Attaque d’Intagom : « On a le secret à garder » (Colonel-Major Oumarou Sawadogo)
Le Président du Comité d’organisation du 56e anniversaire des Forces armées nationales (FAN), le Colonel-Major Oumarou Sawadogo, était face à la presse ce lundi 17 octobre 2016 à Ouagadougou. La célébration de ce énième anniversaire des FAN, reconnaît-il, se fait à un moment où la sécurité dans la sous-région est sujette à des menaces de diverses natures. Séance tenante, les journalistes ont émis certaines inquiétudes concernant les « défis sécuritaires » à relever, en recevant des réponses plus ou moins satisfaisantes.
Le 56e anniversaire des Forces armées nationales (FAN) est célébré du 17 octobre au 2 novembre 2016 autour du thème général : «Défis sécuritaires et développement socio-économique : Contribution des Forces armées nationales ».
Le Colonel-Major Oumarou Sawadogo était accompagné par le Colonel Arthur Diasso, le Directeur de la communication (DCPM) du Ministère de la défense nationale et des anciens combattants et le Colonel Salfo Kaboré, Vice-Président du Comité d’organisation. Une minute de silence a été observée en la mémoire de tous ceux tombés sur le champ d’honneur au cours de l’année dans leur mission de défense de la « Mère Patrie ».
« L’attaque de notre poste avancé d’Intagom il y a cinq jours et les différents accrochages dont a été victime la Gendarmerie nationale ces derniers mois viennent nous rappeler la grandeur de la tâche et le nombre de défis qui nous attendent en matière de sécurité », a signifié le Président du Comité d’organisation du 56e anniversaire, le Colonel-Major Oumarou Sawadogo.
Il a également ajouté que la question de la sécurité est primordiale, car d’elle dépend le développement socio-économique du pays. Ainsi donc, selon lui, célébrer l’anniversaire de l’armée, c’est rendre hommage à l’œuvre accomplie par les devanciers, les anciens combattants, anciens militaires et tous ceux qui d’une manière ou d’une autre ont contribué à leur façon souvent avec humilité et discrétion à la création et au développement des FAN.
Les actions de l’Armée au développement socio-économique concernent notamment la participation au bien-être sanitaire des populations, la réalisation des forages pour l’amélioration de l’accès à l’eau potable, la protection civile, l’aménagement du territoire, l’affrètement aérien pour le transport au profit des opérateurs économiques, le reversement de recettes au Trésor public, etc.
Il est à noter que plusieurs activités sont au programme de cette commémoration : la coupe du Ministère de la défense nationale en volleyball, une remise de soutien aux veuves et orphelins des militaires décédés et à des militaires blessés en missions commandées et en opérations de soutien à la Paix, une journée de consultations gratuites, une cérémonie de prise d’armes suivie de décorations et une cérémonie de dépôt de gerbes en mémoire des devanciers. Le cross de lancement des festivités prévu ce 17 octobre a été annulé et n’aura pas lieu.
« En tant que militaire discipliné, je ne peux pas apprécier mes chefs »
Par ailleurs, les journalistes ont émis certaines inquiétudes autour des questions sécuritaires dont les positionnements de l’Armée. Mais, plusieurs questions n’ont pas eu de réponses satisfaisantes pour l’heure. Par exemple, concernant l’identité des trois civils décédés au cours de l’attaque du détachement militaire à Intagom dans le Sahel le 12 octobre 2016, « actuellement, les enquêtes sont en cours. Le Chef du centre des opérations aura à s’exprimer là-dessus », coupe court le Colonel-Major Oumarou Sawadogo.
« Je vous comprends. Dans votre travail, il faut informer les gens. Nous aussi, dans notre travail, on a le secret à garder. Sinon, il y a plein de choses qu’on peut vous dire ici. Mais est-ce que ça nous arrange ? On ne peut pas tout vous dire », note-t-il.
Concernant les préoccupations du « Balai citoyen » qui pense qu’il faut un « toilettage du système sécuritaire », il déclare : « En tant que militaire discipliné, je ne peux pas apprécier mes chefs ».
Par rapport aux moyens humains, matériels et militaires des Forces armées, « sachez, ajoute-t-il, que les moyens sont mis en place et seront même redoublés… Il y aura du renfort dans ces zones-là ». « Au niveau de la sécurité, la difficulté que nous avons chaque fois, c’est le manque de collaboration des populations », dit-il.
Dans la même veine, concernant les rumeurs selon lesquelles certains éléments de l’ex-RSP réaffectés au sein de l’armée nationale seraient victimes de « marginalisation », « ils sont là, ils ne sont pas marginalisés », affirme-t-il, et d’ajouter : « Rassurez-vous, c’est des rumeurs ».
Le Directeur de la communication du Ministère de la défense nationale aimerait être plus clair : « Toute sécurité se construit au fur et à mesure… Il ne faut pas faire de critiques systématiques par rapport aux dispositifs sécuritaires que nous avons ».
Noufou KINDO
Burkina 24
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