Dépeuplement des prisons : Mats Harsmar partage l’expérience de la Suède
Le gouvernement suédois a pris la décision de fermer des prisons faute de détenus et ce, pour la deuxième fois. En 1989, on estimait la population carcérale à 15 000. Aujourd’hui, elle est évaluée à près de 5000, soit une diminution de 42% sur 25 ans. Qu’est-ce qui explique cette diminution ? Le représentant de l’ambassade de Suède au Burkina a bien voulu expliquer les facteurs.
La population carcérale s’élève à près de 5 000 sur environ 10 millions d’habitants en Suède, révèle le représentant de l’ambassade de Suède, Mats Harsmar. « C’est donc un taux assez bas », dit-il, précisant toutefois plus loin «que ce n’est pas (parce) que les crimes ont diminué. Les crimes croissent mais, c’est lié aussi à la croissance de la population ».
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette diminution de la population carcérale en Suède. Le représentant de l’ambassade, Mats Hasmar, mentionne que de façon pratique, par exemple, la police a réduit l’inspection d’ivresse au volant. « C’était de nombreuses personnes qui étaient mises en prison auparavant pour cela », précise-t-il.
Les tribunaux suédois ont également raccourci la durée des punitions concernant les crimes de drogue. Mais la raison principale peut être autre. L’autorité pénitentiaire a développé plusieurs types de punitions.
« En Suède, la majorité des personnes dans les prisons restent là moins de 6 mois. Et comme vous pouvez comprendre, ce n’est pas un bon lieu pour les jeunes. On a donc essayé de trouver d’autres punitions », déclare Mats Harsmar.
L’idée principale derrière le système pénitentiaire est que ces hommes doivent revenir et s’insérer dans la société. A cet effet, des programmes, des formations de réintégration sont mis en place avec pour objectif principal, «que le crime ne se répète pas et que les gens ne prennent pas une carrière criminelle. On travaille beaucoup sur la réhabilitation des prisonniers dans la société », a indiqué le diplomate.
Beaucoup d’autres méthodes sont utilisées. C’est le cas des chaînes électroniques pour les criminels remis en liberté, des logiciels spécifiques de surveillance et des centres de formations et de traitement. « On travaille avec des méthodes de dialogue. On a aussi des sanctions pour ceux qui ne respectent pas les règlementations », énumère Mats Harsmar.
La collaboration avec d’autres organisations de réinsertion des ex-prisonniers
En Suède, il y a une organisation d’anciens criminels, appelée, «la revanche des criminels dans la société » (Ndlr). Cette organisation aide des personnes à mettre fin à leur carrière criminelle. L’autorité collabore avec elle pour la réintégration des prisonniers dans la société. « Cette décision de fermer les prisons est donc plus liée aux méthodes de traitement des criminels », a conclu le diplomate suédois.
Possible pour le Burkina ?
Le Burkina pourrait-il connaître l’expérience de la Suède ? « Espérons que oui », répond Mats Harsmar mais « l’idée n’est pas de laisser les gens libres comme ça. Il faut des punitions. Si on a à l’idée que tous les gens après leur punition doivent revenir dans la société, il faut essayer de trouver des méthodes, des systèmes plus efficaces pour que les crimes ne se répètent pas».
Revelyn SOME
Burkina 24
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