Koudougou : Le SYNTSHA dresse le bilan et les perspectives de sa lutte
La section provinciale du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) du Boulkiémdé a animé une conférence de presse le mardi 22 octobre 2019 à Koudougou, pour faire le bilan de sa lutte et étudier les perspectives. Elle a annoncé un sit-in les mercredi 23 et jeudi 24 octobre de 8h à 11h dans l’enceinte du Centre hospitalier régional de Koudougou.
Selon Amoro Sanou, secrétaire général de la section SYNTSHA du Boulkiémdé, voilà plusieurs mois que les hôpitaux du Burkina tournent au ralenti. De cette situation déjà déplorable, « nous tendons inexorablement vers une dégradation de plus en plus profonde dans les prochains jours », dit-il.
D’après lui, le trait principal marquant l’attitude du gouvernement vis-à-vis des préoccupations des travailleurs, c’est son indifférence totale face à la souffrance des travailleurs et des populations du fait de la crise du système de santé et des services d’élevage. Pour lui, au regard des déclarations démagogiques du gouvernement depuis le 03 avril 2019 sur sa disposition au dialogue, leur syndicat a été obligé d’entreprendre des actions, notamment une grève de 48 heures du 17 avril à 7h 59 au 19 avril à 6h59, une grève de 96 heures du 21 au 25 Mai 2019 suivie de boycott de gardes et permanences du 26 Mai au 1er Juin 2019.
Il rappelle que le Premier ministre a dit au début de cette grève qu’elle n’irait pas à son terme parce qu’une solution était en vue, mais rien n’a été constaté. Il ajoute que les dernières actions toujours en cours, pour compter du 07 juin 2019 à 00h au 1er septembre 2019 inclus et reconduit du 2 septembre au 27 novembre, les travailleurs de la santé humaine et animale, sur toute l’étendue du territoire national, s’abstiennent de fournir les rapports statistiques et d’effectuer les tournées et missions.
Ils s’abstiennent de faire payer les actes qu’ils posent au profit des usagers, et en raison du refus du gouvernement de doter les services de santé humaine et animale en ressources humaines, équipements, consommables et autres matériels de travail, les travailleurs se trouvent dans l’incapacité de répondre convenablement aux attentes des populations.
« Manœuvre »
Entre-temps l’ouverture des échanges est intervenue à partir du 11 juillet 2019 avec les 6 syndicats de la santé et du 12 juillet avec le SYNTSHA sur son protocole d’accord. Le 11 juillet 2019, les 6 syndicats de la santé et une délégation du gouvernement ont échangé sur la mise en œuvre de la fonction publique hospitalière (FPH). A l’unanimité, les syndicats ont proposé que les travailleurs soient payés (salaires et indemnités) le 31 juillet 2019 au plus tard en respectant les engagements pris par le gouvernement d’augmenter les salaires de 20%. La dernière réponse du gouvernement est toujours attendue alors que sur le terrain, il procède à des payements partiels des travailleurs.
Au Boulkiémdé, seuls des travailleurs du centre hospitalier régional CHR de Koudougou ont bénéficié du payement d’une partie des rappels de la FPH, et ces travailleurs ne représentent que 37% de l’effectif du CHR, poursuit-il. Le 12 juillet 2019 a débuté l’examen de l’état de mise en œuvre du protocole d’accord du 13 mars 2017 entre le SYNTSHA et le gouvernement. A l’issue de 3 séances du 12, 17 et 26 juillet2019, les travaux sont suspendus sans raison officielle portée à leur connaissance, selon le syndicat. Pour le secrétaire général du SYNTSHA Boulkiémdé, une fois de plus, il s’agit d’une « manœuvre » pour tenter de se donner les moyens d’imposer les remises en cause du projet consensuel de statut particulier que le syndicat a dénoncé avec force lors de la dernière séance de négociation.
Le SYNTSHA dit avoir noté des velléités de remise en cause des projets de statut consensuel par le ministère de la fonction publique avec la complicité du ministère de la Santé qui a été incapable de produire la dernière version des projets envoyés pour adoption. Son organisation se donnera les moyens de défendre et de préserver les projets consensuels de statuts particuliers, a conclu Amoro Sanou.
Michel YAMEOGO
Pour Burkina24
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