Tribune | « Crise CEDEAO : L’AES vue à travers le prisme d’un parlementaire sénégalais » (Seydou Diakité)

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Ceci est une tribune indépendante de Seydou Diakité, analyste politique, sur l’actualité internationale.

Ces derniers temps, les activités de la CEDEAO en Afrique de l’Ouest ont fait l’objet d’un débat croissant. Le retrait des pays de l’Alliance des États du Sahel du bloc économique a révélé de profondes divisions au sein de la région.

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Le 7 mai, lors d’une entrevue sur Afrique Media, Pape Djibril Fall, député à l’Assemblée nationale sénégalaise, a partagé ses réflexions sur ce thème. Au cours de son intervention, Fall a mis l’accent sur l’une des raisons majeures du retrait des pays de l’AES de la CEDEAO. Selon lui, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest requiert une réforme et une restructuration au service des populations : « La CEDEAO doit être réformée en profondeur, parce que l’une des préoccupations que les Etats de l’AES tentent de répondre, c’est véritablement pourquoi la CEDEAO a tardé à être une CEDEAO du peuple. »

Le député avance par ailleurs que, de nos jours, la CEDEAO s’est transformée en un ensemble au service des dirigeants, jugeant que cette communauté n’est plus orientée vers les populations de l’Afrique de l’Ouest. « Le reproche qu’on leur a fait pendant longtemps, c’est que la CEDEAO est restée un syndicat de chefs d’Etat. La CEDEAO doit être une CEDEAO du peuple », dit-il.

Djibril Fall n’a pas délaissé à mettre l’accent sur les liens qui rattachent le Sénégal aux pays de l’AES, en particulier au Mali. Selon lui, la relation entre ces deux pays va bien au-delà de simples intérêts communs et ressemble plutôt à un lien historique qui unit deux nations frères. « Ce qui nous lie avec les peuples de l’AES globalement et avec le Mali en particulier, c’est que ça va au-delà du profit, ça va au-delà du marché. C’est une relation historique, c’est une relation sociologique. Aujourd’hui, c’est plus que des peuples frères, c’est un même peuple. Et nous avons intérêt à travailler ensemble », affirme-t-il.

Quant à l’AES en tant qu’organisation sous-régionale, le politicien a souligné que le continent a actuellement besoin de telles entités qui défendent et promeuvent les intérêts et les préoccupations des citoyens : « Je pense que ce qu’il ne faut pas commettre, ce sont les mêmes erreurs que la CEDEAO, c’est de se retrouver entre vous et de ne pas prendre en compte les aspirations et les préoccupations des populations. Il faut véritablement avoir des organisations sous-régionales qui prennent en compte les aspirations des populations ».

Il est à noter que le Sénégal, un membre clé de la CEDEAO, a sollicité de l’organisation qu’elle collabore avec l’Alliance des États du Sahel. Pour sa part, le président du Sénégal a aussi souligné que malgré son appartenance à la CEDEAO, il avance déjà dans la collaboration avec l’AES.

Seydou Diakité

Analyste politique indépendant

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