Refus en cassation de la liberté provisoire pour le Lieutenant-colonel Zoungrana : Des citoyens fustigent la justice
Les avocats du Lieutenant-Colonel Emmanuel Zoungrana ont envoyé la décision du tribunal militaire de ne pas accorder la libération provisoire à leur client pour les faits de blanchiment de capitaux en Cassation. Le procès en cassation qui s’est effectivement tenu le 22 septembre 2022 avait été renvoyé pour ce jeudi 27 octobre 2022 pour le délibéré. Pour le moins que l’on puisse dire c’est que la décision des juges de la Cassation en ce jour a créé des mécontents qui se plaignent.
Pas de liberté provisoire pour le Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana. Finalement le juge de la Cour de cassation en délibéré ce 27 octobre n’a pas cassé le refus du tribunal militaire d’accorder la liberté provisoire au Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana pour les faits de blanchiment de capitaux.
Ainsi par ricochet, le Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana ne bénéficiera pas de liberté provisoire pour le moment. Une décision qui a fâché certains de ses partisans qui ont commencé à fulminer dans la salle d’audience avant même que les juges ne se retirent. Puis, ils ont continué à manifester leur mécontentement dans la cour jusqu’à l’extérieur de la Cour de cassation.
Le Lieutenant-colonel Zoungrana est resté de marbre face à la décision du juge. C’est comme si le juge n’avait pas prononcé une décision en sa défaveur. Après la décision des juges suivie de leur retrait de la salle. Le Lieutenant-colonel Zoungrana est plutôt parti, sourire aux lèvres, saluer son Avocat. « Alors Me, c’est comment ? ça va bien ? », a-t-il demandé à son avocat de façon presque joyeuse. Me Kéré, lui, avait un regard presque perdu dans une réflexion.
Qu’à cela ne tienne, les partisans du Lieutenant-colonel Zoungrana au dehors ont traité la justice de tous les noms, « justice corrompue, juges corrompus, etc. « Je voudrais demander au président du Faso, si on pouvait dissoudre la justice. Parce qu’on n’a plus de justice. La justice est corrompue de la tête jusqu’au pied », a déclaré Mademoiselle Sawadogo.
« Personne n’était content de cette décision (du juge NDLR) dans la salle », fait savoir Kalou Aba. Lui, se pose les suivantes : « est-ce qu’au Burkina Faso ici on a une justice ? Est-ce qu’au Burkina Faso la justice est-elle digne d’être appelée justice ? Ou bien c’est la justice qu’on a toujours connue depuis le temps des indépendances où les forts ont une justice à part, et les faibles ont une justice à part ? »
Me Paul Kéré revient sur la décision du juge et donne son avis
Me Paul Kéré, avocat de l’accusé est revenu sur la décision du juge de la cassation en apportant quelques commentaires : « ce jour 27 octobre la chambre criminelle de la Cour de cassation a déclaré recevable le pourvoi formé par le lieutenant-colonel Zoungrana, mais l’a déclaré mal fondé. Dans l’attente de la rédaction de l’arrêt de rejet du pourvoi, on peut dire juridiquement que le moyen du défaut de réponse à prétention est incontestablement un moyen de cassation.
On pourrait être tenté de dire qu’en rejetant le pourvoi, les juges n’ont pas voulu céder à la pression des manifestants qui réclamaient la libération du Lieutenant-Colonel Zoungrana. Si tel est le cas, le problème de l’indépendance des magistrats se pose avec acuité avec en toile de fond la violation par les hauts magistrats de leur serment, car le magistrat doit rester insensible au son des sirènes de la rue et prendre ses décisions en toute sérénité ».
Il a terminé en indiquant que « la refondation du système judiciaire est plus que nécessaire pour une bonne administration de la justice ».
Hamadou OUEDRAOGO
Jean-Yves DEPRI (stagiaire)
Burkina 24
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