PHOTOSA 2025 : Retracer l’identité africaine, le combat des prises de Mahamadou Laouali à travers « Héritage »

publicite
Partage

La biennale photographique de Ouagadougou (PHOTOSA) continue sur sa lancée de promouvoir les valeurs endogènes africaines à travers son thème « (R)évolution ». Après le Burkinabè Idrissa Zongo qui voulait retracer l’âme de son village, c’est Ismaël Mahamadou Laouali du Niger qui s’est présenté le jeudi 27 novembre 2025 avec une œuvre retraçant un rite ancestral datant de plus de 40 ans, parfois même d’un demi-siècle. Cette série de 6 photos présente une initiation qui se passe au Sénégal dans le village de Balingore, en Casamance. Elle se nomme « Héritage ».

L’histoire et les cultures africaines doivent être protégées, car, comme le disait le célèbre écrivain Amadou Hampâté Bâ : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». C’est une idée largement partagée et acceptée. Dans tous les domaines, chacun essaie de laisser une preuve, d’où l’idée de l’archivage.

En photographie, c’est aussi le cas. La preuve, à travers la troisième édition de la biennale photographique de Ouagadougou (PHOTOSA), Idrissa Zongo a entrepris de laisser une image nostalgique de son village aux générations à venir. Ce jeudi 27 novembre 2025, c’est le Nigérien Mahamadou Laouali qui a entrepris, à travers ses photos, de mettre en lumière une pratique ancestrale venant du Sénégal. Elle se nomme « Héritage ».

« Comme je le disais, je travaille sur les traditions et les cultures africaines qui ont tendance à disparaître au profit des religions dites importées. Du coup, on oublie un peu ce qu’on était. C’est ce qui m’a amené en Casamance où il y avait un ami qui faisait son initiation. J’avais une notion de ce que c’était, mais je n’étais pas préparé à ce que j’allais voir. C’était plus qu’une cérémonie que j’ai suivie pendant deux ou trois jours. J’ai photographié un peu tout ce qu’il y avait autour et après, je suis reparti pour faire des recherches », a-t-il fait entendre.

Ismaël Mahamadou Laouali exposant à cette édition

Dans sa découverte, il a vu que cette initiation marque un passage crucial à l’âge adulte. De plus, sans elle, il est impossible de se marier, d’être enrôlé ou de prendre part aux décisions de la communauté. À travers ces photos documentaires, l’artiste veut montrer cette tradition dans cette région où les différentes religions cohabitent, avec les conflits, pour mettre en lumière ces pratiques datant de plusieurs années.

« C’est un événement qui se passe en Casamance tous les 30, 40, voire même 50 ans, en fonction des villages. C’est seulement après cette initiation que les jeunes peuvent prendre des décisions, se marier, avoir des héritages, et passer à l’âge adulte », a-t-il expliqué.

Lire aussi 👉: PHOTOSA 2025 : Idrissa Zongo prend son appareil photo pour préserver l’âme de son village Nakamtiga

Né à Niamey en 1995, Ismaël Mahamadou Laouali est un ancien danseur professionnel. Il a découvert la photographie en 2019. Passionné par ce métier, il s’est formé en autodidacte. Il est arrivé à Dakar en novembre 2019. Ses thèmes de prédilection sont l’identité, les personnes invisibles dans la société et l’homme dans son environnement.

Abdoul Gani BARRY 

Burkina 24 

❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page