L’Élue 111 : Une voix qui touche, un univers qui parle

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De passage dans les locaux de Burkina 24, L’Elue 111, de son vrai nom Badélé Toussiane Raichatou Ebou, s’est confiée sur son parcours, ses inspirations et son univers musical. Née et ayant grandi à Koudougou, elle est l’aînée d’une fratrie de trois enfants. Elle a commencé sa scolarité dans sa ville natale avant de rejoindre des internats comme Latodin et le Molas de Dédougou, puis de terminer ses études secondaires au lycée Moukassa. Plus tard, elle s’installe à Ouagadougou pour poursuivre ses études universitaires.

Le nom L’Elue 111 n’a rien d’anodin. « Je suis née le premier, le 11e mois de l’année, et [Élue] parce que selon moi, tout être humain a été choisi par Dieu pour accomplir une mission », explique-t-elle, confiant ainsi un morceau de son identité et de sa vision de la vie.

« J’ai fait trois ans en marketing et communication. J’avais commencé un master en management de projets que je n’ai malheureusement pas achevé à cause de la musique. Quand tu t’absentes deux semaines, c’est comme si tu manquais deux mois… mais je compte bien trouver les moyens de le terminer », confie-t-elle.

Cette discipline et cette persévérance se retrouvent dans sa musique, qui mélange sincérité et émotion. « Je suis un mélange de timidité et d’énergie. Certains pensent que je suis timide, d’autres voient une énergie débordante, mais je réagis toujours selon l’énergie que je reçois. Dans l’ensemble, je pense que je suis une personne vivable », ajoute-t-elle.

Depuis son premier album « Visage » en 2022, suivi de 5 singles entre 2023 et 2025 dont « Paglayiri, Fermer les bouches », L’Elue 111 construit un univers musical unique. Elle prépare actuellement son deuxième album, mélangeant plusieurs styles et émotions.

« Quand on écoute mes chansons, on n’écoute pas juste une musique. On entre dans un autre univers », explique-t-elle. Ses textes explorent principalement l’amour, mais également la confiance en soi, la place de la femme africaine, la foi et des sujets de société.

Elue 111

Récemment, l’artiste a lancé un challenge sur TikTok, elle prépare également de nouvelles chansons, dont « Nugbinga », une suite de « Paglayiri », qui aborde les thèmes du couple et du mariage. « Je fais allusion à la bague de mariage. C’est la suite de Paglayiri et dans le même thème », révèle-t-elle.

Métisse (d’un père gourounsi et d’une mère Mossi) et polyglotte, elle chante majoritairement en langue mooré. « Je suis une métisse, et ma mère est très proche de moi. La musique en mooré fait partie de mon identité », précise-t-elle.

Très proche de son public, L’Elue 111 préfère la scène au studio. « La scène, c’est zéro faute. Avec les danseuses et le show, on est dans le vrai. J’aime être proche de mon public », affirme-t-elle.

Le processus créatif de l’artiste est parfois surprenant : « Je compose même dans mon sommeil. Mon téléphone n’est jamais loin. Souvent, les idées viennent dans le bus, en circulation ça vient de partout ».

L’artiste puise son inspiration dans les réussites locales et internationales. « Tous les artistes qui ont réussi au Burkina m’inspirent. Je veux marquer ma génération et étudier leurs stratégies pour avancer tout en restant authentique », explique-t-elle.

Elle cite également des artistes internationaux qu’elle admire pour leur puissance vocale, comme Teni, Acha, Joset et Yseult. Mais elle insiste, « Je n’ai pas vraiment de favoris, j’écoute selon les périodes et je m’inspire de la diversité ».

Concernant ses relations avec les autres artistes, L’Elue 111 souligne l’importance de la solidarité. « On est tous conscients de notre rôle, porter haut les couleurs du Burkina Faso. Je n’ai pas encore fait beaucoup de collaborations, mais les relations sont bonnes », relate-t-elle.

Elle évoque aussi ses voyages, notamment à Paris, où elle a participé à un événement de la communauté burkinabè, profité d’émissions radio et noué des contacts pour développer sa carrière.

Enfin, elle livre un message fort à ses fans.  « Merci à tous ceux qui soutiennent mon art depuis le début et à ceux qui me découvriront aujourd’hui. Portez haut vos artistes, parce que sans vous, on n’est rien. Et vivement que la paix revienne au Burkina Faso », indique L’élue 111.

À travers cette rencontre, L’Elue 111 se révèle non seulement comme une artiste talentueuse, mais aussi comme une personnalité sincère, passionnée et engagée, qui continue de construire son univers musical tout en restant proche de son public. Entre émotion, énergie et authenticité, elle confirme qu’elle est une voix à suivre dans la musique burkinabè et au-delà

Aurelle KIENDREBEOGO

Burkina 24 

Rédaction B24

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