Promotion immobilière au Burkina : « L’avant-projet de loi va créer une déchirure du tissu social » (porte-parole des promoteurs)
Le réseau des promoteurs immobiliers agréés du Burkina Faso s’oppose à la validation de l’avant-projet de loi portant promotion immobilière au Burkina Faso qui était soumise à la lecture des acteurs du ministère en charge de l’urbanisme ce vendredi 10 février 2023, à Ouagadougou.
« Oui à une réforme juste », « attention à ne pas exploser la bombe foncière », « Prési, nous sommes avec toi, ne tombe pas dans le piège, « un patriote n’enferme pas ses parents », « non à cette loi », expriment des membres du réseau des promoteurs immobiliers devant les responsables du ministère en charge de l’urbanisme à la sortie de leur atelier de validation de l’avant-projet de loi portant promotion immobilière au Burkina Faso ce vendredi 10 février 2023.
Cette décision est due à plusieurs raisons à en croire les propos du porte-parole de ces promoteurs immobiliers Roger Nikiéma. Pour lui le fait qu’ils ne soient pas associés à l’élaboration de ce projet est déjà un mauvais départ. « Il (ministre) avait aussi pris l’engagement de procéder à l’installation d’un cadre de concertation avec les différents acteurs afin de vider le passif avant d’entamer toute réforme. C’est avec une grande surprise que nous sommes invités à l’atelier de validation d’un avant-projet de loi dont nous n’avons pas été associés à l’élaboration », s’est-il indigné.
A l’écouter cette décision instaure un système de monopole de l’État, des collectivités territoriales et des sociétés d’État. Chose qu’il a déploré en prenant pour témoins les dérives causées par cette décision dans le passé.
« Si on se réfère à l’enquête parlementaire de 2016 sur le foncier, une seule autorité avait détourné plus de 2000 parcelles, sans oublier les 105000 parcelles dont l’enquête recommande le retrait. C’est dire que reconnaître le monopôle du foncier exclusivement à des entités étatiques est suicidaire et revient à ne pas tirer de leçons sur le passé », a-t-il dit.
Avant d’alerter : « L’avant-projet de loi va créer une déchirure du tissu social car elle dénie aux propriétaires terriens le droit de céder leurs terres, avec à la clé des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison et de lourdes peines d’amendes. Cet avant-projet de loi n’est pas techniquement viable ni internationalement vendable ». Le réseau s’est d’ailleurs démarqué de cet atelier tout en disant prendre l’opinion publique à témoin.
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Abdoul Gani BARRY
Burkina 24
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