Des chambres de passe collées au CSPS de Larlé : Des habitants en colère donnent une semaine pour fermer !
Une auberge abritant des chambres de passe fait mur avec le CSPS de Larlé dans l’arrondissement 2 de la ville de Ouagadougou. Le samedi 31 août 2024, après une matinée de salubrité au sein de l’hôpital, des habitants du quartier se sont spontanément déportés devant l’auberge avec un ultimatum, « une semaine pour fermer ».
L’enceinte du CSPS du Larlé dans l’arrondissement 2 de la ville de Ouagadougou a été assainie le samedi 31 août 2024. L’initiative portée par des membres de la coordination de Gestion (COGES) du CSPS, a mobilisé aussi le personnel de l’hôpital, des agents de santé à base communautaire, des acteurs de la veille citoyenne et des habitants du quartier de Larlé.
L’initiative répond selon Amza Sawadogo, président du COGES du CSPS de Larlé au souci d’assainissement des cadres de vie mais aussi de santé conformément aux orientations des autorités sanitaires du pays invitant à des actions communautaires dans la lutte contre le paludisme et la dengue.
Le nettoyage s’en est suivi d’un reboisement au sein du CSPS dans une bonne ambiance. L’intérieur de l’hôpital est présentable après le coup de balai et de machette. Mais, ce CSPS, l’un des plus vieux de Ouagadougou, est malade. Construit depuis 1956, l’hôpital est animé par 12 agents de santé au dispensaire et 3 en Santé Maternelle et Infantile (SMI).
La consultation curative, la prévention, la vaccination au niveau de la SMI, la planification familiale, les consultations prénatales, le dépistage du cancer de col de l’utérus, sont entre autres les services offerts. Le CSPS ne dispose pas de maternité. Et c’est le cri de cœur du personnel.
« Nous n’avons pas de maternité. Ça allait être intéressant si on commençait par la CPN de suivi des femmes jusqu’à l’accouchement. Mais là, nous sommes obligés de les suivre et de les référer ailleurs pour leur accouchement », a souligné Madame Minoungou née Kaboré Nadège, responsable du CSPS de Larlé.
En plus, le CSPS de Larlé est complètement enclavé et étouffé par des commerces. La seule voix d’accès est pointillée par des « nids de poule » qui côtoient l’entrée. Pire, des chambres de passe partagent le mur avec l’hôpital. Il s’agit d’une ancienne cité universitaire transformée en auberge servant aussi de chambre de passe, sans autorisation officielle d’ailleurs.
Cela fait deux mois que les habitants du quartier ont dénoncé la présence de l’auberge au nez de l’hôpital. Une plainte a été introduite à la mairie de l’arrondissement 02 par le COGES. Mais les choses ne semblent pas aller vite comme le veulent les riverains.
Ce samedi matin aux environs de 10h 30, l’ambiance est tendue. Ces habitants, dans l’impatience de voir l’auberge fermer, sont montés au créneau. « Nous avons des soucis depuis près de deux mois dans notre quartier. Il y a un ‘expatrié’ qui est venu prendre une cité universitaire pour transformer en une auberge.
La mairie a donné l’autorisation de fermer. Nous-mêmes, on est sorti pour le prévenir de fermer à l’amiable. On est à presque trois mois et c’est toujours ouvert. On a mobilisé la jeunesse pour aller lui donner un deuxième avertissement. Notre dernier délai, c’est une semaine. D’ici une semaine, s’il ne ferme pas, ce qui va se passer, il est déjà au courant », a expliqué un des manifestants.
« C’est une auberge. Ceux qui viennent souvent à la gare viennent dormir ici et aussi si quelqu’un a sa copine, il peut passer ici faire du temps et rentrer. Mais eux ils pensent qu’ils y a des filles ici, que les gens viennent payer pour coucher avec », nous explique l’un des gérants tout évasif.
Effectivement, la mairie confirme les dires de ces habitants. « Quand on a essayé de regrouper toutes les parties, le bailleur n’a pas répondu à la convocation. Néanmoins nous avons tenu la rencontre avec la police municipale. C’était pour voir s’ils avaient les autorisations. Mais ils n’ont pas d’autorisation. Et une auberge à côté d‘un centre de santé, ça ne peut pas se faire », a expliqué Jonas Sawadogo, président de la délégation spéciale de l’arrondissement 2.
Il nous informe que le dossier est dans les mains de la police municipale. Nous avons contacté la police de l’arrondissement qui rassure que les procédures sont bien avancées. « Dès lors qu’ils sont venus m’apprendre l’existence de cette activité à côté du CSPS. J’ai fait convoquer le bailleur pour comprendre et savoir à qui elle avait loué le bâtiment et à quelle fin. Et elle avait fait comprendre que ce n’était pas à ces pratiques qu’on est en train d’observer.
On a envoyé une équipe qui a fait son travail sur trois semaines pour avoir les tenants et les aboutissants de tout ce qui se passe là-bas. À l’issue de cela, un compte rendu a été fait au premier responsable de l’arrondissement. Le promoteur a été convoqué. Ils ont été sommés verbalement d’arrêter l’activité. Ce sont eux qui sont pressés sinon le rapport est déjà fait. Peut-être que dans les jours à venir, ils vont recevoir une mise en demeure de fermer. Tout rentrera dans l’ordre », nous a confié un responsable de la police de l’arrondissement.
Les habitants ainsi que le personnel du CSPS de Larlé souhaitent avoir une maternité au sein de leur structure sanitaire. Mais pour l’heure, ils assistent à la parade des usagers des chambres noires…
Akim KY
Burkina 24
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