Affaire Tiégnan et autres : À la Cour d’appel, des aveux partiels relancent le débat sur les responsabilités

publicite
Partage

Le procès en appel dans l’affaire dite « Amidou Tiégnan et autres » s’est poursuivi le 4 novembre 2025 à la Cour d’appel de Ouagadougou. Au centre des débats, les pratiques de détournement présumées au sein du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), structure chargée de l’acheminement de vivres aux populations vulnérables.

Salifou Ouédraogo, ancien adjoint de secrétariat chargé des opérations de manutention, avait été condamné en première instance à huit ans de prison ferme pour faux en écriture publique, usage de faux, détournement de deniers publics, enrichissement illicite et complicité. Devant la Cour, il a reconnu les faits « en partie ».

Selon le réquisitoire du Procureur général, un système de gonflement artificiel du tonnage des convois de vivres avait été mis en place. Les frais de manutention et de transport étant calculés au poids, les documents faisaient état de quantités supérieures à celles réellement transportées.

Lire aussi 👉🏿Justice au Burkina Faso : Vers une saison 2 de l’affaire Tiégnan Amidou

La différence était ensuite récupérée et partagée entre les participants. Amidou Tiégnan et Camille Yé sont présentés comme les principaux initiateurs du mécanisme. À la barre, Tiégnan a confirmé avoir retiré le surplus avant de le remettre à Camille Yé, chargé du partage.

Interrogé sur les conséquences de ces pratiques, notamment l’impact sur les populations sinistrées, Salifou Ouédraogo a admis avoir eu conscience de la souffrance des bénéficiaires, tout en affirmant n’avoir pu dénoncer le système. Il a néanmoins reconnu n’avoir jamais refusé sa part des gains, ce que le parquet considère comme révélateur de sa responsabilité morale.

La défense, assurée par Me Marie Ouédraogo, conteste l’existence de preuves matérielles. Cependant, la découverte de 462 fiches d’émargement lors d’une perquisition, bien que datées de 2023, a suscité de nouvelles interrogations sur la gestion des pièces justificatives.

L’affaire implique également Pétronille Tarpaga/Ouédraogo, entendue comme prévenue. Elle affirme que sa relation avec Amidou Tiégnan était professionnelle et qu’elle ignorait le coût réel du véhicule qu’il l’aurait aidée à acquérir. Le ministère public relève toutefois des contradictions entre ses déclarations en première instance et celles faites à la Cour.

Enfin, Yaké Camille Yé, ancien Directeur de la gestion financière du ministère de l’Action humanitaire, a comparu comme témoin. Il nie toute implication, affirmant que Tiégnan aurait imité sa signature pour retirer des fonds. Tiégnan, lui, soutient que les opérations se faisaient avec l’accord de son supérieur. Le procureur a rappelé que chacun avait agi « en connaissance de cause ».

L’audience se poursuit ce 5 novembre 2025 avec la constitution des parties civiles.

Voir également 👉🏿Un train de vie fastueux financé par la misère : Résumé d’une audience du détournement de fonds au ministère en charge de l’action humanitaire

❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

Rédaction B24

L'actualité du Burkina 24h/24.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page