« La crypto-monnaie n’est pas de l’arnaque, mais il y a de l’arnaque dans la crypto-monnaie » (Moumouni Zongo)

La crypto-monnaie, cette monnaie virtuelle qui promet de transformer le monde de la finance, suscite autant d’enthousiasme que de méfiance au Burkina Faso. Pour certains, elle représente l’avenir de la finance, une révolution numérique qui promet de démocratiser l’accès à l’investissement et de transformer les échanges commerciaux. Pour d’autres, elle est synonyme d’arnaque, de spéculation et de blanchiment d’argent, un mirage qui attire les investisseurs imprudents et les laisse ruinés. Alors, qu’en est-il vraiment ? La crypto-monnaie, une révolution financière en marche au Burkina Faso ? Pour Moumouni Zongo, spécialiste de ces actifs numériques, le potentiel est réel, mais les risques aussi. Dans cette interview, il alerte sur les arnaques, rappelle l’importance de la formation, et donne les clés pour investir sereinement dans la crypto-monnaie.
Burkina 24 : Qu’est-ce qu’une crypto-monnaie, et comment ça marche ?
Moumouni Zongo : La crypto-monnaie, c’est une monnaie numérique qui nous permet de pouvoir faire des achats de services et de biens. C’est-à-dire tout ce qu’on peut penser comme services qu’on peut acheter, la crypto-monnaie également peut le faire.
C’est une monnaie qui s’échange de personne à personne sans intermédiation. Parce qu’ils ont trouvé un système qu’on appelle la blockchain pour pouvoir effriter cette question d’intermédiation afin de permettre à x personne d’envoyer de l’argent à y personne sans passer par une personne tierce.
La crypto-monnaie est née en 2009 suite à la crise des subprimes qui a commencé aux États-Unis et qui a vraiment touché un peu le monde entier en termes d’économie. C’est suite à cette crise, que l’on a compris qu’on ne pouvait plus faire confiance à l’homme. Quelle alternative il faut trouver ? On a commencé par croire aux robots. Il fallait créer une monnaie qui serait adossée aux robots.
Satoshi Nakamoto est le concepteur. Mais jusqu’à là, on n’arrive pas à savoir si c’est un individu ou un groupe d’individus parce qu’ils sont anonymes. Mais il s’est dit à la base que sa monnaie allait sauver le monde, allait révolutionner le secteur de la finance.
La première transaction a commencé le 1er janvier 2009. Il y a une fête même qu’on appelle la fête des pizzas. La première personne qui a utilisé le bitcoin, il a utilisé ce bitcoin pour acheter des pizzas. Donc, à la base, quand il a acheté les pizzas, ce bitcoin ne dépassait pas 10 francs. Il a acheté deux plats de pizza avec presque 10 000 bitcoins à cette époque-là. Après cette transaction, le bitcoin a connu une valeur en si peu de temps. De sorte qu’il avait même regretté son acte.
Burkina 24 : Quels sont les avantages et les inconvénients de la crypto-monnaie par rapport aux monnaies traditionnelles ?
Moumouni Zongo : Il n’y a pas de différence avec les monnaies traditionnelles. On pourrait même dire que la crypto-monnaie, c’est l’évolution de la monnaie traditionnelle. Comme avantages, lorsque nous prenons les monnaies traditionnelles, vous allez vous rendre compte que si je quitte ici avec 1 million de francs CFA, je vais en Amérique, ce n’est plus 1 million de francs CFA, ça devient 650 000. Avec 1 million de francs CFA, j’arrive en France, je considère que j’ai 650 000 ou sinon 600 000 francs.
Parce qu’il y a des échanges, alors que notre monnaie est faible par rapport au dollar et à l’euro. Premier avantage, la crypto-monnaie nous met au même niveau que les pays occidentaux. Parce que si je quitte ici avec 1 000 dollars, je vais en France, j’ai 1 000 dollars, je vais en Amérique, j’ai 1 000 dollars, je vais à Dubaï, j’ai 1 000 dollars.

Deuxième avantage, la crypto-monnaie nous permet d’acheter des biens et des services. Parce que j’ai la possibilité de convertir mon franc CFA en crypto-monnaie et de le transférer partout où je veux. Parce qu’aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, même les banques européennes ont commencé à adopter la crypto-monnaie parce qu’ils n’ont pas le choix.
Ils ont compris que c’est l’avenir même de la finance. Et donc, du coup, aujourd’hui, avec la crypto-monnaie, je reste au Burkina Faso ici, je commande mes produits à l’extérieur et ces produits viennent me trouver ici. Ou même si je veux, avant d’aller à l’extérieur, je convertis d’abord mon argent en cryptomonnaie étant au Burkina Faso avant de décoller avec mon avion. Et lorsque j’arrive dans n’importe quel pays, je vais les échanger également contre la monnaie locale du pays avant de commencer à dépenser.
Le troisième avantage, vous pouvez stocker une importante somme dans votre Wallet avec votre petit téléphone là. Peu importe le nombre de millions, personne ne va vous poser la question, parce que vous êtes le seul détenteur de votre portefeuille. C’est comme un coffre fort.
Pourtant, à la banque, si je vais déposer 200 millions tout de suite là, même si on ne me dit pas, ils vont ouvrir une enquête derrière moi. Ils vont chercher à savoir quelle activité je mène pour avoir autant d’argent. Il va falloir que je justifie la provenance de ce montant-là. Mais pourtant, dans mon portefeuille, wallet, je peux mettre 1 million, 2 millions, 100 millions, 1 milliard et personne ne le saurait et mon argent est en sécurité.
Burkina 24 : Et ce qui est des inconvénients ?
Moumouni Zongo : Souvent, il y a des plateformes qu’on désactive, on disparaît avec l’argent des gens. Dans le secteur de la cryptomonnaie, il arrive qu’on dise souvent aux gens de faire la différence entre la cryptomonnaie et les sites d’investissement. Parce que la cryptomonnaie n’est pas de l’arnaque, mais il y a de l’arnaque dans la crypto-monnaie.
Lorsqu’une personne passe par la cryptomonnaie pour pouvoir faire des achats sur un site, ça ne veut pas dire que la crypto-monnaie est fausse. Mais les sites sur lesquels la cryptomonnaie est échangée peuvent être faux. Donc du coup, on peut créer un site sous forme pyramidale qu’on appelle le site Ponzi où il n’y a pas de produits derrière, il n’y a pas de services derrière.
C’est juste à but spéculatif. C’est comme si on se croise, on commence un projet ou on cotise. Plus les gens viennent, plus le montant récolté devient beaucoup et on peut avoir assez de montants pour pouvoir partager avec ceux qui viennent. Donc, c’est comme une pyramide. Mais dans cette pyramide, lorsqu’il y a de plus en plus de personnes qui rentrent, à un moment donné, le montant destiné à repartager au niveau entrant ne suffit plus pour pouvoir vraiment satisfaire la demande.
Et comme le montant ne suffit plus pour partager à tout le monde, il faut que les sites se ferment parce qu’il n’y a pas de services à vendre, il n’y a pas de produits à vendre. Cela arrive, parce que les gens sont également derrière le gain facile. Sinon, la crypto-monnaie n’est pas un gain facile.
Burkina 24 : Ce qui pose alors la nécessité de se former avant d’investir ?
Moumouni Zongo : J’aime souvent le dire, pour être un médecin, tu vas devoir faire une étude de 8 ans. Pour être un professeur, tu vas d’abord étudier à l’université, sortir et aller faire même une formation de 3 ans avant de commencer à enseigner. Pour être un mécanicien, tu vas devoir accepter d’être l’apprenti d’un mécanicien. Un planteur, s’il plante son champ de cacao, il va devoir faire au moins 4 ans avant de commencer à récolter.
La crypto-monnaie, comme tout autre domaine, exige des compétences solides pour réussir. Il est crucial de reconnaître que l’investissement dans ce secteur ne se limite pas à l’achat impulsif de monnaies conseillées par des tiers. Une formation adéquate est indispensable pour naviguer avec succès dans ce monde complexe.
L’une des erreurs les plus répandues est le manque de préparation. Beaucoup s’aventurent dans la crypto-monnaie sans comprendre les bases fondamentales. Avant d’acquérir une monnaie, il est essentiel d’étudier attentivement son initiateur, son objectif, son utilité, les solutions qu’elle propose, l’équipe qui la soutient, leurs compétences, leurs collaborateurs et leurs partenariats.
Il est également crucial de comprendre que chaque monnaie est liée à un projet spécifique. Il est impératif d’analyser ce projet, ses objectifs et son potentiel avant d’investir. De plus, il est essentiel de reconnaître la volatilité du marché de la crypto-monnaie et de comprendre comment les valeurs fluctuent en fonction de l’offre et de la demande. Pour réussir dans la crypto-monnaie, il est impératif d’adopter une approche méthodique et éclairée. Cela implique d’apprendre et de se former continuellement.
Burkina 24 : C’est quoi un site ponzi ?
Moumouni Zongo : Un site ponzi, c’est de l’arnaque organisée par des personnes malhonnêtes dans le but de prendre juste l’argent des ignorants. Il y a une célèbre phrase qui dit que « si vous pensez que la connaissance coûte cher, essayez l’ignorance ». Ça veut dire que si vous pensez que vous ne pouvez pas enlever 100 000 francs pour aller vous former, alors vous allez perdre plus que 100 000.
Il y a des gens qui ont perdu des millions juste parce qu’ils n’ont pas accepté d’enlever 100 000 francs pour se former. Il y a récemment le site, qu’on appelle 5M, qui est parti à près de 4 milliards. Mais pendant ce temps, la crypto-monnaie est là. Pourquoi ceux qui font la cryptomonnaie ne crient pas ? Pourquoi ceux qui font la crypto-monnaie ne pleurent pas ?
Donc ça veut dire que dans le même secteur, il y a des gens qui maîtrisent le secteur, qui en profitent bien. Et dans le même secteur, il y a des profanes qui s’intéressent mais qui refusent de se former ou qui trouvent qu’enlever 100 000 francs pour se former, ça va réduire leurs gains. La crypto-monnaie, ce n’est pas des jeux de hasard. Ce n’est pas du PMUB. Il y a des principes, des lois et des règles à respecter. Et si vous ne respectez pas, vous allez payer cash.
Burkina 24 : Donc 5M assimilables à un site ponzi ?
Moumouni Zongo : Il est crucial de distinguer les arnaques comme 5M de la crypto-monnaie. 5M utilise la crypto-monnaie pour atteindre ses objectifs, mais n’en est pas une composante. De nos jours, de nombreux jeunes maîtrisent la programmation et peuvent créer des sites web, des applications, etc. Il est donc facile de concevoir un site d’investissement en ligne, même avec des systèmes de type tontine.
Cependant, ces systèmes, souvent sans produit réel derrière, promettent des gains irréalistes (par exemple, 100%). À terme, ces gains ne peuvent être honorés et le site finit par fermer. Il s’agit d’un site créé dans le but d’utiliser la crypto-monnaie à des fins scrupuleuses.
Nous sommes à l’ère du numérique, et ceux qui n’ont pas de connaissances dans ce domaine sont analphabètes. Quiconque s’intéresse aux sites d’investissement en ligne doit accepter de se former au préalable. Une personne non éduquée qui investit dans des systèmes de type Ponzi ou de fausses crypto-monnaies doit assumer les conséquences de ses choix. Si elle se base sur des gains faciles et que son argent disparaît, elle doit reconnaître qu’elle a visé un mirage et ne peut s’en prendre à personne d’autre.
Burkina 24 : Quels critères importants à prendre en compte dans les investissements ?
Moumouni Zongo : J’insiste ! D’abord, il faut vous former. Pour quelqu’un qui rentre sur YouTube et qui tape comment fonctionne la cryptomonnaie, il va y avoir des milliers de vidéos qui vont l’expliquer clairement ce qu’est la cryptomonnaie, comment même créer son compte, comment vérifier son compte, comment investir et tout.
Lorsque vous voulez vraiment chercher à avoir de l’argent avec la crypto-monnaie, alors vous devez vous faire former. Assurez-vous d’avoir les compétences nécessaires parce que c’est de l’argent que vous investissez. Quand même, si moi, je dois investir 100 000 francs à quelque part, il faut que je sois capable de comprendre quand même le secteur.
Lorsque quelqu’un vient vous proposer, par exemple, un investissement et qu’il vous dit que cet investissement a un retour sur investissement journalier, il ne faut pas vous intéresser. Ce n’est pas de l’investissement. Tout investissement avec les retours journaliers avec un pourcentage de 10%, 15%, 20%, il ne faut pas vous intéresser. Parce que plus tôt ou plus tard, ça va disparaître.
Burkina 24 : Vers qui se tourner pour mieux cerner l’écosystème de la crypto-monnaie ?
Moumouni Zongo : Déjà, par exemple, avec mon expérience, j’ai écrit un livre qu’on appelle « Tout comprendre pour éviter les investissements et maîtriser le trading des crypto-monnaies ». Donc, dans ce livre, j’ai vraiment décrit le secteur de la crypto-monnaie de A à Z.
En plus de cela, je suis un formateur, également, j’accompagne également des gens. Donc, de 2023 à maintenant, j’ai quand même accompagné plus de 200 personnes qui sont dans des groupes que j’accompagne, des groupes WhatsApp et des groupes que j’accompagne. Dans ce sens j’ai une formation prévue le 22 février 2025 à Pacific Hôtel à Ouagadougou.
Mais une chose que je veux souligner, il ne faudrait pas que quelqu’un voit une formation de 10 000 et pense qu’il peut utiliser cette compétence de 10 000 pour avoir des millions. C’est absurde. Parce que je vois souvent des formations de 10 000, des formations de 9 000, des formations de 6 000 ou souvent des formations de 5 000 où on vous dit qu’on peut vous former en 2-3 jours et que vous allez devenir des millionnaires. C’est absurde. Est-ce qu’on a déjà utilisé une compétence de 1 million pour avoir 1 milliard ? Ce n’est pas possible. Quelqu’un qui a 1 milliard suppose qu’il a une compétence de 1 milliard.
Moi, je dis souvent, pour avoir une bonne formation dans la crypto-monnaie, le minimum c’est un mois. Et comme c’est un secteur évolutif, ça veut dire que si tu veux faire une carrière également dans ce secteur, tu es obligé d’apprendre continuellement.
Burkina 24 : Quelle peut être la différence entre une bourse et la crypto-monnaie ?
Moumouni Zongo : À la base, tout est investissement. Et tout a un retour, c’est investissement. Donc, la crypto-monnaie, c’est une monnaie qui nous permet de pouvoir faire des achats de biens et de services. Alors, lorsque vous investissez dans la crypto-monnaie, vous atteignez des gains. Et ces gains, c’est en fonction de votre point d’entrée et de votre point de sortie.
Donc, dans la crypto-monnaie, vous investissez dans des projets virtuels, dans des projets à solution sur la blockchain. Alors qu’à la bourse, vous êtes coactionnaire ou il y a copropriétaire d’une entreprise. C’est comme si vous achetez une partie de la propriété d’une entreprise. Lorsque vous investissez à la bourse, vous êtes copropriétaire d’une entreprise. Et, en tant que copropriétaire d’une entreprise, vous avez d’abord le droit de recevoir des dividendes suite à l’activité de l’entreprise.
Burkina 24 : C’est quoi qu’on appelle la diversification des portefeuilles ?
Moumouni Zongo : La diversification de portefeuille est une stratégie d’investissement qui consiste à répartir votre capital sur différents types d’actifs. L’objectif principal est de réduire le risque global de votre portefeuille. En effet, si un actif subit une perte importante, l’impact sur l’ensemble de votre portefeuille sera limité car vous possédez d’autres actifs qui ne sont pas nécessairement corrélés avec le premier.
Il y a de multitude de crypto-monnaies. Donc, actuellement on peut comptabiliser plus de 20 000 crypto-monnaies qui existent sur le marché. Mais, il faut comprendre que même dans la vie active, par exemple, il y a des faux business et il y a des vrais business. Je ne peux pas investir toutes ces 20 000 crypto-monnaies. Moi, je vais rentrer en fonction des critères des sélections des projets. Moi, je vais regarder lequel des projets a vraiment un avenir.
Burkina 24 : Face à l’amalgame fréquent entre QNET, cryptomonnaies et arnaques, quels arguments pédagogiques employer ?
Moumouni Zongo : QNET est une entreprise de vente directe qui utilise le modèle du marketing de réseau ou vente multiniveau (MLM). Cela signifie que les personnes qui rejoignent QNET ne sont pas seulement des clients, mais aussi des distributeurs indépendants. Ils achètent des produits pour leur propre usage, mais sont également encouragés à en vendre à d’autres et à recruter de nouveaux distributeurs.
Alors que dans l’actionnariat ou dans la crypto-monnaie, on ne vous demande pas d’envoyer quelqu’un. On ne vous demande pas de parrainer quelqu’un. On ne vous force pas à faire entrer votre ami, votre collègue. Alors que du côté des QNET et du MLM, on vous oblige parce que si vous ne le faites pas, vous n’allez même pas avoir de l’argent.
Et si vous investissez également, vous allez investir mais la probabilité que vous fassiez de l’argent est basée sur le fait que vous allez construire une équipe dynamique à part du MLM. Donc si je comprends, pas d’amalgame entre QNET et le crypto. Pas d’amalgame entre QNET, crypto et la bourse. Parce que c’est 3 secteurs différents.
Burkina 24 : La crypto-monnaie peut être considérée comme une source viable au Burkina Faso aujourd’hui ?
Moumouni Zongo : Si vous prenez la crypto-monnaie, au départ, même des grands gestionnaires de fonds dénigraient la cryptomonnaie au départ. Parce qu’à la base, ces personnes la voyaient la crypto-monnaie comme une menace aux finances traditionnelles. Donc, ils ne voulaient pas associer la crypto-monnaie aux finances traditionnelles. Mais, à la longue, ils se sont rendus compte qu’ils sont obligés de rallier les finances traditionnelles et la crypto-monnaie.
Aujourd’hui, par exemple, l’Afrique du Sud a adopté le bitcoin comme monnaie de devise nationale. Le Salvador a adopté la crypto-monnaie comme une monnaie locale. Et donc, les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Amérique, la France, les pays arabes, tous ces pays-là ont actuellement des stocks. Ils font des réserves en bitcoin.
C’est nous, les pays africains qui sommes toujours en arrière et on ne peut pas emboîter le développement. Si vous prenez récemment en 2023, une pièce de bitcoin valait que 16 000 francs. Mais aujourd’hui, là où je vous parle, une seule pièce de bitcoin avoisine 100 000 dollars. Imaginez un peu qu’en 2016, si notre Etat investissait 1 ou 2 milliards. On aurait multiplié ce capital par au moins 5.
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Donc, on investit au moins 2 millions, on se retrouve à 10 milliards. Pourtant, on a lancé récemment, la vente des obligations, avec l’APEC, où on demandait aux gens de venir investir et avoir des retours sur l’investissement de 1 année à 5 ans.
Mais voilà un modèle ici que vous pouvez utiliser même comme et faire des leviers de développement. Mais, malheureusement, on ne connaît pas et on ne l’utilise pas. Et d’ailleurs, on ne s’intéresse pas. On est concentré sur tout ce qui est traditionnel.
Alors qu’avec le numérique, personne ne peut fermer les yeux sur cette évolution. Et même si tu le fais, ça a des risques et périls. Donc, le Burkina Faso a les droits d’emboiter le développement. Parce que ailleurs, les pays sont en train de se ruer vers le Bitcoin. L’avantage, le Bitcoin vous protège contre l’inflation.
Au Burkina Faso ici, il y a quand même beaucoup de boutiques où vous pouvez l’acheter pour échanger contre la crypto-monnaie pour échanger votre crypto-monnaie contre la crypto-monnaie. Et vous avez des bureaux où vous pouvez aller échanger votre franc CFA contre la crypto-monnaie où échanger votre crypto-monnaie contre les francs CFA. La crypto-monnaie c’est presque adopté.
C’est parce que nous on est un peu en retard sinon ailleurs il y a des lois qui régulent la crypto-monnaie. Récemment, les États-Unis viennent de signer un décret pour adopter la crypto-monnaie. Qui sommes-nous pour ne pas nous intéresser ?
Burkina 24 : Peut-on dire que tout le monde a sa place dans l’écosystème du crypto ?
Moumouni Zongo : Pour ma part, la révolution est là. Et nous avons l’obligation de suivre la révolution. Nous avons le choix de nous adapter. Ce n’est vraiment pas saturé. Et tout le monde a sa place. Tout le monde a sa place. Même quand on parle de chômage, de manque d’emploi et tout, là-bas, on ne parle pas de ça. Chacun peut avoir, chacun peut tirer sur une période de jeu. Aujourd’hui, il est temps pour nous de vraiment nous réveiller.
Akim KY
Burkina 24