Système de gouvernance au Burkina Faso : « Il faut que les jeunes restent fermes face aux tentatives de corruption », dixit le Premier ministre
Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a reçu en audience, le vendredi 18 août 2023 à Ouagadougou, une délégation d’une vingtaine de leaders d’associations. Ils sont allés lui présenter les acteurs de l’initiative de la commémoration du premier anniversaire de « la révolution du 30 septembre 2022 ».
Une cinquantaine de leaders d’associations envisagent de commémorer ce 30 septembre 2023 au stade municipal Issoufou Joseph Conombo, l’an 1 de « la révolution du 30 septembre 2022 ».
Le Premier ministre a rassuré les initiateurs de cette activité que leur désir de voir le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, au stade le 30 septembre prochain sera transmis et que si son agenda le permet, le chef de l’État honorera de sa présence cet événement. Il est ensuite revenu sur le système de gouvernance que son gouvernement travaille à mettre en place.
Pour lui, les principaux bénéficiaires de cette politique seront les jeunes à la base. « C’est vous l’avenir. La façon dont nous voulons organiser les choses, si vous ne baissez pas les bras, c’est vous qui en bénéficierez, car il faut que nous changions la classe politique et permettions aux jeunes de prendre leur destin en main », a-t-il expliqué.
Et Dr Kyélèm de Tambèla de poursuivre : « Vous avez des politiciens qui sont là, qui ont montré leurs limites et qui sont toujours là, et qui croient que c’est seulement eux. Ils pensent qu’en dehors d’eux, il n’y a rien, qu’il n’y a que eux qui doivent gouverner le pays. Alors qu’il y a des jeunes qui sont là, qui sont des patriotes ». C’est pourquoi, il a appelé la jeunesse à prendre, en temps opportun, la place qui leur revient.
« Il faut donc faire place à la jeunesse. C’est pour cela que vous avez entendu parler des Comités de veille et de développement (COVED) que nous envisageons de mettre en place dans chaque quartier et chaque village. Je vous demande, lorsque cela sera lancé, de vous y investir, car c’est là qu’il y aura le véritable pouvoir.
À la base, celui qui est élu dans son quartier peut être élu au niveau de l’arrondissement, de la commune et ainsi de suite. Donner le pouvoir aux jeunes à la base. Ils pourront exprimer leurs souhaits, leur façon de vouloir être gouvernés. C’est cela notre objectif », a lancé le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla. Il est également revenu sur le rôle que vont jouer les COVED.
« Les COVED aideront à lutter contre l’insécurité, puisque chaque COVED prendra en charge la gestion de sa localité. Si les gens sont organisés et se prennent en charge, les choses peuvent évoluer autrement. Nous devons vivre en fonction de ce que nous voulons être, en fonction de nos cultures, de nos racines, de nos traditions », a fait savoir le chef du gouvernement. Le Premier ministre a, par ailleurs, exhorté les leaders d’associations à mener le combat pour la souveraineté de notre pays.
« Il faut que nous nous assumions et que vous soyez prêts à lutter pour la souveraineté. Comment voulez-vous vivre demain ? C’est ce combat que nous menons, pour que demain les gens soient fiers d’être Burkinabè. Même si nous sommes pauvres, il faut que nous soyons dignes. Tu peux être pauvre mais propre et respectable », a-t-il martelé.
A l’entendre, au-delà du combat pour la libération et la souveraineté du Burkina Faso, un autre combat est la mise en place de la fédération entre les peuples de la sous-région.
« Notre autre combat est la fédération. Les gens se moquent de nous, mais nous y croyons. Quand j’ai commencé à en parler, les gens s’en moquaient. Au fur et à mesure, les Maliens ont commencé à être convaincus, et nous avons commencé à avancer ensemble. En matière de défense, nous sommes unis, nous avons une défense commune.
En matière de politique étrangère, nous avons une politique commune. C’est pourquoi, vous avez pu remarquer que la décision de soutenir le Niger, la décision de fermer les agences d’Air France, nous les avons prises ensemble. Petit à petit, nous construirons une fédération. Le Niger est en train de venir et nous verrons comment cela pourrait se faire », a-t-il déclaré.
À l’entendre, aucun sacrifice n’est de trop pour y parvenir, car toutes les fédérations se sont construites dans la douleur. « Il faut accepter les sacrifices, sinon vous ne pourrez pas construire l’avenir. Surtout, il faut rester ferme face aux tentatives de corruption qui pourraient disloquer les groupes, les organisations, qui pourraient vous diviser.
Il est vrai que très peu de gens peuvent résister à l’argent, mais il vous faut parvenir à être incorruptibles. Cela demande un gros travail qui est très souvent difficile, mais il le faut. C’est ainsi que vous pourrez être de grands Hommes à l’image de Thomas Sankara, de Nelson Mandela, de Martin Luther King, qui ont marqué leur époque », a soutenu le Chef du Gouvernement. Le Président national de l’Union des jeunes opérateurs économiques émergents du Burkina, Honoré Yonli, a révélé, à sa sortie d’audience, les raisons de cette commémoration.
« Nous étions dans la rue le 30 septembre passé et nous voulons commémorer cette date avec les différentes associations qui accompagnent la Transition. C’est l’occasion pour nous d’inviter les jeunes et les leaders d’Organisations de la Société Civile (OSC) des pays comme le Mali, le Niger et la Guinée à venir. Ensemble, nous allons commémorer cette date, afin de faire un bilan du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR-II) et de pouvoir proposer un mémorandum à nos différents chefs d’État », a-t-il affirmé.
Source : DCRP/Primature
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Il n’y a pas lieu de faire une commémoration de l’an 1 du MPSR 2.Je suis un fervent supporter du Capitaine TRAORE, mais on sait que pour toutes ces manifestations il faut beaucoup d’argent pour mobiliser et nous savons que ces leaders même si c’est nuitamment on leur donne de l’argent et c’est ce qu’il faut éviter, on doit se mobiliser sans attendre 5f si on y croit. Je connais beaucoup de leaders d’associations et OSC, qui ne comptent que sur ce genre de financement. IL faut changer la gouvernance, la gabegie. Monsieur le premier ministre, on voit tout le temps 5 à 6 ministres lors de lancement d’activités banales, avec leurs V8 et leurs suites DIRCAB,SG,DG…. Changeons la gouvernance et diminuons le train de vie de l’Etat.Pourquoi un ministre ou DG ne peut pas aller au bureau avec son véhicule personnel, et de là bas rejoindre les conseils de ministre ou sessions avec le véhicule de service ?