Fortification alimentaire au Burkina Faso : A la découverte des jardins scolaires nutritifs dans le Sud-Ouest

Le Club des Journalistes et Communicateurs pour la Nutrition et la Sécurité Alimentaire (CJCN-SA) en collaboration avec l’Alliance Nationale pour la Fortification (ANF) et le soutien de la Coopération allemande sillonne plusieurs régions du Burkina Faso pour s’imprégner des réalités de la fortification.
Il faut produire pour se nourrir, oui ! Mais, il faut aussi maximiser sur les aliments qui apportent plus d’éléments nutritifs dans ces productions agricoles. Il est possible d’augmenter la teneur d’un aliment en micronutriments essentiels (vitamines et minéraux, y compris des oligo-éléments).
De ce fait les moyens sont mis en place pour l’assurer au plus haut niveau, comme la valorisation des pratiques endogènes. Un constat de la situation s’impose, à cet effet.
Nous sommes à Gaoua dans la région du sud-ouest. Les acteurs sont actifs pour une alimentation nutritive, surtout riche en vitamines et minéraux. Il faut mettre l’accent sur le sel iodé, l’huile végétale raffinée enrichie en vitamine A, la farine de blé tendre en fer acide folique. Dans ce contexte, les jardins scolaires jouent un rôle important. Dans cette région, les élèves s’activent pour faire marcher la machine.
Une idée prodigieuse. Voilà pourquoi du 18 au 19 mai 2025, le Club des Journalistes et Communicateurs pour la Nutrition et la Sécurité Alimentaire (CJCN-SA), en partenariat avec la coopération allemande se rend dans la zone. C’est vert, ça arrose. Les scolaires sont actifs avec pour objectif, enrichir les assiettes dans la cantine.
Ici, Lièr Yir Somé, directeur de l’école primaire publique de Banlo CEB de Bouroum-Bouroum dans la région du sud-ouest s’en occupe. Pour lui, le paquet est mis sur l’enrichissement sous sol. « Ces jardins sont entretenus par les enfants, les parents d’élèves pour les cantines scolaires. Elle est composée de deux rubriques dont les cantines scolaires endogènes et celle de l’État. Nous utilisons du sel iodé et l’huile que nous recevons de l’État », rassure Lièr Yir Somé.
En dehors même de ce champ, que ce soit à la direction en charge de l’éducation ou même celle en charge de la santé, la nutrition en générale et la fortification en particulier est une priorité. Quoi de plus normal, lorsqu’au niveau de la santé, le thermomètre affiche une bonne température chez l’autre moitié du ciel et chez les enfants. C’est bien ce que affirme Dr Bakary Traoré, directeur régional de la santé du Sud-Ouest.

« Notre rôle c’est d’accompagner les enfants pour qu’ils mangent bien. Et la qualité de ce qu’ils mangent, quand on regarde les données, surtout chez les femmes enceintes, il y a une amélioration. Le sel, il est iodé, la farine elle existe, l’huile aussi. Le défi, c’est d’emmener les ménages à les consommer.
Avec l’initiative agro pastorale, il y a une augmentation de la production. Ça contribue à rendre disponibles les céréales. Notre objectif, c’est surtout les sensibilisations, informer et apprendre les bonnes pratiques », foi de Bakary Traoré.
Éduquer pour mieux sensibiliser, c’est cela qui nous conduit à la direction en charge de l’éducation. Le mot donne tout son sens lorsque le Directeur Régional (DR) de la question Sié Palé en parle. Les consignes à ce niveau sont claires, chaque école doit entretenir son jardin, selon lui. Insistant sur la question, il ajoute que, dans le cadre de la mise en place de ces jardins nutritifs, la pratique dans les champs est priorisée.
« À côté de cela, nous avons des partenaires qui nous accompagnent dans la mise en place de ces jardins nutritifs. Dans le cadre de la mise en œuvre de la cantine endogène, beaucoup d’écoles arrivent à entretenir un jardin. Au niveau de l’école primaire, nous avons deux objectifs à savoir l’approvisionnement de la cantine en nutriments. Le deuxième, c’est un aspect pédagogique », informe d’abord le DR en charge de l’éducation avant de lancer un appel pour l’accompagnement sur les productions locales.
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Ces leçons sont accumulées chez les plus jeunes. Par exemple, Nifarè en classe de CM2 met ses temps libres dans ces jardins pour nourrir ces plantes. « On a planté des aubergines, des tomates, des oignons, de l’oseille. Dans la semaine, on arrose tous les jours, les matins et les soirs et c’est tous les élèves qui le font à tour de rôle, même les dimanches. Nous sommes contents de le faire », martèle-t-il.
Ces échanges se tiennent lors d’une sortie terrain organisée par le Club des Journalistes et Communicateurs pour la Nutrition et la Sécurité Alimentaire (CJCN-SA) et ses partenaires. La caravane entend sillonner plusieurs régions du pays pour toucher du doigt les réalités nutritionnelles et plus particulièrement la fortification dans les assiettes de la région.
Abdoul Gani BARRY
Burkina 24
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