Makaiboo Gouintchê contre « la mauvaise politisation de la jeunesse burkinabè »
Parti du constat selon lequel « la scission politique est réelle au Faso et se traduit de façon irrespectueuse sur la toile », Somah Makaiboo Gouintchê ne passe pas une journée sans partager son opinion sur les sujets du moment du Burkina sur son compte Facebook. Sa manière à lui de dénoncer « la mauvaise politisation de la jeunesse burkinabè ». Tel un boxeur sur un ring, les insultes, les calomnies et les coups, il les encaisse et « en capitaine de [ses] opinions », il ne lâche pas prise pour « dénoncer l’avachissement et l’abrutissement collectif de la jeunesse déjà souffrante des affres du passé et de ses propres compromissions ».
Il vit et travaille en Allemagne depuis 2010 où il intervient « lorsque [s]on temps le permet » en tant que sapeur-pompier volontaire et « rédige parallèlement » sa thèse de doctorat. Tout cela à côté des cours en didactique de bande dessinée dans des centres pour jeunes et l’encadrement dans le domaine du graffiti.
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Pourquoi l’ajout de Makaiboo Gouintchê en référence à l’origine ?
A l’état civil, il se nomme Ousmane Somah. Makaiboo, explique-t-il, est son nom africain. « Entré dans le cercle des écrivains » depuis 2016, il se plaît à abréger son nom africain Makaiboo, « original » à ses yeux.
Quant à l’ajout de « Gouintchê », dérivé de son appartenance à l’une de la soixantaine d’ethnies, c’est « une forme de révolte et d’appel à l’endroit des décideurs publics, dont beaucoup sont malheureusement encore orientés et guidés par le régionalisme, le clanisme et l’ethnie ».
L’histoire ne s’arrête pas là. Désireux d’aller au-delà de « ces freins au développement d’un pays », l’ajout de Gouintchê, poursuit-il se veut « une interpellation » adressée aux leaders politiques.
Omniprésent sur Facebook, il voit dans les réseaux sociaux un moyen permettant de rester en contact avec la patrie mère et aussi avec le reste du monde. Mais pas seulement. « En publiant sur les réseaux, le but premier est sûrement de confronter son opinion avec celle des autres en acceptant la contradiction et les apports », explique-t-il.
Et si les sujets d’ordre politique ne manquent pas sur la liste de ses publications, c’est que, continue-t-il, « aujourd’hui, la scission politique est réelle au Faso et se traduit de façon irrespectueuse sur la toile ». Le pays « pris politiquement en otage » durant 27 ans par le clan Compaoré en serait une source selon lui.
« Capitaine », il surmonte les injures
Les injures, les incongruités, les calomnies, les diversions sont autant de formes de confrontations infectant la toile et qui sont à ses yeux la preuve de « la mauvaise politisation de la jeunesse burkinabè ».
Ousmane Somah, qui confie essuyer jour et nuit des insultes, des calomnies et des coups, assure demeurer « capitaine de [ses] opinions » et ne compte pas « baisser les bras ».
Le tout est de ne jamais cesser de dénoncer « l’avachissement et l’abrutissement collectif de la jeunesse, déjà souffrante des affres du passé et de ses propres compromissions ».
Affilié à un parti politique ?
« Je n’ai pas d’affiliation politique au Faso », répond-t-il. Celui qui se dit « maître de [son] cerveau » trouve le jeu politique tel que mené au Burkina « nauséabond » et « faiseur de jeunes irréfléchis ». Préférant faire bouger les lignes de l’extérieur, Ousmane Somah, néanmoins beaucoup « plus » attiré par le SPD allemand, affirme être son parti politique avec un cœur qui « bat plus la justice sociale ».
Oui Koueta
Burkina24
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