Quartier Zongo de Ouagadougou : Populations et promoteur immobilier toujours à couteaux tirés !

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Les populations, se revendiquant d’être des victimes du lotissement de Koumdayonré, dans l’arrondissement 8, secteur 34, quartier Zongo de Ouagadougou, sont à nouveau montées au créneau, le samedi 10 août 2024. A l’occasion de cette seconde conférence de presse, les habitants ont réagi aux propos de celui qu’ils appellent leur ex-promoteur immobilier, la société Assistance technique et travaux publics (ATTP). Approché le lundi 12 août 2024, ce dernier a encore réagi aux propos qui l’accusent.  

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Le mardi 16 juillet 2024, soit quelques jours après la première conférence de presse des populations se revendiquant d’être des victimes du lotissement de Koumdayonré, dans l’arrondissement 8, secteur 34 de Ouagadougou, le promoteur immobilier de la société Assistance technique et travaux publics (ATTP), a tenu à apporter des éclaircissements.

Lire aussi 👉🏿 Koumdayonré/Ardt 8 de Ouaga : Des populations se victimisent, le promoteur immobilier recadre !

Le présidium à l’occasion de la seconde conférence de presse a rejeté le propos du promoteur ATTP ; Mme Zida, seule femme du présidium

Rétorquant aux propos de la société ATTP, à la faveur d’une autre conférence de presse, le samedi 10 août 2024, Bibata Zida/Ouédraogo, représentante des femmes victimes, dit être restée sur sa soif. « M. Roger Nikiéma (ndlr, Directeur des aménagements de la société) a parlé du nombre (ndlr, de parcelles), nous contestons cela. 

Il a affirmé que ce sont 36 personnes qui n’ont pas eu leurs terrains, qui se plaignent et qui veulent peut-être boycotter son travail. Nous rétorquons, c’est faux et archi-faux », a-t-elle déclaré. Il s’agit plutôt, a fait savoir Mme Zida, de 125 personnes, ajoutant qu’il ne s’agit pas d’un nombre exhaustif.

A la suite de Mme Zida, il s’en est suivi une série de témoignages battant davantage en brèche les déclarations de la société immobilière. Yacouba Karambiri, un des plaignants, a rappelé les conditions dans lesquelles se sont passées les différentes signatures de convention. « J’ai un lopin de terre ici. Quand ils sont venus pour faire le recensement, on m’a recensé aussi. Il y a eu une convention générale où chacun devait signer.

Ils ont pris un groupe représentatif à la tête duquel des gens qui ne savent pas lire. Ils nous ont appelés individuellement pour signer une convention individuelle. Laquelle convention, il fallait signer sans lire. Je me suis opposé en disant que c’est un contrat et que je devrais le lire avant de le signer. Finalement, on m’a autorisé à lire le contrat, et je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de lieu indiqué pour ma parcelle. J’ai donc refusé de signer tant que ce n’est pas clarifié… », a témoigné Yacouba Karambiri, un des plaignants.

« J’ai connu le site de Koumdayonré il y a de cela 20 ans »

Billal Tiemtoré, résident et fils de propriétaire terrien a expliqué la raison pour laquelle certaines populations refusent d’aller à Gouma, nouveau site de relocalisation proposé par le promoteur immobilier. « Ici, à Koumdayonré, la parcelle se vend pratiquement à 7 millions (ndlr, F CFA).

Et vous imaginez que les gens ont payé des terrains, les zones non loties, les gens ont payé à 1,5 million, d’autres à 2 millions (ndlr, F CFA) et ils ont investi peut-être 3 millions, 4 millions (ndlr, F CFA) pour vivre aisément avec leurs familles.

Et la société est venue les berner, prendre leurs terrains sous prétexte qu’ils vont lotir et leur attribuer une parcelle. Et maintenant ils veulent les amener à Gouma. A Gouma, tous ceux qui connaissent Gouma savent que la parcelle ne dépasse pas 500 000 (ndlr, F CFA)… », a-t-il fait comprendre.

Serge Ouédraogo, fils d’une résidente dit avoir senti une arnaque après les différentes approches de la société ATTP. « Nous sommes sur le site il y a pratiquement 4 ans. On a construit avec la maman et on est sur le site actuellement. Pendant le lotissement, on a suivi les réunions et ils nous ont approchés. Ils disent de payer 1,5 millions (ndlr, F CFA) et de signer les papiers et prendre un autre terrain. 

On a demandé le lieu du terrain qui nous a été proposé. Ils nous ont dit qu’ils ne peuvent pas nous donner la localité, il faut qu’on signe d’abord. On leur a dit si on signe, qu’on paye les 1,5 million et vous nous donnez un lieu qui ne nous convient pas, qu’est-ce qu’on fait ? Ils disent c’est comme ça. On a carrément refusé… », a-t-il relaté.

Bibata Zida/Ouédraogo, représentante des femmes victimes, est revenue à la charge. Cette fois, parlant de sa situation personnelle. « J’ai connu le site de Koumdayonré il y a de cela 20 ans. C’est depuis 2004 que j’ai commencé à côtoyer le site.

J’ai eu le terrain où je venais cultiver en saison pluvieuse. J’ai fait cela jusqu’en 2016, 2017 qu’ATTP est venue… Jusqu’à ce jour, je n’ai pas eu un papier officiel m’attribuant un terrain », a-t-elle confié.

« Le site de Gouma ne présente pas d’inquiétude »

L’équipe de Burkina 24 est une nouvelle fois rentrée en contact avec la société d’Assistance technique et travaux publics Sarl (ATTP) afin d’avoir sa réaction. Roger Nikiéma, Directeur des aménagements de la société a maintenu le nombre de 36.

Nombre de personnes avec lequel il dit avoir du mal à trouver un terrain d’entente. « La liste des plaignants qui nous avait été communiquée en justice faisait un état de 36 personnes et cette liste aussi a été confirmée par les plaignants eux-mêmes qui ont déposé un écrit avec la liste en annexe signée par chaque plaignant », a-t-il retorqué.

Roger Nikiéma, Directeur des aménagements de la société ATTP

S’agissant du cas de Mme Zida, il a laissé entendre qu’elle a été recensée sous le numéro 192 (HV Non Résidente) et qu’elle ne possède pas le seul numéro de recensement. M. Nikiéma a également fait savoir qu’« il n’y a jamais eu d’intimidation » et la convention, « fut expliquée publiquement », a-t-il précisé. Quant au choix des représentants, il a avancé qu’ils ont été choisis publiquement, tout comme les signatures ont été matérialisées en présence du public.

« Le site de Gouma ne présente pas d’inquiétudes en ce sens que le site a été acquis bien avant l’adoption de la nouvelle loi et est aussi enregistré dans les dossiers de l’apurement du passif de la promotion immobilière dont certainement les phases prochaines traiteront la question. En plus, les aménagements en parcelles d’habitation ne sont pas en bordure de l’autoroute de contournement et la société est consciente que cette partie de l’autoroute doit être consacrée pour des grands investissements futurs », a déclaré Roger Nikiéma.

Tambi Serge Pacôme ZONGO

Burkina 24

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Serge Pacome ZONGO

Tambi Serge Pacome ZONGO, journaliste s'intéressant aux questions politiques et de développement durable.

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