Mise en œuvre des réformes politiques : L’appréciation de quelques acteurs
Les réformes politiques consensuelles sont entrées maintenant dans la phase de leur application. Nous vous donnons à lire la réaction de quelques acteurs ayant participé à l’élaboration de ces réformes, notamment les membres du Comité de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des réformes politiques consensuelles. Maxime Kaboré et le chef de canton de Loanga ont chacun respectivement réagi sur le statut du chef de file de l’opposition et la constitutionnalisation de la chefferie coutumière.
Alain Bedouma Yoda, majorité
« Nous sommes satisfaits »
« Tout ce qui a été décidé (les réformes consensuelles), pour le moment en tout cas, une grande partie a été mise en œuvre. Aujourd’hui, le Premier ministre est investi par l’Assemblée nationale, la chefferie coutumière est reconnue dans la Constitution, etc. Toutes les mesures annoncées sont passées à la phase de mise en œuvre et nous en sommes satisfaits. »
Maxime Kaboré, opposition
« Ceux qui veulent avoir un chef de file, c’est leur problème ! »
« Nous avons fait un travail de fond pour asseoir une démocratie durable et je pense que le travail est salué. Même ceux qui critiquent ont bien vu que ces réformes sont une avancée pour notre pays. (Sur le statut du chef de file de l’opposition, ndlr) C’est une proposition consensuelle de laisser les partis s’affilier librement. Ceux qui veulent avoir un chef de file, c’est leur problème. Nous ne voyons pas pourquoi nous allons nous affilier à un chef de file alors que nous sommes de l’opposition et que chaque parti lutte pour conquérir le pouvoir d’Etat. Dans ce cas, je pense que ceux qui ont pris le soin d’être affiliés avaient raison en son temps. Mais la loi en elle-même est caduque puisque la Constitution le dit : « chaque parti se constitue librement ». Alors, je ne vois pas pourquoi on va penser pas que nous ne sommes pas de l’opposition alors que nous sommes de l’opposition. Cette loi sera carrément abrogée et d’ici peu, nous n’aurons plus à savoir quels sont ceux qui sont de l’opposition et ceux qui ne le sont pas. »
Pierre Bidima, représentant de la société civile
« La mise en œuvre est parfaite »
« La mise en œuvre est parfaite. Elle se fait conformément aux conclusions du CCCRP. Beaucoup de choses ont déjà été réalisées, notamment l’adoption de la Constitution avec l’insertion des points consensuels retenus, dont le rééquilibrage des pouvoirs entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire, en permettant notamment à l’Assemblée nationale de sanctionner la déclaration de politique générale du Premier ministre, le président du Conseil constitutionnel est désormais réélu par ses pairs, le président du Conseil supérieur de la communication également (…). Tous ces éléments renforcent la paix dans notre pays, améliorent la démocratie et nous sommes réellement satisfaits de pouvoir contribuer à la mise en œuvre de ces réformes. »
Chef de canton de Loanga, Ousmane Oscar Kéré, représentant la chefferie coutumière
« Le chef coutumier est citoyen d’abord avant d’être chef coutumier »
« La chefferie coutumière apprécie positivement. (…) C’est parce qu’il n’y avait pas cette constitutionnalisation qu’il y avait des problèmes dans les localités. S’il y avait des règles précises de la gestion de la chefferie coutumière, comme cela se fait actuellement, nous pensons que tous ces problèmes n’existeront plus. Si le chef de canton sait qu’il relève d’un roi et que la décision de nomination vient uniquement de ce roi-là, il n’y aura plus de problème. Il n’y aura plus plusieurs nominations à la fois ni d’autoproclamés. Le chef coutumier est un citoyen comme tout le monde. Le chef coutumier est citoyen d’abord avant d’être chef coutumier. S’il est électeur il peut être éligible. Cela n’enlève rien à sa valeur de chef coutumier. Ce n’est pas une question d’être partisan. Chacun a ses convictions politiques et je pense que le chef coutumier a droit aussi à ses convictions politiques. »
Quelques innovations des réformes politiques – La déclaration de politique générale du Premier ministre est mise au vote devant le Parlement – Bientôt un Tribunal des conflits – Avis requis de l’Assemblée nationale sur la nomination par le Président du Faso à certaines hautes fonctions – Le Parlement aura dorénavant la maîtrise de son ordre du jour, sauf quand le gouvernement estime urgent la mise au vote de certains projets de loi – Le Président du Conseil constitutionnel et celui du Conseil supérieur de la communication sont élus par leurs pairs et non nommés par le Président du Faso |
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