Procès Vincent Dabilgou : Les avocats du DAF de Ildo Oil plaident pour sa relaxation
Le procès de Vincent Dabilgou a repris ce mardi 4 juillet 2023 au tribunal de grande instance de Ouagadougou avec la plaidoirie des avocats de la défense. Les avocats du DAF de la société Ildo Oil étaient à la barre pour défendre leur client, Alhoussaïni Ouédraogo. Ce dernier est accusé dans cette affaire dite de Vincent Dabilgou pour complicité de financement occulte de parti politique, complicité de détournement de deniers publics et de recel.
Le procureur a fait ses réquisitions dans le cadre de cette affaire dite de Vincent Dabilgou le 3 juillet 2023. Il a requis contre l’accusé Alhoussaïni Ouédraogo, DAF de la société de Ildo Oil qu’il soit relaxé pour l’infraction de complicité de financement occulte de parti politique. Il a par contre demandé à ce qu’il soit reconnu coupable de complicité de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux et de recel.
Il a également requis contre lui, 60 mois de prison dont 24 mois ferme et une amende de 10 millions ferme ainsi qu’un mandat d’arrêt contre lui. Pour le moins que l’on puisse dire, c’est que les avocats de Alhoussaïni Ouédraogo ne sont pas d’accord avec les réquisitions du ministère public.
En effet, dans les faits, il est reproché à Alhoussaïni dans le cadre de l’exécution de marchés entre sa société Ildo Oil et le ministère des Transports d’avoir reversé de l’espèce (46 millions) au ministère des Transports en lieu et place de carburant qui devrait être livré.
« Ouédraogo Alhoussaïni n’a pas bénéficié de cette somme » reversée au ministère des Transports, a indiqué la défense au juge. « Cette somme a été restituée au ministère des Transports », a renchéri la défense de Alhoussaïni qui a demandé au juge de bien vouloir relaxer leur client pour l’infraction de complicité de financement occulte de parti politique et d’enrichissement illicite pour infractions non constituées.
De plus, les avocats ont demandé au juge de faire la distinction dans ce dossier entre les personnes internes du ministère des Transports et les personnes externes du ministère des Transports comme leur client.
« Pour moi c’est très important dans ce dossier. Qu’on fasse la distinction entre les prévenus membres du NTD et les prévenus non membres. Qu’on fasse la distinction entre contrat fictif et contrat régulier. J’ai entendu des expressions vagues dans le cadre de cette affaire. Il y a des gens qui disent qu’il faut condamner solidairement parce qu’il y a association de malfaiteurs.
Est-ce que Alhoussaïni connaissait Vincent Dabilgou avant cette affaire? Est-ce qu’il connaissait Jean-Gabriel Séré avant cette affaire ? M. le juge s’il y a condamnation, chacun doit répondre de ses faits. On ne doit pas dire à tout le monde de payer des milliards à l’État burkinabè. Vous n’êtes pas des juges de la démesure, mais des juges de la mesure. Je pense que vous tiendrez compte de ce que le l’État burkinabè demande à ce niveau », a plaidé un des avocats de Alhoussaïni Ouédraogo.
« De l’introuvable complicité de détournement de deniers publics », les avocats ont fait savoir que « selon le parquet, il ( Alhoussaïni Ouédraogo) a aidé M. Séré à détourner des deniers publics ». « Quand mon client a été contacté par L’ASCE-LC, c’était dans le cadre de l’exécution de contrats dont l’un a été entièrement exécuté. Quand votre cocontractant en cours de l’exécution d’un marché vous demande de restituer de l’argent après on vous dit que vous avez été complice de détournement. Non monsieur le juge.
On aurait poursuivi mon client dans ce cas là pour fraude à la commande publique j’aurai compris. Mais dans ce cas, c’est de l’argent qui a été remis au ministère à travers M. Séré. Ce que M. Séré en a fait, est-ce que Alhoussaïni Ouédraogo peut le savoir ? Il ne savait pas qu’on voulait détourner cet argent pour aller financer le NTD. Je vous demande donc de relaxer mon client pour les faits de complicité de détournement de deniers publics pour infraction non constituée », a insisté l’avocat de Alhoussaïni Ouédraogo dans sa plaidoirie.
Pour les faits de recel, celui-ci dit avoir du mal à comprendre. « Il n’y a pas d’infraction de recel », a-t-il clamé. « Le recel, on vous dit que vous avez profité du fruit d’une infraction. Les pièces qui ont été reversées dans ce dossier, lesquels ont fait l’objet de poursuite.
Les 25 millions qu’on a remis au ministère des Transports, on a pris quoi ? Rien. Est-ce que c’est nous qui en avons profité ? Non ! », a exposé l’avocat avant de demander au juge pour terminer sa plaidoirie. Le procès se poursuit avec les autres plaidoiries.
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Hamadou OUEDRAOGO
Burkina 24
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