Burkina Faso : L’association des éditeurs privés n’est pas d’accord avec la « monopolisation » de l’édition des manuels scolaires par l’État

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Les membres de l’association des éditeurs du Burkina Faso étaient face à la presse, le jeudi 14 novembre 2024 à Ouagadougou. Cette conférence de presse a porté sur le thème « livres, manuels scolaires et piraterie au Burkina Faso : pratiques, responsabilités, conséquences ». 

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Au Burkina Faso, selon Jean-Baptiste Sédogo, président d’honneur de l’association des éditeurs du Burkina Faso, l’édition des manuels scolaires relève du monopole de l’État. Il a fait savoir que cette politique est voulue par l’État burkinabè afin de mettre les manuels scolaires à la disposition des apprenants sans aucune exclusion. De ce fait, par arrêté n° 0045/MENA/CAB/DPFC du 6 septembre 2021, l’État rend gratuit les manuels scolaires.

«Par cet arrêté, il est formellement interdit de vendre le manuel scolaire et les supports didactiques au sein des écoles et établissements scolaires au Burkina Faso. Cette disposition fait obligation à l’État de disponibiliser les manuels scolaires dans toutes les matières, pour les classes et dans tous les ordres d’enseignement », a-t-il dit.

À l’en croire, jusqu’à présent l’État burkinabè a opté pour le manuel scolaire unique, «c’est-à-dire que pour chaque matière par classe, il n’y a qu’un seul manuel. En d’autres termes, il n’y a pas plusieurs manières par matière et par classe. Cette politique du manuel unique a ses avantages mais aussi ses inconvénients. Ainsi, il ne laisse pas à l’ édition privée de manuels scolaires ».

Jean-Baptiste Sedogo, président d'honneur de l'association des éditeurs du Burkina Faso
Jean-Baptiste Sedogo, président d’honneur de l’association des éditeurs du Burkina Faso

Pour Jean-Baptiste Sédogo, l’État aurait dû plutôt adopter la politique de plusieurs manuels scolaires par matière et par classe. «Dès lors, il jouerait son rôle régalien de contrôle de la qualité de manuels scolaires avant leur mise à la consommation. Il serait alors fondé à mettre en place une commission spécialisée à cet effet, et chargée de l’attribution d’agrément pédagogique pour valider un certain nombre de manuels scolaires édités par des éditeurs privés », a-t-il renchéri.

Il a souligné que l’édition des manuels scolaires est un enjeu économique important pour le développement de l’industrie du livre. Il a affirmé que si cette activité est menée conjointement avec les acteurs privés du livre, elle permettra de générer des emplois et aussi de financer l’édition des livres de littérature générale.

«Jusqu’à très récemment, les manuels scolaires étaient édités par des éditeurs étrangers et les financements étaient essentiellement de la Banque mondiale. De plus en plus, on peut noter quelques tentatives d’ouverture vers les éditeurs privés locaux mais cette ouverture n’est pas totalement franche et la vraie raison avancée est que les éditeurs locaux ne sont pas capables », a-t-il informé.

Lire également 👉Éducation : Bientôt de nouveaux manuels scolaires conformes aux réalités socioculturelles du Burkina Faso

L’association des éditeurs du Burkina Faso interpelle les cadres du ministère en charge de l’éducation nationale pour qu’ils arrêtent de s’organiser en commission de rédaction et « à coup d’atelier pour éditer les manuels scolaires ».

«Cela est contre-productif pour notre pays malgré leurs compétences, ils ne pourront jamais compétir à des marchés internationaux d’édition de manuels scolaires. Seuls les éditeurs privés peuvent le faire à condition que l’administration publique leur en donne des capacités», a confié Jean-Baptiste Sedogo.

Il est revenu également sur les délais d’édition qui, selon lui, sont très longs. «La preuve, c’est que les manuels du CE1 et CE2 pour les mêmes matières (Français et mathématiques) dont l’édition a commencée depuis 2022 ne sont toujours pas disponibles», a-t-il révélé.

Pour faire face au fléau du piratage, les éditeurs demandent à l’État de leur donner les marchés d’édition, toute chose qui pourrait éviter que les maisons d’édition étrangères viennent rafler les marchés locaux.

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