Burkina Faso : Le stress post-traumatique en situation de terrorisme au cœur d’une thèse de doctorat à l’Université Joseph KI-ZERBO
Gamal Abdel Nasser Ouédraogo a soutenu sa thèse de doctorat d’Etat en médecine avec brio, le lundi 1er juillet 2024, à l’Université Joseph Ki-Zerbo. Sa thèse a porté sur le thème « le stress post-traumatique en situation de terrorisme au Burkina Faso : Cas de la Police nationale à Ouagadougou ».
Pour l’obtention du grade de docteur en médecine, Abdel Gamal Nasser Ouédraogo a défendu les résultats de ses recherches devant un jury de trois (03) membres. « Le stress post-traumatique en situation de terrorisme au Burkina Faso : Cas de la Police nationale à Ouagadougou », c’est autour de ce thème que Abdel Nasser Ouédraogo a mené ses recherches.
L’Unité d’Intervention de la Police (UIP), la Brigade Anticriminelle (BAC) et la Compagnie Républicaine de sécurité (CRS) sont les trois (03) unités de la Police nationale concernées par cette étude sur la période d’octobre 2023 à mars 2024.
Selon l’impétrant, le trouble post traumatique intervient après avoir subi un évènement douloureux, et dans ce contexte d’insécurité, il ne touche pas uniquement les Forces de défense et de sécurité (FDS), a souligné Nasser Ouédraogo. Et de préciser que le choix porté sur la police nationale est un signe de compassion envers ce corps qui est engagé dans la lutte contre le terrorisme dont certains de ses éléments sont souvent victimes de troubles psycho-traumatiques.
« Nous avons développé ce thème au sein de la police nationale parce qu’aujourd’hui la police est impliquée ardemment sur le terrain de combat et est confrontée à beaucoup de phénomènes terrorisants. Il y a les accidents, les attaques, les mines, et même le moral. Et quand ils reviennent à Ouagadougou, ils développent des choses qui peuvent provoquer des troubles post traumatiques », a-t-il relevé.
Au terme de cette étude, il ressort que le taux de prévalence des troubles post-traumatiques est estimé à 45,08% avec les autres facteurs associés à savoir les attaques terroristes, les catastrophes d’origine humaine, l’alcool, le tabac, la durée des combats et le sexe masculin. Des résultats jugés satisfaisants par le jury et sanctionnés par la mention très honorable.
Pour le président du jury, Professeur Smaïla Ouédraogo, ce thème regorge d’une originalité singulière et constitue un sujet d’actualité. Il a indiqué que les résultats de cette thèse permettent de faire un point sur l’état de santé des forces de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre le terrorisme, en particulier la police nationale.
« D’abord, c’est l’originalité dans le contexte actuel, face à la situation sécuritaire assez difficile et les forces de défense et de sécurité y compris la Police sont engagées sur le front et qui vivent au quotidien. Et ce travail permet de faire un point sur l’état de santé de ces policiers qui se battent pour la patrie afin qu’ensemble, on puisse faire des propositions, des suggestions à l’endroit de la hiérarchie pour qu’elle puisse contribuer à améliorer leur état de santé avant d’aller au front et leur retour du front », a-t-il appuyé.
Mise en place d’un centre d’évaluation psychologique, création des cellules d’urgences médico-psychologiques, initiation de formation continuelle au profit du personnel soignant et soutien à la recherche sont entre autres les recommandations formulées à l’endroit des autorités.
Amidou OUEDRAOGO (Stagiaire)
Burkina 24
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