Menstrues et écoles : Le plaidoyer de Rebéka Lankoandé
Rebéka Lankoandé, titulaire d’un master II en droit public, promotrice de la marque Princesa, est également présidente d’une association constituée de jeunes étudiants, « SUPLAMAR », qui signifie, « supprimons la marge ». Elle s’est exprimée sur la question de l’accessibilité des serviettes hygiéniques dans les zones rurales en milieu scolaire le mardi 14 janvier 2020 dans les bureaux de Burkina 24.
Burkina 24 (B24): Les menstrues sont toujours un sujet tabou de nos jours ?
Rebéka Lankoandé (RL) : Nous sommes dans une société où les menstrues restent un sujet tabou. On n’en parle pas. Certains arrivent à croire que c’est sale. Quand j’étais à l’école, il y avait des filles qui manquaient les cours, à cause des menstrues (…).
B24 : Des perspectives pour venir à bout de ce manque de serviettes hygiéniques en milieu rural ?
RL : Pourquoi ne pas aller plus loin en approchant d’autres personnes afin d’avoir des subventions pour que ces serviettes soient plus accessibles ? Pour certaines, 500 F CFA, le prix standard du paquet de serviettes jetables, ce n’est rien, mais pour d’autres, c’est un luxe. Elles ne peuvent pas s’offrir ces serviettes. Une subvention serait la bienvenue.
Nous recommanderons aux autorités de prendre le problème à bras le corps. Le sujet n’est pas pris au sérieux parce qu’il est toujours tabou. Il faut en parler, aider ces jeunes filles à se procurer les serviettes. Qu’elles n’aient pas à s’absenter pour des questions de menstrues, de serviettes. On a des infirmeries dans les lycées. Pourquoi ne pas doter ces infirmeries en serviettes hygiéniques pour ces cas ?
B24 : Serviettes hygiéniques jetables ou lavables ?
RL : Tout est une question d’hygiène, de savoir utiliser ces serviettes. Des serviettes lavables pour l’environnement, c’est encore mieux. Mais il faudrait que les filles sachent les utiliser convenablement, parce que pour utiliser une serviette lavable, il faudrait veiller à un certain nombre de règles hygiéniques. Les laver correctement, sécher dans un endroit sans microbes, parce qu’une infection est très vite arrivée.
Propos recueillis par Irmine KINDA
Burkina24
Quelques informations
La question de l’accessibilité des serviettes de protection hygiéniques, en milieu scolaire préoccupe la jeune Rebéka Lankoandé, présidente de l’association SUPLAMAR. Elle a fait le constat que de nos jours, des filles s’absentent aux cours parce qu’elles n’ont pas de serviettes de protection hygiéniques, en milieu rural surtout.
Selon l’UNICEF, une fille sur 10 en Afrique manque l‘école pendant ses menstrues. 83% des filles participent moins aux cours pendant leurs menstrues, 90% n’ont pas la possibilité de changer de façon hygiénique leurs serviettes. Et 21% décident de rentrer lorsqu’elles sentent que les règles veulent survenir ou lorsqu’elles sentent des douleurs.
Avec son équipe, la présidente de SUPLAMAR a effectué une visite terrain dans le Boulkiemdé, au lycée départemental de Thyou le 8 janvier 2020 où, elle s’est entretenue avec les filles et fait un don de serviettes hygiéniques à plus de 150 filles.
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