L’Union européenne au Burkina Faso : « Je n’ai jamais rencontré un pays qui soit aussi talentueux, doué mais aussi intéressé par les arts » (Daniel Aristi Gaztelumendi)

L’Union européenne (UE) et le Burkina Faso entretiennent des relations diplomatiques depuis 1959. Depuis, cette coopération intervient dans plusieurs secteurs. En particulier dans celui de la culture, considéré par l’UE comme un pont essentiel au développement des peuples. Ainsi grâce au Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC), depuis 5 ans, 200 actions ont été menées dans ce sens au Burkina Faso. Partenaire traditionnel du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) depuis 1990, l’UE a apporté un montant global de 195 millions de francs CFA, pour répondre à des besoins exprimés par la direction du festival pour l’édition 2025. Dans un entretien accordé à Burkina 24, l’Ambassadeur de l’Union européenne au Burkina Faso, Daniel Aristi Gaztelumendi, évoque les liens culturels de cette coopération.
Burkina 24 : Quels sont vos engagements pour la culture au Burkina Faso ?
Ambassadeur Union Européenne (AUE) : Notre engagement dans la culture du Burkina Faso, a plusieurs segments. L’un des plus importants est un grand programme qu’on appelle Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC) qu’on a mis en place au Burkina depuis 5 ans à hauteur de 10 millions d’euros.
A travers cette action, on a réussi à financer plus de 200 actions dans les domaines de la culture, des arts, du théâtre et du cinéma au Burkina Faso. Par exemple, cet appui a permis de soutenir 12 films burkinabè qui étaient en compétition au FESPACO.
Voulez-vous nous en dire plus sur ces actions ?
AUE : Il y a d’autres plateformes qui nous ont permis de soutenir le Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), la Semaine Nationale de la Culture et les Récréâtrales en 2024.
Actuellement, nous sommes en train de peaufiner un grand programme d’appui à la culture, un programme régional, avec les collègues dans la région pour soutenir les arts et la culture, ce qui va favoriser le dialogue interculturel.
Après tous ces accompagnements, quel bilan tirez-vous à votre niveau ?
AEU : Très positif, je crois qu’il y a eu beaucoup d’engouement, le Burkina Faso est un pays d’artistes et il y a l’embarras du choix. Il y a des artistes fantastiques dans ce pays et cela est un grand avantage parlant de tout ce qui est du cinéma, du théâtre, etc.
Comment avez-vous trouvé ce FESPACO ?
AUE : C’est une belle histoire avec le FESPACO. Moi c’est le premier FESPACO. Je suis sidéré et c’est incroyable. Mais pour l’Union européenne, cela fait 30 ans que nous sommes aux rendez-vous, et soutenons la biennale. Ce qu’on attend, c’est un grand succès. Parce que le FESPACO reste un événement phare du point de vue continental, du point de vue global.
Comment avez-vous vécu ce FESPACO 2025 ?
J’étais à la projection du film DEMBA qui m’a plu, c’était vraiment fantastique. Un film que j’aimerais suivre particulièrement, c’est le film « Katanga, la danse des scorpions ».
Je dois dire que grâce au Fespaco, maintenant je me suis mis à regarder « Bienvenue à Kikideni » qui est très bien et qui m’a énormément plu. Je vois que cela permet aux personnes comme moi qui ne sont pas Burkinabè, de rentrer un peu dans cette société burkinabè, de mieux l’appréhender, de mieux la comprendre.
D’autres films burkinabè visionnés ?
AEU : Il y en a plusieurs mais honnêtement ce qui m’a véritablement surpris, c’est que le Burkina Faso est un pays d’artistes. Je n’ai jamais rencontré un pays qui soit aussi talentueux, doué mais aussi intéressé par les arts. Même au sein de la Délégation de l’Union européenne, nous avons plusieurs artistes comme des photographes ; des écrivains et c’est vraiment très impressionnant.
Des prévisions pour le 8 mars ?
Le genre est pour nous une dimension transversale qui se trouve dans tous nos programmes, dans toutes nos actions et dans tous nos projets. Dans tous nos domaines d’intervention comme par exemple la santé, l’éducation, les infrastructures, le genre est partie intégrante.
Nous avons un regard sur le genre dans toutes ses actions. Mais pour le 8 mars 2025, avec les collègues, nous irons à la ceinture verte de Ouagadougou où l’Union européenne a mis en place des projets de développement pour les femmes comme la culture maraichère et le tissage, etc. Nous irons donc à la rencontre de ses femmes afin d’échanger pour voir quel est l’impact de notre soutien.
À côté de cet accompagnement, faut-il s’attendre à un suivi ?
Nous ne faisons qu’accompagner et on essaie d’aider, mais avant tout, ce sont ces femmes qui se prenaient en charge elles-mêmes. Ici c’est vraiment de donner un coup de pouce parce qu’il y a beaucoup d’idées tellement intéressantes, parce qu’elles ont une grande énergie et un grand engouement, c’est vraiment des femmes incroyables. Nous, on ne fait qu’aider parce que c’est vraiment elles qui vont faire le travail.
Lire aussi 👉: « C’est très agréable de vivre au Burkina Faso » (Diego Escalona, Chef de Coopération Union Européenne)
AUE : L’Union européenne est très présente ici au Burkina et nous travaillons dans beaucoup de domaines différents avec nos collègues burkinabè. Je peux mentionner l’éducation, la santé, les infrastructures, la création d’emplois, l’agriculture, ou encore l’aide humanitaire.
Un dernier mot pour la culture de façon générale ?
Comme le disait Robert Alan Aurthur, les différences culturelles ne doivent pas séparer les gens, on ne devrait pas parler de différence, mais de diversité. Et réunis tous ensemble, on fait une grande force pour l’humanité. J’adore cette façon d’appréhender.




