Société civile burkinabé: Des jeunes cadres dans le combat pour l’alternance au sein du MOJECAL
Le mouvement des jeunes cadres pour l’alternance (MOJECAL) est, depuis le 27 avril 2012, date de sa reconnaissance officielle, le nouvel acteur qui a pris à bras le corps la question de l’alternance, agrandissant ainsi le cercle des organisations de la société civile mobilisées à cette fin. Pour son activité de lancement, le MOJECAL a choisi de rencontrer la presse, dans le cadre convivial d’un petit déjeuner de presse, ce jeudi matin.
Le combat pour l’alternance démocratique a de nouveaux soldats: des jeunes cadres burkinabé, réunis au sein d’un mouvement associatif, apolitique. L’existence de la nouvelle structure a été révélée aux médias au cour d’un petit déjeuner de presse. Le MOJECAL, selon ses responsables, est « une organisation de masse, ouverte à tout citoyen, cadre de l’administration publique ou du secteur privé », qui se fonde sur l’idée selon laquelle « l’alternance dans son principe constitue un élément clé de la construction de la démocratie ».
Le nouveau mouvement s’inscrit ainsi dans la lutte pour l’avènement de l’alternance démocratique et de la consolidation de la démocratie au Burkina Faso. La vision de l’alternance ainsi prônée va au-delà de la sphère politique: « l’alternance ici ne vise pas stricto sensu le pouvoir suprême; nous prônons l’alternance à tous les niveaux de décision » a expliqué le président du MOJECAL, M. NEYA B. Francis, pour qui « toute personne qui est commise à servir l’État doit pouvoir céder, à un certain moment, la place à d’autres élites, sur la base d’un contrat d’objectifs ».
Le MOJECAL, un mouvement élitiste? Oui, et à bon escient!
Face aux médias, et sur le pourquoi d’un nouveau mouvement dans le combat pour l’alternance, à côté de structures comme le FOCAL et le CGD, les premiers responsables du MOJECAL ont insisté sur la qualité spécifique de ses membres. Le MOJECAL regroupe une catégorie spécifique de membres, les jeunes cadres.
Mouvement élitiste, le MOJECAL assume, car ce n’est pas une mauvaise chose en soit », selon M. René Bagoro, 2e vice-président, chargé des questions citoyennes. Il justifie et défend ce choix par le fait que le mouvement veut travailler à l’éveil des consciences de la jeunesse intellectuelle, « à mobiliser ceux qui sont capables de faire des choix éclairés », conclue M. René Bagoro. La différence avec les autres structures, qui participe à la complémentarité, réside ainsi dans la qualité des membres et dans une moindre mesure dans la nature des activités que le MOJECAL prévoit de mener dans l’objectif de conscientiser par l’information et la formation.
Pour son président, même s’il n’y a pas encore de relation avec les autres organisations « le MOJECAL entend travailler avec toute organisation citoyenne qui milite pour l’avènement de l’alternance démocratique au Burkina Faso ». Ainsi, et pour les échéances électorales prochaines, le Mouvement veut prendre le train, déjà en marche, des organisations de la société civile mobilisées pour assurer des élections démocratiques.
La naissance d’un « M23 burkinabé »?
Les responsables du mouvement nourrissent des ambitions plus large: inspirer d’autres initiatives au niveau d’autres pays africains et collaborer avec d’autres organisations africaines pour partager les expériences. L’allusion qui n’a pas manqué a été celle faite, par des journalistes, au M23, mouvement qui a tenu tête aux velléités d’Abdoulaye WADE et a contribué à l’avènement de l’alternance au Sénégal. Soulignant l’absence de similitudes dans les circonstances de création des deux organisations, les responsables admettent qu’il n’est pas exclu que le MOJECAL se comporte en M23: « Si la situation nous oblige à agir comme le M23, nous le ferons […] Nous attendons que quelqu’un dise qu’il ne veut pas de l’alternance et nous aviserons », a soutenu M. Bagoro René.
Dans la foulée des échanges, les responsables du MOJECAL, né après le débat sur les réformes politiques, ont tiré à vue sur les décisions du CCRP, qui sont, pour certaines, à leur phase de mise en œuvre. « Nous ne voyons pas dans les décisions du CCRP des mesures de nature à rendre possible l’alternance », de l’avis du deuxième vice-président, chargé des questions citoyennes.
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