Procès putsch : « Arrêtez de polluer les esprits des gens avec ces audio ! »
La diffusion des éléments sonores s’est poursuivie ce vendredi 22 mars 2019 au Tribunal militaire de Ouagadougou. Cet exercice entre dans le cadre du procès du putsch manqué de septembre 2015 débuté depuis février 2018. Il faut noter que l’audience du jour a eu lieu en l’absence de Me Dieudonné Bonkoungou, avocat du Général Bassolé, qui s’est retiré de la salle le mercredi 20 mars 2019.
Le Parquet militaire a continué avec l’audition des éléments sonores attribués entre autres au Général de Gendarmerie, Djibrill Bassolé. Ces fichiers sonores datent, selon le Ministère public, de la période du putsch de septembre 2015.
Près de 30 communications sonores ont été diffusées ce 22 mars 2019 avant la pause-déjeuner. Il s’agit des conversations qui, à les écouter, ont tendance à mettre en cause notamment le journaliste Adama Ouédraogo dit « Damiss », Fatoumata Diawara, Bila Bénédicte Jean, le Général Gilbert Diendéré.
« Ce n’est pas parce qu’on y entend le mot journaliste et le nom Adams que systématiquement ça signifie que c’est la voix de mon client. Si les Juges d’instruction ne l’ont pas mis à la charge de mon client, ce n’est pas au Parquet de le faire. Ce sont des présomptions. C’est une question purement technique et non juridique et votre juridiction, Monsieur le Président, n’est pas habilitée à trancher sur les questions techniques », s’est insurgé Me Stéphane Ouédraogo, avocat de « Damiss ».
Après cette observation de la Défense du journaliste, le Parquet militaire a laissé couler d’autres bandes sonores. Appelés à la barre pour se prononcer sur ces écoutes dont une partie l’incrimine, Fatoumata Diawara a insisté que ce sont des « écoutes fabriquées ». Elle s’est contentée par ailleurs de jeter la balle dans le camp des membres du Tribunal en leur disant d’installer un studio et qu’elle prouvera comment une voix peut être montée sur une bande sonore.
« C’est un gouvernement de minables. Je vais les sonner »…
« Quand je passe dans la rue, des gens m’insultent. Si je me fais agresser, j’espère que le Parquet va me protéger », s’est inquiétée Dame Diawara. La prévenue a tenu à inviter le Président du Tribunal à mettre fin à la diffusion des éléments sonores : « Arrêtez de polluer les esprits des gens avec ces audio ». Le Général Gilbert Diendéré, quant à lui, n’a pas voulu épiloguer sur ces écoutes. Pour « Golf », ces éléments sonores ne sont d’ailleurs pas contenus dans la transcription.
Dans la soirée, le Parquet militaire a pu terminer avec la diffusion de la première partie des éléments sonores attribués, entre autres, au Général de Gendarmerie. Au total, une cinquantaine d’éléments sonores ont été diffusés en deux jours d’audience.
Le Procureur est convaincu que ces écoutes téléphoniques ont révélé la stratégie de communication de Djibrill Bassolé face à l’exclusion de son parti politique pour les élections couplées de 2015. « C’est un gouvernement de minables. Je vais les sonner, ils vont comprendre. Je vais les ridiculiser », tels sont quelques passages affectés au Général Bassolé actuellement en hospitalisation sanitaire en Tunisie.
« On sentait une amertume. Et cela s’est matérialisé par ce qui a été entendu », a soutenu le Parquet militaire. « Ça démontre que le Général Bassolé était plus qu’un complice. Il était un acteur. Il était dans la stratégie du chaos et de la terre brûlée. Franchement, si on est en mesure d’inventer tout ça, de fabriquer tout ça, je ne dirai pas qu’il y a des génies, mais que ces génies rivalisent même avec Dieu », a enfoncé Me Guy Hervé Kam.
L’audience se poursuit le lundi 25 mars 2019 à partir de 9h.
Noufou KINDO
Burkina 24
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