Projet de construction d’une centrale nucléaire civile : Le Premier ministre échange avec l’entreprise russe Rosatom
Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson KYÉLEM de TAMBÈLA, a reçu en audience, ce jeudi 08 août 2024, à Ouagadougou, une délégation de l’entreprise Rosatom, chargée de la construction d’une centrale nucléaire civile au Burkina Faso. La délégation, conduite par l’ambassadeur russe en poste à Ouagadougou, Igor Martynov, a présenté les tenants et les aboutissants de ce projet ambitieux visant à répondre aux besoins énergétiques croissants du pays.
« Vous êtes chez vous », a déclaré le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson KYÉLEM de TAMBÈLA, en accueillant la délégation russe de l’entreprise Rosatom. Au cours des échanges, il a souligné l’importance cruciale de ce projet pour le Burkina Faso, confronté à des coupures d’électricité fréquentes, notamment pendant la période chaude de mars à mai.
« Nous avons un vrai problème d’énergie au Burkina Faso. Pendant la période chaude, c’est-à-dire mars, avril et mai, il y a beaucoup de délestages, et quand il y a délestage, tout s’arrête. Donc, nous voulons résoudre ce problème », a-t-il expliqué.
Le Burkina Faso a récemment renforcé ses liens avec la Russie, choisissant ce pays comme partenaire stratégique, non seulement dans le domaine militaire, mais aussi sur le plan économique et culturel.
Ce choix découle d’une volonté de rompre avec l’influence coloniale française, qui, selon le Premier ministre, a freiné l’évolution du pays pendant plus de 60 ans.
« Nous avons maintenant choisi la Russie comme partenaire stratégique en matière militaire, économique et culturelle, parce que nous avons été colonisés par la France et, pendant longtemps elle n’a jamais acceptée notre indépendance. Elle nous considère toujours comme sa colonie, et pendant plus de 60 ans, nous n’avons pas évolué. Nous sommes convaincus qu’il faut changer de stratégie. C’est pour cela que nous nous sommes tournés vers la Russie », a souligné le Chef du Gouvernement.
Le projet de centrale nucléaire civile, discuté lors de cette rencontre, est une priorité pour le Gouvernement burkinabè. Et le Premier ministre a rappelé l’engagement pris par le Président du Faso lors de sa rencontre avec le Président Vladimir Poutine en juillet dernier.
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Avant même la mise en place de cette centrale, le Gouvernement envisage d’autres solutions provisoires, telles que des centrales thermiques, pour répondre aux besoins énergétiques immédiats, a-t-il fait savoir.
« Comme notre président l’a dit au Président Vladimir Poutine en juillet dernier, nous voulons avoir une centrale nucléaire. Nous voulons une centrale nucléaire de grande capacité, et en attendant sa mise en place, il nous faut par exemple des centrales thermiques ou d’autres centrales énergétiques », a-t-il souhaité.
Dr KYÉLEM de TAMBÈLA a également évoqué le besoin de former les militaires burkinabè en Russie, en remplacement des formations qui étaient auparavant assurées en Europe.
« Avant, nous avions des formations et des spécialisations en France, en Allemagne… Maintenant que nous avons tourné le dos à l’Europe, ce n’est plus possible. Nous souhaitons donc que nos militaires puissent désormais effectuer des stages de perfectionnement en Russie et éventuellement ouvrir des centres de formation au Burkina Faso», a-t-il indiqué.
En outre, il a mentionné d’autres projets d’envergure, notamment la construction du chemin de fer Bamako-Ouagadougou-Niamey, pour lesquels il a souhaité voir une contribution active de la Russie. L’ambassadeur russe, Igor Martynov, a relevé que la Russie est un partenaire historique de l’Afrique, n’ayant jamais colonisé ni pillé les ressources du continent.
« Votre choix de vous tourner vers la Russie n’est probablement pas un hasard », a-t-il déclaré, rappelant l’engagement de la Russie à soutenir le Burkina Faso dans sa lutte contre le terrorisme et pour l’autosuffisance énergétique.
« Le premier objectif est de vaincre les terroristes, et le deuxième est de créer une autosuffisance énergétique. L’indépendance repose sur ces deux piliers, sur lesquels on peut justement construire l’économie », a expliqué le diplomate.
L’entreprise Rosatom, la corporation d’État russe, a été présentée par l’ambassadeur comme une entreprise unique au monde, dotée de technologies avancées dans les domaines de la santé atomique, de l’économie thermique et de la médecine atomique.
Il a assuré que le projet de la centrale nucléaire au Burkina Faso est réalisable, à condition que les techniciens russes puissent travailler en toute quiétude et que les accords nécessaires avec l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) soient signés.
L’ambassadeur a conclu en appelant à une coopération étroite entre les différentes branches du Gouvernement burkinabè pour garantir le succès de ce projet ambitieux. « Il y a beaucoup de travail qui nous attend. Nous serions reconnaissants si chaque membre de votre Gouvernement et chaque département nous apportait son aide », a-t-il déclaré.
Ce partenariat entre le Burkina Faso et la Russie marque une étape décisive dans la quête du pays pour l’indépendance énergétique et économique, en s’appuyant sur des relations internationales renouvelées et diversifiées.
Source : DCRP/Primature
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