Crise post-électorale en Tanzanie : Villes désertes et dispositif policier renforcé

Un important dispositif sécuritaire a été déployé dans plusieurs grandes villes de Tanzanie ce mardi 9 décembre 2025 dans la matinée, à l’approche des manifestations annoncées par l’opposition. Les rues de Dar es Salaam, Dodoma et Arusha sont restées quasi désertes, après que le gouvernement a déclaré ces rassemblements illégaux et invité la population à rester chez elle à l’occasion du Jour de l’Indépendance.
Ces appels à manifester interviennent après l’élection contestée du 29 octobre, qui avait déclenché trois jours de violences. Des centaines de personnes avaient été tuées et plus de 2 000 arrêtées. Les protestataires avaient incendié véhicules, bureaux de vote et stations-service, exigeant l’annulation de la réélection de la présidente Samia Suluhu, créditée de plus de 97 % des suffrages.
Selon Oryem Nyeko, chercheur principal à Human Rights Watch, les autorités ont fait passer « un message clair » dissuadant toute mobilisation publique. Il estime la situation préoccupante. « Les gens ont le droit de s’exprimer et de manifester pacifiquement. Les autorités tanzaniennes montrent une intolérance croissante à ces droits fondamentaux », a-t-il déclaré.
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Depuis la mi-novembre, plusieurs cas d’arrestations réalisées par des hommes en civil ont été signalés. Certaines des personnes interpellées ont ensuite été présentées comme arrêtées officiellement pour avoir appelé à la mobilisation.
Face aux tensions, le gouvernement avait déjà annulé les célébrations officielles du Jour de l’Indépendance, annonçant que les fonds initialement prévus seraient réaffectés à la réparation des infrastructures endommagées.



