3e édition du Festival Konkoun du Nayala : Un rendez-vous avec la culture San du 28 au 30 mars 2024
La 3e édition du Festival Konkoun du Nayala se tiendra du 28 au 30 mars 2024 à Toma, chef-lieu de la province du Nayala. Cette aubaine de promotion de la culture San réunira des festivaliers autour de la lutte traditionnelle, la danse traditionnelle féminine, les flûtes, les masques, etc. Sa naissance répond à un besoin de combler un vide évènementiel causé par la disparition de grands rendez-vous culturels comme le LUMASAN. Somombienko Blaise Ki, le promoteur du Festival Konkoun du Nayala revient sur les grandes lignes de ce rendez-vous culturel, porté bientôt par l’Association pour la Sauvegarde Culturelle et la Promotion de la Paix dans le Nayala (ASCPPN). Interview !
La troisième édition du Festival Konkoun du Nayala se tient dans quelques jours, peut-on en savoir plus ?
Blaise KI : Effectivement la troisième édition du Festival Konkoun du Nayala va se tenir du 28 au 30 mars 2024 au Centre de Lecture Publique et d’Animation Culturelle (CELPAC) à Toma. Durant les 72 heures de ce festival, il y a une panoplies d’activités au programme.
Nous voulons voir dans quelle mesure nous pouvons apporter notre contribution pour la promotion de la culture. Cela va se passer à travers une compétition de lutte traditionnelle. Il y aura des flutistes, il y aura également des sociétés de masques pour des prestations. Il y aura également des séquences de danse traditionnelle féminine.
Pour la lutte traditionnelle les inscriptions sont ouvertes sur place à Toma à la direction provinciale des sports. Pour les flutes et les masques, nous avons décidé d’aller avec les flutistes de Toma mais également de Niémé. Nous avons décidé de faire appel aux masques de Gossina ainsi que pour Toma.
Pour la lutte, il y aura de la récompense pour les trois champions de chaque catégorie. Mais pour les autres disciplines, ce ne sont pas des compétitions mais des prestations pour égailler les festivaliers. Le 28 mars dans la matinée il y aura l’ouverture du Festival, suivie d’une conférence sur le thème de l’édition. Chaque soir à partir de 20 heures un plateau artistique sera animé par des artistes de la localité et des artistes d’ailleurs.
Quelles sont les innovations par rapport aux deux éditions précédentes ?
Blaise Ki : La première édition, nous avons commencé uniquement avec la compétition de lutte traditionnelle dans les petites catégories. La deuxième édition nous avons ajouté la danse traditionnelle féminine.
Pour cette troisième édition, vous allez constater les flûtes et les masques qui entrent en jeu. Également au niveau de la lutte traditionnelle, ce sont les grandes catégories que nous aurons cette année pour les adultes en 4 catégories.
Également pour cette année, nous seront avec l’APEC à Toma pour une communication sur l’entreprenariat communautaire qui est un projet important pour la transition. La transition compte sur la population pour financer nos propres projets de développement.
Quand nous finançons nous propres projets de développement, personne ne peut avoir la main mise sur nous. Le volet souveraineté peut se dégager à partir de là. Nous, nous avons vu qu’il sera important que l’APEC (Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire) vienne à Toma pour faire une communication le 29 mars 2024 au CELPAC.
Rappelez-nous le thème de l’édition !
Le thème c’est « Culture, facteur de paix et développement durable : quelle synergie d’actions entre les filles et les fils du Nayala pour sa valorisation ». Nous sommes dans un contexte assez difficile au Nayala marqué par l’insécurité. Ce n’est pas facile pour les populations. Comment nous, en tant que fils et filles du Nayala, pouvons apporter du nouveau pour pouvoir emmener les gens à aller vers la paix à travers la culture ? C’est un festival qui fait la promotion de la culture San d’une manière particulière.
Nous voulons réunir les fils et filles du Nayala autour des actions de promotion de la culture, pour voir comment nous pouvons apporter un plus au développement économique. Pour ce festival, un tissu économique va se développer autour.
La naissance de ce festival répond-t-il au besoin de combler un vide évènementiel ?
Blaise Ki : Oui. Le pays San d’une manière générale accueillait des grands festivals à l’image du LUMASAN (Festival de Lutte et de Masques San). Quand on était petits, on aimait tellement le LUMASAN et à un moment donné le LUMASAN a disparu.
Autour de Toma aussi, on n’arrive plus à tenir les Oudizon, ou fête du nouveau mil. Des moments où il y avait des compétitions de lutte traditionnelle, mais avec la situation sécuritaire, il n’ y a plus. Qu’est-ce qu’il faut faire ? Toma regroupe un grand nombre de PDI.
On s’est dit pourquoi ne pas créer ce festival qui va regrouper les populations sur place mais également les fils et filles du Nayala qui ne sont même pas dans la province. C’est ça aussi notre objectif. Mais en allant également dans le sens de réveiller cette envie chez les populations de pouvoir s’exprimer à travers la culture.
Le LUMASAN était une aubaine pour développer les activités de revenus. C’est un peu notre objectif. Nous n’avons pas peut-être les moyens du LUMASAN mais nous allons partir pas à pas avec des compétitions de lutte traditionnelle mais en ajoutant au fur et à mesure les différents pans de notre culture.
Parce que quand on parle aujourd’hui des flûtes et des masques on voit directement le pays San. On ne peut pas mettre derrière nous cette culture et il va falloir que nous essayons de la réveiller et de la faire transmettre également à nos enfants, pour qu’eux aussi puissent la transmettre à la génération à venir.
Est-ce que vous avez l’accompagnement des fils de la région ?
Blaise Ki : Une fois si vous êtes engagé dans un tel projet, on ne peut pas être compris par tout le monde. Nous essayons quand même d’approcher les fils et les filles du Nayala ainsi que les acteurs au niveau local. Nous sommes contents que ce projet, que nous voulons sur une longue durée, soit compris par des populations.
Ce qui nous donne un pincement au cœur, c’est l’engouement qui est derrière ce festival. Et nous sommes obligés de nous surpasser pour être à la hauteur. Le projet est noble et c’est pour tout le monde. Nous appelons tous les fils et filles du Nayala à se donner la main autour de ce projet tellement important pour notre culture. C’est un festival qui fait la promotion de la culture San, de la lutte, des masques, etc.
Akim KY
Burkina 24
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