Consommation du Plumpy Nut dans la lutte contre la malnutrition : Rendre à César ce qui est à César !

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Face à la malnutrition aigüe sévère, l’une des réponses des services de santé avec l’appui de leurs partenaires est de mettre au niveau des services compétents des aliments riches et fortifiés dont le Plumpy Nut. Aujourd’hui, comme plusieurs autres produits, ce sachet tant important, exclusivement dédié aux enfants malnutris, dont son obtention devrait entièrement être préconisée par un spécialiste se retrouve sur le marché « noir ». Il est donc consommé par des enfants non malnutris et de façon non contrôlée, pendant que le produit se fait de plus en plus rare pour les réels besoins. Et pourtant selon des experts en la matière, le risque de consommation de ce produit par les personnes d’un certain âge et d’une certaine santé est grand…  

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Le Plumpy Nut est un produit fait à base de pâte d’arachide riche en plusieurs vitamines, destiné exclusivement aux enfants de plus de 6 mois souffrant de la malnutrition aigüe sévère. Il a été conçu pour un traitement à domicile ou sur place (centre de santé) seulement sur prescription d’un agent de santé, sur la base d’un diagnostic. C’est un aliment thérapeutique prêt à l’emploi (RUTF) en sachet individuel de 92g (500 kcal). 

Au Burkina Faso le Plumpy Nut, localement fabriqué par InnoFaso créée en 2012, est utilisé dans les programmes de lutte contre la malnutrition par le ministère de la Santé et ses partenaires tels que l’UNICEF, Action contre la faim, etc. Cependant, depuis un certain moment, ce produit se retrouve sur le marché public. Pire, il est commercialisé sur des réseaux sociaux. Un danger public, avertissent les spécialistes du domaine. 

Sur certaines pages Facebook consultées, le produit est bel et bien écoulé via internet (vente en ligne). Le petit carton est commercialisé à 20.000 F et le grand carton à 35.000 F CFA. Dans certains quartiers de Ouagadougou, le Plumpy Nut fait partie des fonds de commerce et se vend en détail, souvent même par des vendeuses ambulantes. Le sachet est généralement commercialisé au prix de 300 F.  

Dans plusieurs marchés, la vente se fait dans la plus grande discrétion. Pas besoin d’ajouter que les vendeurs sont réticents face à nos questions. Ce fléau, visiblement ne se limite pas dans la seule ville de Ouagadougou.

En effet, plus loin dans nos recherches, nous tombons sur un vendeur en gros et en détail basé dans la ville de Boromo toujours via les réseaux sociaux. Celui-ci nous rassure qu’une fois la vente actée, le produit peut se livrer dans tous les quatre coins du Burkina Faso. Et d’ajouter que les produits sont vendus sous tous les formats en fonction du grammage mais aussi de la quantité. 

Comment se procurent-ils ce produit dont la vente s’avère dangereuse ? Quelles sont les conséquences d’un tel acte lorsqu’on sait qu’au Faso, 26 000 enfants de moins de 5 ans meurent de malnutrition chaque année, selon un rapport de l’UNICEF ? Sur l’emballage de ce produit tant important pour la solution locale de réponse à la malnutrition, il est pourtant proscrit à ceux qui ne sont pas la cible et sa dotation interdite à ceux qui ne sont pas spécialistes sanitaires.  

Des enfants atteints de malnutrition dans une salle de prise en charge.

A écouter Souleymane Tirogo, agent à la Direction de la Nutrition (DN), les enfants non souffrants de malnutrition, en consommant cette substance, courent le risque d’une autre malnutrition ou une dénutrition (l’obésité, par exemple). Chose qui est la source de plusieurs autres maladies dont des problèmes cardiaques. 

Outre cette question, au regard de la quantité de protéines dans cette substance, indique le contact à la DN, « lorsqu’il est consommé par une personne bien portante c’est-à-dire non malnutrie, avec la surcharge protéique, cela peut avoir des conséquences sur les reins », avant d’ajouter qu’il n’est pas au courant d’une loi burkinabè interdisant la vente, outre l’alerte sur le sachet. 

En rappel, selon une enquête réalisée par le programme Right To Grow (R2G) entre octobre et novembre 2020, 631.787 enfants âgés de 6 à 59 mois et 128.672 femmes enceintes et allaitantes souffrent de malnutrition aiguë. 

Abdoul Gani BARRY 

Burkina 24 

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Un commentaire

  1. Je pense qu’il faut passer à la répression, je vois aussi cet aliment partout sur Facebook. Et les gens disent que ce n’est pas le même produit. Faut encore de la sensibilisation et des mesures contre les contrevenants. Avec la situation du pays le besoin de cet aliment doit être pour la malnutrition exclusivement.

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