Côte d’Ivoire : Après le suicide d’un gendarme dans la lagune, un jeune homme se donne la mort depuis le 3ème étage d’un bâtiment

Abidjan (Côte d’Ivoire) – Alors que les Abidjanais se remettent difficilement du suicide d’un officier de gendarmerie de 49 ans qui s’est jeté le Mardi 09 Juillet 2024, dans la lagune depuis le pont Charles De Gaulle à Abidjan dans le sens Plateau-Treichville, un autre drame est survenu ce Mercredi 10 Juillet. D.W.S., 24 ans, s’est, à son tour, jeté du 3ème étage du bâtiment B1 de la cité universitaire Port-Bouët 2, à Abidjan.

« Ce jeune homme de 24 ans devait effectuer un voyage en Italie le vendredi prochain (13 juillet 2024). Contre toute attente, depuis samedi dernier, il présente des troubles psychiatriques. C’est ce matin qu’il a sauté du haut du 3ème étage du bâtiment B1 de la cité universitaire Port-Bouet 2. Nous avons fait appel au Groupement des Sapeurs-Pompiers Militaires. (…) C’est aux environs de 10h30 que nous avons appris qu’il est décédé au CHU » a confié Komenan Koua Toto Jules, le directeur de la cité universitaire qui a précisé que « ce jeune homme n’est pas étudiant », mais était venu rendre visite à son ami étudiant vivant à la cité universitaire.

En l’espace de 24 heures, deux cas de suicide ont été enregistrés à Abidjan, la capitale économique ivoirienne. En effet, un gendarme de 49 ans s’est donné la mort en se jetant dans la lagune du pont Charles De Gaulle.

Selon une étude menée dans la période du 1er Janvier 2013 au 31 Décembre 2020 par les Unités de médecine légale du service d’Anatomopathologie du Centre hospitalier universitaire de Treichville à Abidjan, la Côte d’Ivoire enregistre le 3e taux le plus élevé de suicide en Afrique avec 23 cas par an.

Selon le Professeur Koua Asséman Médard, Directeur coordonnateur du Programme National de Santé Mentale, opter pour le suicide est l’aboutissement « d’un niveau de grandes souffrances psychologiques, de grandes détresses psychologiques liées à des problèmes de santé physique ou liés à des problèmes de santé mentale. Ou encore à des facteurs extérieurs qui fragilisent des cas de santé mentale des populations ».

« La banalisation ou la non prise en compte dans nos sociétés des problèmes de souffrances psychologiques et le défi de mieux organiser au niveau national la prise en charge des personnes qui ont des difficultés psychologiques » sont pour le spécialiste les deux principales causes de suicide en Côte d’Ivoire.

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire