Port du casque : Le sacerdoce de l’association Zéro goutte de sang sur la route

Dans un pays où on souffre pour avoir le soutien de partenaires malgré la noblesse de votre combat, il faut savoir dire merci à ceux qui vous accompagnent. C’est ce leitmotiv qui a conduit les membres de l’Association zéro goutte de sang sur la route avec à leur tête le premier responsable Moumouni Koudougou dit Mouni Mouni à venir dire merci à Burkina24 pour son accompagnement en termes de visibilité sur les activités de l’association. Malgré son combat contre l’insécurité routière, l’association dit avoir beaucoup de difficultés à trouver des partenaires pour soutenir les activités de sensibilisation qu’elle mène inlassablement sur le terrain. 

« Je me rappelle qu’on est parti voir une entreprise très influente de ce pays et quand on a déposé notre demande de soutien, une personne a pris la demande mettre dans la poubelle et nous a remis la somme de 2.000 francs CFA. C’est pour vous dire à quel point les gens ne prennent pas ça (l’insécurité routière, NDLR) au sérieux », dépeint Moumouni Koudougou pour illustrer à peu près leurs difficultés.

L’association zéro goutte de sang sur la route est une association apolitique et laïque qui s’est donnée pour missions, la promotion de la sécurité routière, la promotion du civisme la promotion de la citoyenneté responsable. Majoritairement, leurs actions s’inscrivent plus dans le cadre de la promotion de la sécurité routière.

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Pour mener à bien leurs activités, l’association étant à but non lucratif compte sur des partenariats. Cependant son premier responsable a dénoncé un manque de soutien criard de leurs initiatives citoyennes. Un phénomène difficile à comprendre selon lui, tant et si bien que les accidents de la route sont un fléau pour le Burkina Faso.

C’est donc à sa juste valeur que l’Association zéro goutte de sang sur la route à travers Mouni Mouni dit reconnaitre le soutien de Burkina 24 à son endroit. Quand les accompagnements se font rares, il faut savoir dire merci à ceux qui vous accompagnent.

C’est en cela que le promoteur Moumouni Koudougou alias Mouni Mouni sur les réseaux sociaux justifie le remerciement que son association a bien voulu adresser à l’organe de presse Burkina 24 en se déplaçant avec une forte délégation dans ses locaux.

« Quand on nous soutient, nous sommes aussi des Africains, nous sommes aussi de Burkinabè et la reconnaissance comme les gens le disent, c’est la mémoire du cœur. C’est dans cette optique que nous étions à Burkina 24 pour manifester notre reconnaissance et notre gratitude à l’endroit de cet organe de presse qui nous a beaucoup accompagnés durant l’année 2022 », affirme Mouni Mouni.

Il poursuit en indiquant que « grâce à Burkina 24, aujourd’hui quand vous tapez sur internet « Association zéro goutte de sang sur la route, vous allez avoir plusieurs articles de Burkina 24. C’est un positionnement qui est très important pour notre association. Lorsqu’on recherchera une association qui traite de la sécurité routière, on va tomber sur un article de Burkina 24 ». 

En outre, nonobstant les difficultés liées à la mise en œuvre de leurs activités, l’association ne compte s’arrêter en si bon chemin. « On va abandonner cette sensibilisation pour que qui d’autre le fasse ? », demande d’ailleurs Moumouni Koudougou.

« Il faut dire qu’on est vraiment essoufflé », reconnait-il néanmoins. Il avoue en ces termes avoir fait une introspection à un moment donné : « À la fin de l’année, on a fait le bilan en général, on s’est retrouvé avec 10 millions de dépenses pour les activités de l’association au cours de l’année 2022.

Et moi, pendant le réveillon, j’ai cliqué sur mon compte d’épargne, j’ai vu que je n’avais pas quelque chose dans mon compte. Les activités de l’association le plus souvent se font la fin du mois. Et quand je prends mon salaire, après avoir donné ce que je dois donner à madame, je mets tout le reste dans les activités de l’association. 

Quand l’année a pris fin, j’ai fait le bilan, je me suis dit, mais finalement, il y a des gens qui te parlent mal, il y en a qui pensent même que tu as une société de vente de casques, est-ce que tu vas continuer de faire la sensibilisation? Tu n’as pas une bonne renommée, est-ce que ça vaut vraiment le coup de continuer ? ».

Mais, avoue-t-il, « quand tu regardes l’impact de la sensibilisation. Quand vous ne pouvez pas faire une semaine sans voir un accident à Ouagadougou, tu te poses la question, si toi tu abandonnes, qui va faire ce travail ? ».

Il l’a dit, « ONASER existe depuis 2008 et jusqu’à présent, on continue d’enregistrer 1000 morts par an au Burkina du fait des accidents de la route. La Police, la Gendarmerie, la Police municipale existe, il y a d’autres associations de promotion de la sécurité routière qui existent, elles font de leur mieux, mais on est toujours à 1000 tués par an avec beaucoup de blessés, il ne faut donc pas se décourager, il faut continuer malgré le manque de soutien ».

Pour lui, quand on regarde les statistiques, « la route tue même plus que le terrorisme, mais ce n’est pas la priorité de quelqu’un. Si nous, association zéro goutte de sang sur la route, on se décourage actuellement, est-ce qu’on va s’en sortir, c’est la question que l’on se pose. C’est pour cela qu’on s’est dit, il ne faut pas abandonner le combat ».

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Pour terminer, il a invité les politiques à faire de la sécurité routière une priorité. Il a aussi demandé plus de soutien aux structures qui accompagnent dans la sensibilisation contre ce fléau, car cette lutte contre l’insécurité routière doit être l’apanage de tous.

Hamadou OUEDRAOGO 

Burkina 24