Possible hausse de la séroprévalence au Burkina : Le RAJS donne l’alerte
La prévalence du VIH/SIDA, en baisse significative au Burkina Faso depuis 1997, pourrait connaître un rehaussement, si rien n’est fait au niveau des décideurs politiques. Le constat émane des responsables du Réseau africain jeunesse santé et développement au Burkina Faso (RAJS/BF) qui l’ont expliqué lors d’une conférence de presse, ce mardi 8 décembre 2015 à Ouagadougou.
De 7,17% en 1997, la prévalence du VIH/SIDA au Burkina Faso est descendue à 0,92% en 2014, selon Désiré Hamadou Thiombiano, chargé des opérations du secrétariat exécutif national du RAJS/BF.
Et ce résultat est tributaire, a-t-il dit, d’une somme d’actions allant de la gratuité des antirétroviraux (ARV), à l’intégration Santé sexuelle et de la reproduction (SSR)/ VIH, la disponibilité de la prise en charge, l’existence d’un plan multisectoriel de lutte contre le SIDA et les IST, la disponibilité du conseil de dépistage, les actions ciblées sur les groupes spécifiques et vulnérables et l’existence de partenaires techniques et financiers.
A l’en croire, si rien n’est fait pour conserver ces acquis, le taux d’infection au VIH/ SIDA connaitra pour coup sûr, un rehaussement, dans les prochains bilans.
Certains indicateurs sont révélateurs de cet état de fait, a-t-il indiqué. Il s’agit en l’occurrence « du nombre important de grossesses en milieu scolaire qui montre, selon lui, que beaucoup d’adolescents et jeunes ont des rapports sexuels non protégés ».
A titre illustratif, il est ressorti de ses explications que pour le seul district sanitaire de Ouahigouya, 119 cas de grossesses ont été enregistrés au cours de l’année scolaire écoulée, 276 cas à Gaoua et dans une classe de CM2 à Bobo-Dioulasso, 27 cas de grossesses d’adolescentes.
Face à cette situation et pour répondre à leur rôle de veille et de sensibilisation, les responsables du RAJS/BF ont dit vouloir attirer l’opinion nationale et internationale sur l’urgence à se prémunir d’une probable hausse de la prévalence du VIH/SIDA au Burkina Faso.
Au nombre des solutions, ils ont préconisé que les autorités du futur gouvernement sortent « des discours creux» pour l’action.
Selon Bagnomboé Bakiono, président du conseil d’administration du RAJS/BF, c’est « en joignant l’acte à la parole », en plaçant en priorité « les deux piliers fondamentaux » de l’avenir de la jeunesse à savoir : l’éducation et la santé, que les autorités pourront bâtir un lendemain meilleur, tel qu’ils l’ont clamé pour les jeunes.
Aux chefs de familles, les responsables du RAJS/BF ont suggéré, d’oser briser le tabou sur la sexualité afin de donner les vraies informations qui pourront sauver leurs enfants du double risque de la contraction du VIH/SIDA et des grossesses non désirées.
Pour le RAJS/BF, les enjeux étant énormes pour un pays comme le Burkina Faso où les moins de 35 ans représentent environ 80% de la population, il faudra surtout travailler pour « éviter à tout prix un désastre sanitaire dans notre pays ».
Mamady Zango (Stagiaire)
Burkina 24
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