Promotion des langues nationales : SIL Burkina Faso célèbre ses 50 ans

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SIL Burkina Faso commémore en 2025 ses 50 ans d’existence. Pour marquer ce cinquantenaire, l’organisation a tenu, en partenariat avec le Laboratoire de Recherche et de Formation en Sciences du Langage (LAREFOS) de l’Université Joseph Ki-Zerbo, un colloque scientifique international du 4 au 5 septembre 2025 à Ouagadougou, autour du thème « 50 ans au service des communautés linguistiques : bilan et perspectives ». 

Pendant deux jours, des étudiants, enseignants et chercheurs venus du Burkina Faso et d’ailleurs vont se pencher sur l’avenir de la linguistique et la valorisation des langues nationales. Pamela Morris, directrice générale de la SIL Burkina Faso, est revenu sur le bilan des 50 ans.

« Depuis que nous sommes arrivés en 1974, nous sommes impliqués dans les recherches linguistiques et la documentation des langues, dans le développement des orthographes, dans les programmes d’alphabétisation. Nous avons pu toucher au moins 30 langues dans le cadre du développement des orthographes et plus d’une vingtaine de langues dans le cadre du programme d’alphabétisation. Nous avons pu aussi mener les enquêtes sociolinguistiques sur le territoire national », a-t-elle précisé.

SIL Burkina Faso commémore en 2025 ses 50 ans d’existence

Revenant sur le colloque international scientifique, elle a indiqué que c’était une occasion de réfléchir sur la valorisation des langues nationales.  « Ces deux jours, c’est pour donner l’occasion aux chercheurs et étudiants de partager leurs connaissances, d’avoir les moments des échanges ensemble et pour fortifier tous les partenariats dans le domaine de la recherche linguistique et le développement des langues nationales », a-t-elle souligné.

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Le professeur Abou Napon, responsable du Laboratoire de Recherche et de Formation en Sciences du Langage (LAREFOS), a souligné l’importance de l’alliance entre son laboratoire et la SIL, qui remonte à l’arrivée de l’organisation au Burkina Faso en 1974.

« Il s’agit tout simplement d’unir nos forces pour faire en sorte que la promotion des langues nationales soit une réalité. C’est pourquoi nous avons décidé ensemble d’organiser ce colloque et nous avons à peu près 77 communications. Lors de ce colloque, il y a plusieurs axes d’intervention. Au niveau de la linguistique descriptive, il y a également la sociolinguistique, il y a également la littérature, il y a les nouvelles technologies », a-t-il relevé.

Il a précisé que les recommandations issues de ces échanges serviront à orienter les politiques publiques pour la promotion effective des langues nationales.

Michel Yaméogo, représentant le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation

Michel Yaméogo, représentant le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, a insisté sur le rôle des langues locales dans la construction d’un Burkina Faso souverain et inclusif. « Le gouvernement est convaincu que les langues nationales constituent des leviers essentiels pour un développement inclusif. Elles ne sont pas seulement des outils de communication, elles sont aussi des réservoirs de savoirs, de valeurs et de pratiques sociales.

C’est pourquoi nous soutenons avec détermination les initiatives visant à renforcer la recherche scientifique sur nos langues, développer des orthographes harmonisées et fonctionnelles, promouvoir l’enseignement bilingue comme passerelle entre langue nationale et langue de travail, faire des langues locales des instruments de cohésion, de paix et de développement », a-t-il déclaré.

Il a révélé que la promotion des langues est un véritable moyen de revenir « à nos racines, valoriser tout ce que nous avons pour nous savoir et puis cultiver la cohésion entre les différentes communautés ». Il a confié que par an, il y a environ près de 25 langues sur les 5000 dans le monde qui disparaissent.

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