Dengue : « Le lâcher des moustiques porte sur les moustiques du paludisme et non sur les moustiques de la dengue » (Emmanuel Nanema)
L’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) a organisé une session d’informations et d’échanges sur la recherche Target Malaria qui vise à développer les moustiques génétiquement modifiés afin de lutter contre le paludisme à l’endroit des journalistes et communicateurs ce mercredi 22 novembre 2023.
Beaucoup d’informations circulent sur la toile sur l’épidémie de la dengue à propos des moustiques modifiés et lâchés à Bana, dans la région des Hauts-Bassins dans le cadre du projet Target Malaria de l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) du Centre national de la recherche scientifique et technologique. Les responsables du projet ont porté des éclaircissements sur leur initiative.
Le délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique, Emmanuel Nanema a déploré le fait que l’on puisse vouloir lier la poussée de la dengue au lâcher des moustiques effectué en 2019 dans la région des Hauts-Bassins.
« Cette incompréhension est née du fait que cette poussée de la dengue est liée de façon ignorante au lâcher des moustiques (à Bana, ndlr). Cependant ce que nous pouvons vous dire c’est que les moustiques qui transmettent la dengue sont de nature différente des moustiques qui transmettent le paludisme. Ce sont des moustiques de différente nature. Ils ne sont pas du tout les mêmes, ils ne doivent pas être confondus », a-t-il soutenu.
Et de préciser que « les actions jusque-là, le lâcher des moustiques porte sur les moustiques du paludisme et non sur les moustiques de la dengue. Pour vous donner une image, je vous ferai comprendre qu’on ne peut pas transformer une vache en chèvre. Le moustique de la dengue est différent du moustique du paludisme ».
Dr Abdoulaye Diabaté, chercheur et anthologiste médical, responsable du projet Target Malaria a fait savoir que quand on parle de lutte génétique des moustiques, il y a deux grandes approches à savoir l’approche de suppression qui consiste à impacter la capacité de reproduction des moustiques en réduisant sa densité au point d’aboutir à une densité faible qui ne peut plus soutenir la chaine de transmission, dit-il.
« Vous avez la deuxième approche qu’on appelle le remplacement par laquelle, vous modifiez de telle sorte à ce que vous rendez le moustique incompatible avec le parasite ou le pathogène. Donc si ce moustique prend le pathogène, il ne peut pas développer ça dans son organisme.
Donc quand vous lâchez de tels moustiques, ils vont passer le gène pratiquement à l’ensemble de toute la population des moustiques sur le terrain, vous allez vous retrouver avec des moustiques mais ils sont incapables de transmettre la maladie », a-t-il expliqué en indiquant que le projet Target Malaria a fait le choix de la méthode de suppression.
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