Insertion des enfants talibés : Burkind-Gouelé dresse un bilan prometteur

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Un an après sa création, l’association Burkind-Gouelé, spécialisée dans la réinsertion socio-professionnelle des enfants talibés, affiche des résultats encourageants. L’organisation œuvre pour offrir une seconde chance à ces jeunes, en les retirant du cycle de la mendicité et en leur enseignant un métier. Le jeudi 27 novembre 2025 à Ouagadougou, l’association a présenté un bilan de ses activités, mettant en lumière son impact sur l’inclusion sociale et l’autonomisation des enfants.

L’association Burkind-Gouelé s’est donnée pour mission d’offrir une seconde chance aux enfants talibés en les retirant du cycle de la mendicité et en leur apprenant un métier. Devant la presse, le président de l’association, Mahamadi Ouangrawa, a rappelé la philosophie de Burkind-Gouelé. 

« Notre objectif n’a jamais été de faire de la charité, mais de redonner une dignité durable à ces enfants. Nous voulons bâtir un modèle fondé sur la solidarité, l’inclusion et l’autonomisation », a-t-il déclaré. 

Mahamadi Ouangrawa, président de l’association

Selon les chiffres présentés, 674 enfants talibés ont été pris en charge cette année à savoir 620 ont suivi des formations professionnelles dans des filières telles que la menuiserie, la vitrerie, l’aluminium ou la maçonnerie à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, tandis que 54 jeunes ont été formés à l’agriculture sur le site de Mogobasso, dans la commune de Satiri.

Burkind-Gouelé met également l’accent sur l’engagement citoyen. Les jeunes bénéficiaires ont fabriqué 85 bancs et 120 tabourets destinés à des associations et familles vulnérables. Les ex-talibés ont aussi participé à plusieurs opérations publiques comme l’assainissement du cimetière de Borgho, le nettoyage de rues à Tampouy, la collecte de déchets plastiques dans quatre quartiers de Ouagadougou et la construction d’un mur d’enceinte d’un kilomètre.

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« Ces enfants qui recevaient hier des aumônes sont aujourd’hui capables de donner. C’est le signe que la transformation est réelle », a souligné Mahamadi Ouangrawa.

Egalement, l’association a renforcé ses relations avec les maîtres coraniques, leaders religieux, chefs coutumiers et autorités publiques. Des rencontres avec les cadres du ministère de l’Action humanitaire et les autorités politiques ont permis de présenter le modèle de Burkind-Gouelé comme une solution nationale contre la mendicité forcée.

« La question des enfants talibés n’est pas seulement un enjeu humanitaire. C’est un défi de sécurité et de développement national », a insisté Mahamadi Ouangrawa.

Zakaria Zoungrana ancien talibé

L’histoire de Zakaria Zoungrana, ancien talibé devenu apprenti menuisier, illustre l’impact du programme. « Je passais mes journées à marcher avec mon bol. Je ne pensais pas qu’un jour je pourrais apprendre un métier », a-t-il raconté. Aujourd’hui, il fabrique tables et portes et gagne sa vie, reconnaissant que l’association lui a offert une chance qu’il n’espérait plus.

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Pour les années à venir, Burkind-Gouelé ambitionne de déployer son modèle dans tout le Burkina Faso, de renforcer l’accompagnement post-formation et de mobiliser un engagement plus fort de l’État. « Aucun enfant ne doit rester prisonnier de la rue ou de la mendicité », a affirmé Mahamadi Ouangrawa.

Avec son approche mixant formation professionnelle, insertion sociale et engagement communautaire, Burkind-Gouelé confirme son rôle de pionnier dans la protection et l’autonomisation des enfants talibés au Burkina Faso.

Aurelle KIENDREBEOGO

Burkina 24

Rédaction B24

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