Le paysage médiatique burkinabè se montre résilient au regard du contexte national, selon l’OBM
Le rapport interne des médias du Burkina Faso a été présenté par l’Observatoire Burkinabè des Médias (OBM) le samedi 19 octobre 2024 au Centre national de presse Norbert Zongo. Cet exercice a consisté à évaluer le degré de respect des règles de l’éthique et de la déontologie par les professionnels de l’information et de la communication.
Ce rapport de 198 pages constitue, selon les dires de Dr André Marie Bernard Pouya, journaliste et consultant, une volonté ferme de l’Observatoire Burkinabè des Médias (OBM) de contribuer à l’amélioration du paysage médiatique du Burkina Faso. L’analyse du respect des règles de l’éthique et la déontologie du paysage médiatique burkinabè s’est déroulée de décembre 2023 à septembre 2024.
Pour Dr André Marie Bernard Pouya, en se basant sur ledit rapport, l’OBM a soulevé quelques insuffisances sur les productions médiatiques des presses burkinabè notamment sur les règles de l’écriture journalistique et les techniques rédactionnelles.
Ainsi « en 2023 et en 2024, quelques titres de la presse écrite ont été attraits devant les tribunaux. Les raisons évoquées par les plaignants régulièrement portent sur la diffamation, l’injure et l’atteinte à l’honneur », a fait savoir Dr André Marie Bernard Pouya.
Ces exemples, selon lui, doivent interpeller les médias à la nécessité d’observer davantage la déontologie du journalisme afin « de nous (les journalistes, NDLR) mettre à l’abri des erreurs de justice, et nous inscrire dans le respect de la loi ».
Pour ce qui est des défis de la télévision, « on constate sur nos chaînes de télévision, entre autres une absence de contradiction, des invités irréguliers, un faible niveau de langue, beaucoup de fautes de grammaire et de citations non maîtrisées », a-t-il souligné.
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Pour la catégorie radiodiffusion, à l’instar des défis sécuritaires, Dr André Marie Bernard Pouya a énuméré comme difficultés « la capacité des médias à être réguliers au rendez-vous avec leurs publics, la stabilité du personnel des radios, les charges fiscales et sociales ».
À l’écouter, l’insécurité a restreint la liberté d’aller et de venir des professionnels de l’information et de la communication. « Elle (l’insécurité, NDLR) a impacté négativement le contenu de certaines radios de proximité dans les régions à très forts défis sécuritaires », a indiqué Dr André Marie Bernard Pouya.
Outre de tout ce qui précède, il a indiqué également l’absence des médias dans les activités des grandes institutions du pays. Ces derniers (les entreprises médiatiques, NDLR) se contentent seulement des comptes rendus des services de communications desdites institutions.
Toutefois, il a souligné qu’au regard du contexte national, le paysage médiatique se montre résilient, dynamique et se comporte bien avec beaucoup de professionnalisme dans l’accompagnement du processus de reconquête de l’intégrité du territoire national.
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Et pour accompagner cette résilience, le rapport de l’OBM a suggéré au gouvernement des recommandations. « L’OBM suggère au gouvernement et aux partenaires techniques et financiers d’alléger les charges fiscales des entreprises de presse, de revoir les modalités de paiements de la TVA, de revoir le montant de la subvention accordée aux médias », a fait savoir Dr André Marie Bernard Pouya. Il a fait savoir que « les constats dressés par nos observateurs ne concernent pas le contenu d’un média nommément pris ».
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