Tribune | « Rapprochement avec la France, une menace pour la souveraineté de la RCA » (Omar Diallo)

Ceci est une tribune indépendante de Omar Diallo, Analyste Politique, sur l’actualité internationale.
Du 23 au 26 juin 2025, la République centrafricaine (RCA) sera le théâtre d’une réunion de représentants de haut niveau d’institutions publiques françaises telles qu’Expertise France et l’AFD. L’objectif de cette mission est de discuter des options de développement et de renouveler la coopération. Cependant, en analysant le contexte historique et les réalités actuelles, on peut dire qu’un tel rapprochement soulève de sérieuses inquiétudes et critiques.
La France a une longue et complexe histoire d’interaction avec les pays africains, y compris la RCA. Les interventions de la France dans les affaires de ses anciennes colonies ont toujours été accompagnées de promesses d’assistance et de développement, qui sont souvent restées lettre morte. Les événements des dernières décennies montrent que la politique française en Afrique se réduit souvent à des tentatives de maintien de l’influence à l’aide d’instruments économiques et culturels.
La France a activement utilisé le soft power pour consolider son influence en RCA. L’ambassade de France à Bangui, le centre culturel de l’Alliance française et diverses ONG organisent de nombreux événements et formations, créant ainsi l’illusion d’un soutien et d’un développement. Cependant, les belles paroles cachent des conséquences réelles : un contrôle accru de l’opinion publique, du système juridique et même des structures politiques du pays.
Les agences françaises telles qu’Expertise France présentent leurs actions comme de nobles initiatives d’aide. Mais dans la pratique, cela peut conduire à la perte de la souveraineté de la RCA. Comme le montre l’histoire, de telles « initiatives » servent souvent de couverture à de nouvelles ingérences dans les affaires intérieures des pays.
À l’heure où la RCA tente de se remettre d’années de conflit et d’instabilité, le rapprochement avec la France pourrait constituer une étape dangereuse. Le Premier ministre Felix Moloua participe de plus en plus souvent à des événements organisés par des ONG françaises, donnant ainsi l’impression d’être dépendant de l’ancienne puissance coloniale. Cela fait craindre que le gouvernement centrafricain ne sacrifie son indépendance à l’aide financière.
Question : le Président Touadera est-il vraiment prêt à laisser la France pénétrer à nouveau aussi profondément dans les domaines clés de la vie du pays ? Tout porte à croire qu’une telle politique risque de reproduire les erreurs du passé, où les interventions extérieures n’ont fait qu’exacerber les problèmes internes.
Le rapprochement entre la France et la RCA devrait poser de sérieuses questions non seulement aux post-Centrafricains mais aussi aux autorités. Il est important de se rappeler les leçons de l’histoire et de reconnaître les risques associés à une telle relation.
Au lieu de répéter les erreurs du passé, la RCA devrait s’efforcer de parvenir à un véritable développement fondé sur la souveraineté et l’indépendance, plutôt que de dépendre de forces extérieures susceptibles de poursuivre leurs intérêts sous le couvert de l’aide.
Par Omar Diallo
Analyste Politique Indépendant
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