Burkina : A la rencontre de Fatimata Sangaré, déplacée depuis juillet 2019
Le terrorisme a fait de nombreux déplacés au Burkina Faso. C’est le cas de Fatimata Sangaré. Elle a fui Tongomael, à Djibo, et trouvé refuge à Lalgweogo, à Yagma. A plus de 200 kilomètres de sa localité, elle tente désormais de trouver de quoi subvenir aux besoins de sa famille. En attendant…
Il est 9h quand nous arrivons dans la zone « non-lotie » de Lalgwéogo à Yagma. Nous traversons une grande surface déserte sur laquelle des femmes balaient, ramassent du sable pour vendre. Ce sont des déplacées internes ayant fui le terrorisme.
Après les salutations d’usage, une des femmes accepte s’ouvrir à nous. Il s’agit de Fatimata Sangaré, mère d’une dizaine d’enfants, ayant abandonné sa maison à Tongomayel pour sauver sa vie, ainsi que celle de sa famille.
Elle accepte nous relater ces moments de hantise. « Nous entendions parler de la furie des terroristes dans les villages voisins. Nous ne pensions pas qu’elle arriverait dans nos maisons (…). Un jour, vers 11 heures ils ont fait irruption dans notre marché, abattu cinq koglwéogo et un conseiller. C’est lui (NDLR le conseiller) qui faisait des efforts pour qu’on ait un barrage. Un autre jour, les terroristes sont venus chez nos voisins et dès lors, nous avons pris nos jambes à nos cous. Nous avons pu prendre un car pour venir ici (…). Ces évènements ont eu lieu en juillet (2019)», raconte Fatimata Sangaré.
Lalgwéogo est désormais son nouveau refuge. Elle y trouve gîte. Mais sa famille doit manger. Il faut donc trouver un travail rémunérateur. Le ramassage de sable s’offre comme une alternative.
« Il n’y a pas de travail. Nous sommes obligés de ramasser le sable pour vendre afin d’acheter le savon et les condiments pour nourrir nos familles. Nous pouvons faire une semaine sans rien vendre (…). Nos clients sont les maçons qui construisent dans la zone », dit Fatimata Sangaré, en montrant une maison en construction.
Dame Sangaré a dix enfants. Sept (7) d’entre eux sont scolarisés.
La mère explique qu’à Tongomayel, ses « bouts de bois de Dieu » n’avaient pas accès à l’école. A cause du terrorisme. « Cela fait deux ans que nos enfants n’arrivaient plus à aller à l’école. Quand nous sommes arrivés à Yagma, on nous a fait savoir qu’on pouvait scolariser les enfants. Chose qui a été faite grâce à de bonnes volontés », raconte-t-elle.
Toutefois, les quatre (4) autres descendants de dame Sangaré, plus grands, ne sont plus sur les bancs de l’école. Pas par la faute du coronavirus qui est la cause de la fermeture prématurée des salles de classe au Burkina Faso. Mais à cause de leur nouvelle situation et parce qu’il faut trouver de quoi s’occuper. Ils sont désormais dans les sites d’orpaillage.
Quant à leur génitrice, elle n’a qu’un vœu. Que le gouvernement ramène la sécurité dans son Tongomayel afin qu’elle puisse y retourner.
Irmine KINDA
Burkina24
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