Procès Charbon fin : Avis troublant d’un Professeur titulaire sur le rapport des experts

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Le procès dit Charbon fin a repris ce mardi 7 novembre 2023 au Tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI Ouaga 1). À la barre, essentiellement des experts. Le Pr Arsène Yonli, dont l’intervention dans le procès a été sollicitée par le parquet a remis en cause le rapport des experts commis à l’expertise de la cargaison dite de charbon fin saisi à la société ESSAKANE. Les experts commis aussi se sont défendus avant que le procès ne soit renvoyé à demain pour la suite des débats. 

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Le feuilleton du procès ministère public contre la Société ESSAKANE et Bolloré se poursuit. Le Pr Arsène Yonli, sa qualité juridique à ce procès, son expertise, et sa contestation du rapport juridique des experts commis par le juge ont constitué le fond des débats à cette audience du 7 novembre 2023.

« Sur la base de la méthodologie scientifique adoptée, ce rapport (le rapport des experts commis par le juge) n’est pas sincère », a déclaré le Pr Arsène Yonli à la barre ce matin. Même si celui-ci n’a pas remis en cause tout le rapport des experts commis par le juge, il a évoqué sur certains points précis du rapport des procédés qui n’ont pas suivi la rigueur scientifique. Pour le moins que l’on puisse dire c’est que cet avis a enflammé les débats au niveau des différentes parties au procès de ce jour.

Arsène Yonli, qui a précisé à la barre qu’il a le titre de Professeur titulaire avec à la clé un Dr en métallurgie formé, faut-il le rappeler, a été fait appel par le parquet à ce procès. Ce jour comme hier, la qualité juridique de sa présence, sa qualité intrinsèque à contester les experts ont été mises en cause dans ce procès, sans pour autant qu’une partie ne puisse convaincre le juge avec des dispositions de droit à le renvoyer du procès. Du reste, le parquet a fait savoir qu’il est légal qu’il puisse faire appel à quelque expert que ce soit pour aider à la manifestation de la vérité.

Qu’à cela ne tienne, Pr Arsène Yonli a été asséné de questions par toutes les parties. De son expertise, il ressort que la cargaison dite de charbon fin n’en est pas une en réalité. À l’en croire, l’analyse qu’il a faite des échantillons de la cargaison saisie montre qu’il n’y a pas de carbone dans les composés. Donc selon lui, on ne peut pas parler de charbon fin. De plus, il dit avoir remarqué que le taux d’humidité des échantillons testés va jusqu’à 40% contrairement, ce qu’a déclaré ESSAKANE selon lui.

« Techniquement on ne peut pas parler de charbon fin. C’est rigoureusement impossible ». Sur ce point, il a évoqué des résultats discordants de deux laboratoires différents (INERTEK et ALS) qui ressortent dans le rapport des experts commis par le juge. Pour lui, la rigueur scientifique aurait voulu que sur ces résultats un troisième laboratoire par exemple intervienne pour apporter un troisième résultat afin de permettre une meilleure décision scientifique.

Lire aussi → Affaire Charbon fin | Essakane insiste : « Il n’y a pas eu de fraude »

L’avocat de Bolloré, une société qui est aussi prévenue dans cette affaire, a pour sa part contesté l’arrivée de Pr Yonli à ce procès en ce sens qu’il est venu en amont dans les débats. Il est allé jusqu’à dénoncer une inégalité du procès en ce sens que le Pr Yonli a été convoqué par le parquet, a eu le temps de prendre connaissance du rapport, l’a décortiqué et a préparé minutieusement une contre-expertise avant de le déballer ce jour. Un argument qui n’a visiblement pas pu convaincre le juge.

Les débats se sont poursuivis principalement sur le rapport des experts. Le juge a donc appelé les experts commis à venir se défendre vis-à-vis des points soulevés par le Pr Yonli tendant à remettre entièrement en cause leur rapport. Dans une longue présentation les deux experts sont revenus sur leur rapport, ont présenté la méthodologie de travail qu’ils ont utilisée et expliqué parfois certains résultats.

Pour certaines méthodologies, les experts ont indiqué qu’ils ont le plus utilisé des procédés miniers, contrairement au Pr Yonli qui a utilisé selon eux des méthodologies académiques. Après leur présentation, le procès a été suspendu pour reprendre demain 8 novembre 2023 à partir de 9h. Les deux experts devront se soumettre aux questions des différentes parties.

Hamadou OUEDRAOGO 

Burkina 24

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