Le Burkina Faso se mobilise pour éradiquer la fistule obstétricale d’ici 2030

La mairie de l’arrondissement 11 de Ouagadougou, en collaboration avec l’Association Renaissance (ARENA), a marqué la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale. Une occasion de réaffirmer l’engagement du pays dans cette lutte pour la santé et la dignité des femmes.
La fistule obstétricale, comme l’a expliqué le Professeur Blami Dao, gynécologue obstétricien et parrain de la cérémonie, est une communication anormale entre la vessie et le vagin, causée par un accouchement prolongé ou difficile.
Elle entraîne des fuites urinaires involontaires, plongeant les femmes qui en souffrent dans l’isolement et la stigmatisation.
Marou Yaméogo, président de la délégation spéciale de l’arrondissement 11, a souligné l’urgence d’intensifier la lutte au sein des communautés. « Chacun a un rôle à jouer afin qu’à l’horizon 2030, nous puissions atteindre l’objectif qui consiste à éliminer la fistule obstétricale », a-t-il déclaré.
Le Professeur Dao a insisté sur la nécessité d’une sensibilisation généralisée. « Partout où il y a des femmes, on doit pouvoir les sensibiliser. Que ce soit dans les champs, les marchés, les usines, les écoles de formation… la fistule n’est pas seulement l’affaire du ministère de la santé ».
Cette approche holistique est essentielle, car la situation de la fistule obstétricale reste préoccupante au Burkina Faso. Son message est clair. « N’importe où il y a une femme porteuse de la fistule au Burkina Faso, elle doit avoir accès au traitement »
Le témoignage poignant de Salimata Korbéogo
La guérison de Salimata Korbéogo est un puissant rappel de l’impact dévastateur de la fistule et de l’espoir qu’offre la prise en charge. Mariée à 23 ans, elle a contracté la maladie lors de sa première grossesse et en a souffert pendant trois longues années.
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« Pendant ma maladie, personne ne voulait m’approcher. À chaque fois que je mangeais, je faisais des selles. Mon mari ne voulait plus entendre parler de moi. N’en parlons pas de la famille », a-t-elle confié, remplie de vie.
Heureusement, grâce à l’Association Renaissance, Salimata a retrouvé la guérison. Mieux encore, l’association l’a aidée à se former en couture, lui offrant une nouvelle voie vers l’autonomie et l’intégration sociale.

Le Burkina Faso s’est engagé dans l’élimination de la fistule obstétricale depuis 2003. Des acteurs clés comme l’Association Renaissance jouent un rôle dans cet effort.
ARENA traite environ 300 femmes chaque année, offrant non seulement des soins médicaux salvateurs, mais aussi un soutien vital pour la réinsertion sociale et économique des femmes guéries.
Sié Frédéric KAMBOU
Burkina 24
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