Situation sécuritaire à Dassa : Des ressortissants de la commune interpellent les autorités
Les ressortissants de Dassa ont organisé une conférence de presse ce 23 décembre 2022 sur la situation humanitaire liée aux récentes attaques terroristes survenues à Dassa dans la province du Sanguié. La conférence de presse a eu lieu à Ouagadougou avec des représentants de cette population dont ils disent être porteurs des ressentis de celle-ci.
C’est une conférence de presse de cri de cœur et d’interpellations aux autorités afin qu’elles se penchent sur la situation de Dassa. En effet, les ressortissants de Dassa par la voix de François Bacyé ont indiqué qu’ils ont plusieurs fois interpellé les autorités sur la présence d’Hommes armés non identifiés dans leur localité jusqu’à ce que ceux-ci passent à l’acte sans que les autorités ne réagissent.
« Le 15 décembre 2022 aux environs de 16 heures, les HANIS (Hommes armés non identifiés, ndlr) ont mis en exécution leur funèbre décision en faisant tomber sur le chef-lieu de la commune (de Dassa) une pluie inédite de crépitements abasourdissants d’armes et cela jusqu’au-delà de 21 heures.
Après cette première attaque, le constat était désolant et humainement insupportable pour les populations : deux jeunes froidement abattus et d’importants dégâts matériels dont deux camions Ben incendiés, un véhicule 4×4 emporté, deux boutiques pillées, dont une incendiée, une dizaine de motos et trois tricycles incendiés, dont 6 tricycles emportés avec des vivres et autres articles.
À ces dégâts matériels, il faut ajouter le sabotage de tous les pylônes des trois téléphonies mobiles, isolant définitivement la commune du reste du Burkina Faso », relate François Bacyé qui ajoute que 6 jours après cette attaque, soit le 20 décembre 2022, ces hommes armés sont revenus à la charge tuant 2 jeunes du village.
Les ressortissants de Dassa au cours de cette conférence de presse n’ont donc pas manqué de dire leur mécontentement face à l’absence d’assistance de l’État vis-à-vis de leur difficulté. Chez eux, disent-ils, l’État a disparu.
« Depuis le 12 décembre 2022, la commune de Dassa est dépourvue de service de l’État, les trois CSPS sont fermés, l’enseignement primaire et le post primaire sont arrêtés avec le départ de tous les enseignants du territoire communal, l’autorité de l’État représenté par la préfecture et la délégation spéciale communale composée en grande partie par les services techniques de l’État est inexistante, les services d’appui technique et d’appui conseil aux producteurs ont pris la clé des champs, autrement dit, la commune de Dassa ne dispose d’aucune présence de l’État jusqu’à l’heure où nous organisons la présente conférence de cri de cœur », s’est-il déconcerté.
Celui-ci se dit d’autant plus choqué par « l’absence d’assistance et le silence inexpliqué de l’État, informé à temps, car toute la chaîne administrative et de commandement est bien au courant du drame humain qui se passe à Dassa.
Pour terminer, François Bacyé a indiqué que devant la stratégie du gouvernement « de toujours venir après », mille questions se posent à eux. « Attend-on le pire des pires comme ce fut le cas de certaines localités pour une intervention de l’État après la mort ?
Pourquoi depuis le 15 décembre, aucune autorité ne s’est présentée à Dassa ne serait-ce que pour constater et consoler ? Ou bien la commune de Dassa ne fait partie de la république ? Les populations de Dassa dispersées dans la nature depuis le 15 décembre, situation aggravée après l’attaque du 20 décembre ne sont-elles pas des Burkinabè à part entière pour bénéficier de la protection citoyenne que leur confère la Constitution ? »…
Hamadou OUEDRAOGO
Burkina 24
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