Fête Ramadan 2024 : Les vendeurs de volailles crient au secours !
Les fidèles musulmans du Burkina Faso commémoreront la fête du Ramadan, l’Aid El Fitr, le mercredi 10 avril 2024. Fête qui marque la fin du mois de jeûne, elle profite également aux commerçants de faire de bonnes recettes dans leurs business. A l’orée de cette célébration, nous avons fait une immersion dans un marché de volailles de la capitale pour nous imprégner de leurs réalités.
Assis sous son hangar, le Rag Naaba du marché de volailles de Katr-yar est confondu à ses marchandises. Entre pépiements des poulets, bruit des passants, il garde le regard sur la voie. Son seul espoir, recevoir les « Salam » des clients. Oui, car son réconfort et sa pitance quotidienne s’y trouvent.
Dans ses jets de regards, nous nous invitons sous son hangar. D’un geste de main, il saisit un coq par sa cuisse. « Je vous propose celui-là à un bon prix », dit-il tout enthousiaste. Peinés, nous lui dévoilons le motif de notre visite. Taciturne soit-il, il prend la peine de nous écouter.
« Cette année il n’y a pas marché », lance-t-il. Si les années antérieures, les périodes festives lui offraient de quoi remplir les poches, triste est de constater que les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Cette année, il est abandonné à son sort. Les clients ne lui font pas la cour. Et ce désespoir, il peine à le contenir.
« Les années passées, les moments de fête, il y avait beaucoup de clients ici, on arrivait à bien vendre. Mais maintenant, tout a changé. Il n’y a plus de client. Il n’y a pas marché. On se cherche », sont les mots lâchés par le Rag Naaba, teintés de désespoir.
Ces commerçants ne sont pas les seuls à traverser cette période de vache maigre. Situation nationale oblige, le Rag Naaba soutient que l’insécurité du pays est en partie responsable de cette calamité qu’ils vivent. Manque de ressources, assaisonné du manque de clients, sont les retombées de cette crise.
« On n’arrive plus à rentrer dans les villages pour avoir la volaille. Au village même ça manque parce que beaucoup ne font plus d’élevage. Le peu qu’on a aussi là on manque de client. Depuis matin on est assis il n’y a rien », marmonne-t-il le regard rivé sur ses animaux.
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Dans ses confessions, nous recevons la visite d’un jeune, la trentaine bien sonnée. « Vos poulets sont à combien ? », questionne-t-il. Un brin de sourire se laisse glisser sur les lèvres du Rag Naaba. Il aura enfin de quoi mettre sous la dent.
Une illusion qui s’estompe en moins de 5 minutes. « Les poulets sont très chers, je reviens après ». C’est ainsi qu’il brise le rêve du Rag Naaba, qui tente tant bien que mal de le retenir. Peine perdue.
Aussitôt, il revient à nos discussions. « Ce n’est pas ce que je disais ? Les gens se cherchent, personne n’a l’argent. On ne peut pas accuser quelqu’un aussi. Pourtant on a cassé les prix pour pouvoir faire des recettes, mais ça ne va toujours pas », ronchonne le Rag Naaba.
A l’image de son stand, ceux de ses voisins brillent par l’absence des clients. Les chants des coqs, et le bruit des passants donnent vie à ce marché de volailles, qui auparavant drainait un grand nombre de clients.
Sié Frédéric KAMBOU
Burkina 24
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