Cérémonie collective de mariage à Nouna : Pour le meilleur et … contre le pire
C’est l’histoire d’un commerçant de volaille de Madouba qui a perdu la vie dans un accident de camion alors qu’il revenait de Bamako. Si ses enfants ont pu bénéficier des droits d’assurances, ce n’est pas le cas pour ses quatre épouses n’étant pas légalement mariées. Dès lors, nombreux ont compris le bien-fondé de l’acte de mariage et ne se font pas prier pour l’acquérir. Mardi 07 mars 2017, 12 couples ont régularisé leur union à la mairie de Nouna.
Cette cérémonie de célébration collective de mariage s’est tenue dans le cadre de la commémoration du 8-Mars. Elle a été organisée par la direction provinciale en charge de la femme de la Kossi en collaboration avec le projet Diakonia équité genre. «Le mariage peut être un moyen d’inclusion des femmes dans les foyers. L’acte de mariage est une garantie pour la survie du ménage, un document incontournable dans le foyer», a estimé le directeur provincial de la femme, de la solidarité nationale et de la famille de la Kossi, Moustapha Ouattara.
En exemple, il a cité le cas des quatre femmes de Madouba dont le mari est mort dans un accident de camion : « nous avons vécu une situation qui nous a vraiment traumatisés. L’homme était un commerçant de volaille qui a perdu la vie dans un accident et qui devait bénéficier d’une assurance. Ses enfants s’en sont sortis avec leurs actes de naissance mais quand ses femmes se sont présentées, l’acte de mariage leur a été exigé. Chose qu’elles n’avaient pas pour prétendre au droit d’assurance », a-t-il regretté. C’est donc tout heureux que les 12 couples qui ont scellé leur union le 07 mars veille de la journée internationale de la femme à la mairie de Nouna, ont reçu chacun, l’acte de mariage qui garantira un avenir serein de leur foyer.
Les fonctionnaires se marient de moins en moins
S’il y a un constat sur ces douze couples, c’est le fait qu’ils soient constitués de jeunes et de personnes âgées. L’autre constat cependant c’est qu’aucun fonctionnaire ne figure parmi les nouveaux mariés. Pour le directeur provincial de la femme, de la solidarité nationale et de la famille, on assiste à une inversion de la tendance : « Avant on pensait que le mariage civil était réservé seulement aux fonctionnaires. De nos jours, le constat que nous avons fait lors des célébrations collectives de mariage est qu’il y a un engouement de plus en plus des hommes et femmes du secteur informel à l’inverse de ceux du secteur formel. Les fonctionnaires s’intéressent de moins en moins au mariage civil ».
« La mentalité que certains ont, continue-t-il, c’est que quand ils se marient, la procédure pour aller au divorce n’est pas facile, alors qu’on ne se marie pas pour divorcer. Il faut donc un travail de fond pour aller vers ces fonctionnaires pour leur expliquer le bien-fondé de l’acte de mariage et nous allons y travailler dans le cadre du projet Diakonia, équité genre », a-t-il déclaré
Merveille KAPIDGOU
Correspondant de Burkina24 à Nouna
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