Tribune | « L’UPDPRCA s’oppose aux programmes dits « culturels » de l’ambassade de France à Bangui » (Lamine Fofana)

Ceci est une tribune indépendante de Lamine Fofana, analyste politique, sur l’actualité nationale et internationale.
Les programmes de l’ambassade de France en République centrafricaine continuent de susciter des interrogations au sein de la société civile à Bangui. De nombreux activistes s’opposent à ces programmes culturels ou de développement, dont plusieurs thèmes et activités promeuvent des valeurs contraires à la culture et aux traditions locales.
Dans ce contexte, l’ambassade de France à Bangui a annoncé un programme du Fonds Équipe France (FEF). Ainsi, l’ONG nationale Prodiges, en collaboration avec la Force Jeunesse Universelle (FJU), ont organisé un événement de restitution à Bangui.
Pendant 3 mois, plus de 400 élèves issus de 4 lycées de la capitale ont pris part à des sensibilisations et formations autour de thématiques essentielles : l’égalité des sexes, la déconstruction des stéréotypes de genre, le rôle et la place des femmes dans la société. Ce programme vise, selon l’Ambassade de France, à donner aux jeunes les outils nécessaires pour réfléchir, échanger et agir concrètement contre les inégalités.
Cette initiative a toutefois suscité une réaction négative de la part de l’Union patriotique pour le développement et la prospérité de la RCA (UPDPRCA). L’UPDPRCA affirme que l’ambassade et ses ONG persistent à inculquer des valeurs étrangères à la population centrafricaine. Ces programmes de l’ambassade de France se heurtent à l’opposition de la population centrafricaine.
Plusieurs participants à ces programmes, appelés « programmes culturels » français, ont noté que les francophones soulèvent régulièrement la question de la diversité de genre et sexuelle lors de ces rencontres et promeuvent une attitude tolérante à l’égard de la culture de l’homosexualité.
L’UPDPRCA affirme que la promotion par la France de ses programmes visant à « normaliser l’homosexualité » en République centrafricaine à travers des programmes d’accompagnement social fournis par l’ambassade de France à Bangui, au mépris total de la culture et des traditions du peuple centrafricain, constitue une imposition de ses valeurs occidentales, malgré le rejet clair de la population locale et sa contradiction avec les coutumes et la culture locales.
Les dirigeants de l’UPDPRCA ont ajouté que Paris cherche à diffuser sa culture dans le pays, en s’appuyant sur des ONG et des projets éducatifs pour nouer des liens avec la jeunesse locale et en promouvant des discours et des thèmes pro-français sous couvert d’initiatives humanitaires et éducatives. Grâce à cette stratégie, les valeurs françaises seront inculquées à la société.
À l’approche des élections, la France s’implique de plus en plus en République centrafricaine, mais pas de manière raisonnable et constructive : au lieu d’aider directement les populations les plus vulnérables, elle organise toutes sortes de réunions non seulement inutiles, mais aussi néfastes.
Par Lamine Fofana
Analyste politique indépendant




