de communication du Mouvement Plus Rien ne Sera Comme Avant (MPRSCA), a réagi suite à cette affirmation du PM ainsi que sur d’autres questions d’actualité…

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Burkina 24 : Selon le Premier ministre, certains membres de la société civile frappent à la porte pour demander des financements pour soutenir le nouveau président, qu’est-ce que vous du MPRSCA, vous en pensez ?

Massourou Guiro : Il (le Premier ministre, NDLR) devait donner les noms des OSC qui sont venues demander les financements parce qu’il y a des OSC crédibles qui sont là, qui n’ont jamais demandé de l’argent et qui travaillent sur le terrain. Beaucoup les connaissent. Mais en tant que premier responsable, vous mettez toute la société civile dans le même sac.

Ce n’est pas intéressant. C’est de la nivaquine qu’on ne peut pas avaler. Il faut que désormais en tant que premier responsable qu’il cite les noms des sociétés civiles qui viennent réclamer de l’argent. Là c’est important et ça aide la société civile aussi à être crédible dans ce qu’elle fait.

Mais aujourd’hui si on dit que la société civile vient demander de l’argent cela veut dire que tout le monde est dedans. Pourtant non, il y a des gens qui travaillent, mais qui ne demandent rien. Parce qu’effectivement, la société civile n’est pas comme les partis politiques ou comme certaines structures. Nous n’avons ni soutien ni des financements.

Mais dans ce que nous faisons, nous pensons que nous travaillons avec les moyens du bord pour que le pays puisse retrouver la paix. Cependant, si aujourd’hui, il y a des OSC qui frappent à la porte même pas deux mois après la prise du pouvoir du MPRS2 pour demander de l’argent, c’est une honte pour la société civile. Je pense que désormais il faut clarifier les choses pour qu’on puisse savoir.

Au sein du MPRCA, vous vous sentez comment ?

Ce que le Premier ministre a dit, c’est vrai, il y a des gens qui tapent effectivement à la porte pour demander de l’argent. Ce n’est pas facile d’être Premier ministre. Donc s’il a dit cela c’est qu’il y a des gens effectivement qui tapent à la porte, mais nous, on n’a pas encore tapé.

Eux-mêmes, ils le savent, sous Roch Kaboré, on ne l’a pas fait, sous Michel Kafando on ne l’a pas fait aussi. Nous restons toujours nous-mêmes et quand les gens voient notre structure, d’autres mêmes se demandent si nous sommes présents sur la scène.

Oui, on fait avec les moyens du bord. Si on tapait à des portes peut-être qu’on allait être plus grand que ce qu’on est aujourd’hui. Dans notre structure des gens viennent et repartent parce que tu ne peux pas venir nous dire d’aller taper à des portes et on va accepter. Nous disons simplement qu’il faut travailler. S’il y a des subventions, on peut les accepter. S’il n’y en a pas aussi, on fait avec les moyens du bord.

Que pense Massourou Guiro du deuxième coup de force du MPSR ?

D’abord mes condoléances aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et à la population burkinabè qui tombent nuit et jour suite aux attaques terroristes qui endeuillent le peuple burkinabè. Je salue les mémoires de ces vaillants combattants qui se battent nuit et jour pour le peuple burkinabè. Vous savez qu’au sein de notre mouvement, nous condamnons toujours les coups d’État. Nous n’aimons pas les coups d’État.

Quelle qu’en soit la forme d’un coup d’État, nous le condamnons. Cependant depuis le 24 janvier avec l’arrivée du MPSR1 nous avions pensé que peut-être ils allaient apporter la solution à la question terroriste au Burkina Faso. Malheureusement le MPSR1 a choisi de faire la politique plutôt que d’aller au front pour combattre l’ennemi qui endeuille le peuple burkinabè.

C’est dommage. On a toujours interpellé Sandaogo Damiba, mais il ne nous a pas écoutés. Il a plutôt pensé que nous étions ses ennemis. Pourtant le pays nous appartient à tous. Le pays n’appartient pas à un groupe de personnes. Malheureusement Sandaogo n’a pas bien compris le message. Aujourd’hui lui-même éprouve des regrets.

S’il avait bien compris notre message aujourd’hui il serait toujours au Burkina Faso. Nous déplorons tout ça parce que nous n’aimons pas que nos frères quittent le pays ainsi pour aller en exil. Ça ne nous arrange pas. Nous aimons quand tout le monde est au pays. C’est ainsi que nous pourrons travailler ensemble afin que le pays puisse retrouver sa paix.

Qu’en est-il de l’avènement du MPSR2 ?

C’est suite au MPSR1 qu’est né le MPSR2 avec à sa tête Ibrahim Traoré. Un jeune qui nous a démontré dès son arrivée qu’il comprend la souffrance de la population. Il est sur le terrain depuis longtemps avec la population. Il a compris le message de la population. Et il était venu le 24 janvier avec Sandaogo pour travailler pour que le pays retrouve la paix.

Malheureusement Sandaogo ne les a pas compris. Et il est revenu pour faire un autre coup d’État afin de ramener la sécurité. Et nous avons pris acte, nous attendons de le voir à l’œuvre. Aujourd’hui nous ne pouvons pas dire qu’on félicite ou fête tout cela, mais c’est dans le travail que nous allons apprécier ce qu’il apportera comme changement. Cette situation est compliquée surtout que le pays connait des attaques terroristes depuis 8 ans. Mais je crois que c’est le rôle de l’armée aussi de sécuriser.

Que pensez-vous du nouveau Président Traoré?

Je crois en lui, il est arrivé dans l’armée en 2010, il n’est pas sale, ce n’est pas un jeune qui a des immeubles comme les autres, qui a beaucoup de galons comme les autres, c’est un jeune qui a l’amour de son pays qui veut que son pays puisse avancer. Il a pris la direction et beaucoup doivent l’accompagner.

C’est une jeune génération montante qui sait qu’elle a un rôle à jouer dans la résolution de la crise sécuritaire. Les jeunes doivent se réveiller aujourd’hui pour travailler pour que le pays puisse se développer. Si vous vous rappelez, Thomas Sankara, est venu à 33 ans au pouvoir, il était jeune, mais en 4 ans il a donné l’exemple au peuple africain. J’espère que Ibrahim fera comme le président Sankara.

Mon dernier mot c’est de rappeler au président qu’il fasse une consultation générale avec les partis politiques, avec les acteurs de la société civile parce que c’est en ensemble qu’on peut sauver le pays, chacun doit comprendre qu’il a un rôle à jouer.

Que pensez-vous du gouvernement dit de combat de Apollinaire Kyelem de Tambela ?

Effectivement nous voulons un gouvernement de combat, mais ce combat n’est pas uniquement celui du gouvernement. Ce combat s’impose à tout le peuple burkinabè. Le peuple doit montrer qu’il est là, qu’il va défendre aussi le pays comme les militaires.

Aussi, comme le recrutement des VDP a été lancé, je pense que cela pourrait faire beaucoup avancer la lutte pour sauver le pays. En outre, le gouvernement Kyelem comme lui-même l’a dit est un gouvernement de guerre, pas un gouvernement de diner gala. Nous attendons de voir même, si on est conscient qu’il faut que nous nous donnions la main pour arriver à combattre le terrorisme.

Que pensez-vous du recrutement des VDP lancé par le gouvernement ?

La naissance des VDP était notre initiative. Nous pouvons dire que c’est le fruit du travail du MPRSCA. Il faut avoir le courage de le dire. Nous avons lancé la résistance à Kongoussi et la résistance à Titao avec Yoro en son temps. Il était Koglweogo à l’époque, on l’a appelé à s’inscrire au sein des VDP.

Les messages sont là, nous avons demandé de mettre en place l’ICR, Institution Communautaire de Renseignement et le gouvernement a préféré le terme Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Le gouvernement nous coiffe tous, s’il prend une décision, nous tous dedans, nous devons donc travailler pour que ces VDP puissent voir le jour.

Vous avez eu un incident malheureux lors de la manifestation du Balai Citoyen. Qu’en est-il ?

L’affaire est en justice. Je pense que chaque chose à ses enseignements. Ceux qui ont commis l’acte regrettent. Je pense que nous sommes tous des fils de ce pays, nous devons avoir les mêmes analyses, nous souffrons tous du fait que le pays soit attaqué.

Ça fait mal, mais nous devons chercher des solutions, pas de se battre entre nous. Ce qui est arrivé est arrivé, j’attends la décision de la justice. Moi je pardonne, je peux me venger contre eux, ça ne mène à rien. Je dois pardonner. Nous devons progresser ensemble pour sécuriser le pays.  

Propos recueillis par Hamadou OUEDRAOGO 

Burkina 24 

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