Rebranding Africa Forum : Dans l’usine de la « carte de visite de l’Afrique »

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« Vendre la carte de visite de l’Afrique ». Depuis quatre ans, une équipe d’une trentaine de jeunes Africains forge ce marketing pour le continent. Visite dans le petit carré de mur où sont montées chaque année les pièces du « Rebranding Africa Forum » (RAF).

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Rue du Duc 1150 Bruxelles. Lorsque la sonnette retentit au 28, c’est peut-être le visage souriant de Cynthia Bashizi Nabizana, press manager, ou celui de Monia Touré, communication manager, si ce n’est la déléguée générale elle-même, Paule Etogo, qui apparaîtra derrière la porte. Ce sont les membres du centre de commandement du RAF.

Deux tables, l’une grande et l’autre petite, chargées de papiers et d’ordinateurs, une armoire et quelques chaises meublent leur « QG ».

Ce 4 octobre 2017,  Paule Renée Etogo, téléphone régulièrement collé à l’oreille, va de son clavier à Monia ou Cynthia, occupées chacune devant l’écran de son ordinateur, leur demandant des informations ou donnant des instructions.

 L’édition 2017 du RAF, c’est dans 48 heures. Et sa « cheville ouvrière, principalement  féminine » s’active aux  dernières retouches. Mais rassure la déléguée générale, « tout est très prêt » pour cette réunion qui s’est donnée pour objectif de montrer une autre image de l’Afrique.

Pourquoi parler de l’Afrique en Europe ?

Cynthia Nabizana estime que Bruxelles, « le cœur de l’Europe institutionnelle »,  est certainement l’endroit idéal pour planter ce panneau publicitaire. La déléguée générale, entre deux coups de fil pour s’assurer qu’un invité est bien arrivé, a pu prendre son vol ou a reçu son visa, renchérit.

Tenir ce forum au centre de l’Europe, c’est aussi un moyen de « bousculer l’agenda des médias » européens. « Pendant deux ou trois jours,  dit-elle, nous obligeons les médias européens à parler de l’Afrique. Pas seulement pour la guerre, la famine,  les urgences et l’instabilité des pays. On les oblige à  parler de l’Afrique de manière positive».

Mais aussi changer la perception que les investisseurs ont de leurs potentiels partenaires africains. Leur dire, « regardez, c’est l’Afrique d’aujourd’hui. Ce n’est pas l’Afrique que vous croyez avoir comprise mais c’est une Afrique pleine de potentialités, de ressources humaines que vous sous-estimez (…). L’Afrique qui réalise quelque chose de concret,  qui peut diriger son destin parce qu’elle sait ce qu’elle veut. Et elle est ici pour expliquer aux entreprises européennes, ‘écoutez, nous savons ce dont nous avons besoin. Ecoutez-nous au lieu de toujours nous faire des propositions qui ne correspondent pas vraiment à nos attentes’». Fin de la citation de Paule Renée Etogo.

Un forum de plus ?

La charité commençant par soi-même, le RAF est organisé par un « staff panafricain par choix ». «On veut changer cette image de l’Afrique qui ne peut pas être autonome à 360 degré(…). Il faut que les gens se rappellent que c’est le continent africain qui organise » ce forum, indique la déléguée.

Mais en fin de compte, le RAF ne rejoint-il pas les rangs des nombreux foras organisés en Afrique et que des organisations de la société civile trouvent creux et inutiles pour résoudre les problèmes du continent ? Les pilotes du Rebranding Africa Forum sont convaincus que non. La capitaine à bord cite  à ce propos le résumé des travaux en 50 idées-clés à la fin de chaque édition. Une sorte de « feuille de route » pour les investisseurs.

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Des partenariats ont également été noués entre Africains et Européens dans le cocon qu’offre le RAF (une chef d’entreprise est passée de la production locale à industrielle, le projet du premier téléphone made in Africa a pu voir le jour, entre autres).

Lorsque minuit sonnera le 6 octobre à Bruxelles, le RAF 2017 fermera ses rideaux. Mais Paule Etogo et son équipe n’auront que peu de temps pour souffler. Car il faut préparer l’édition de 2018. Le thème sera dévoilé à la fin de cette 4e édition.  «C’est la réalisation au quotidien par petits pas d’une vision que nous avons pour l’Afrique », conclut-elle.  

Abdou ZOURE depuis Bruxelles

Burkina24

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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