Burkina-Türkiye : Bachirou Traoré, le stagiaire burkinabè devenu « fils » de l’industriel Hilmi YAVAŞLAR

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Bachirou Traoré est un étudiant burkinabè à l’Université de Pamukkale, en Türkiye, spécialisé en Génie électrique et électronique avec une passion pour l’aéronautique. Comme lui, beaucoup d’étudiants sont attirés par l’excellence académique turque dans la technologie et les sciences. Cependant, trouver un stage n’est pas aussi facile pour un étranger. Mais Bachirou, lui, a trouvé bien plus qu’une entreprise : il a trouvé une famille. Son patron, Hilmi YAVAŞLAR, l’a adopté comme son propre fils. Ensemble, ils construisent un pont technologique entre la Türkiye et le Burkina Faso, basé sur une hospitalité « sincère et durable ». 

Depuis quelques années, la Türkiye s’impose comme une destination de premier choix pour l’élite estudiantine africaine. Des jeunes comme Bachirou Traoré voient en ce pays un modèle de réussite industrielle rapide.

À Istanbul, en ce mois de novembre 2025, à l’Assemblée des Exportateurs de Turquie (TİM), lors d’une rencontre entre hommes d’affaires burkinabè et turcs, la présence de ce jeune étudiant aux côtés de grands patrons n’est pas passée inaperçue.

Bachirou Traoré est arrivé en Türkiye en 2022. Après une année intensive pour maîtriser la langue turque, il s’est lancé dans des études de génie électrique et électronique. Pour lui, ce choix n’est pas un hasard. « C’est un domaine que je voulais personnellement, inspiré par mes frères aînés », confie-t-il.

Au cœur des ateliers de YAVAŞLAR MÜHENDİSLİK, Bachirou Traoré met en pratique ses compétences en génie électrique

Mais au-delà de la passion, Bachirou sait qu’il est  en mission . Dans un Burkina Faso en quête de souveraineté et engagé dans une lutte acharnée contre le terrorisme, il a conscience que chaque compétence apprise ici sera une pierre posée pour la reconstruction de son pays.

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Son regard est tourné vers l’aéronautique et les drones. La Türkiye étant l’un des leaders mondiaux dans ce secteur, Bachirou s’imprègne de cette technologie de pointe. Mais pour apprendre, il faut une porte ouverte. Et c’est là que son destin a croisé celui de la famille Yavaşlar.

« Il est devenu comme mon propre fils »

Pour de nombreux étudiants africains à l’étranger, le stage est souvent une période de stress et de solitude. Bachirou, lui, a vécu l’inverse. Hilmi YAVAŞLAR, dont l’entreprise est basée à Denizli, à 500 kilomètres d’Istanbul, l’a accueilli sans réserve. « Il est devenu comme mon propre fils », affirme le patron turc avec émotion.

L’entreprise YAVAŞLAR MÜHENDİSLİK de Hilmi YAVAŞLAR , fait la conception des coffrets et armoires électriques, l’étude et la réalisation de grandes infrastructures électriques, l’établissement et l’installation des transformateurs électriques et des lignes de tension à basse et haute tension. La réalisation des centrales électriques et vente des équipements électriques et solaires etc.

L’industriel ne tarit pas d’éloges sur son protégé. « C’est un ingénieur vraiment capable qui sera très bon. Je suis convaincu qu’il établira de beaux ponts entre la République de Turquie et le Burkina Faso et qu’il contribuera grandement au développement des deux États », a-t-il indiqué.

Bachirou Traoré accompagnant la famille YAVAŞLAR lors d’une rencontre entre acteurs économiques burkinabè et turcs à Istanbul, en novembre 2025

Pour prouver cet attachement, il n’a pas hésité à faire le déplacement jusqu’à Istanbul avec sa propre fille et Bachirou pour rencontrer les compatriotes du jeune homme.  L’hospitalité turque a ici brisé toutes les barrières.

Dans les ateliers de l’entreprise spécialisée dans les tableaux électriques et les postes de transformation, Bachirou n’est pas un étranger qui observe, mais un ingénieur que l’on forme avec soin. « Ils m’ont ouvert leurs portes et m’ont accordé une vraie place. Je leur suis infiniment reconnaissant », témoigne l’étudiant.

Un pacte pour le transfert de savoir-faire

Le patron de Bachirou ne se contente pas de donner du travail, il voit en la formation de Bachirou une manière de contribuer directement au développement du pays des Hommes intègres.

L’industriel Hilmi YAVAŞLAR, sa fille et Bachirou Traoré partagent leur vision du transfert de compétences avec la délégation d’entrepreneurs burkinabè

Hilmi YAVAŞLAR voit grand et souhaite transférer son savoir-faire, notamment en s’inspirant du modèle de construction TOKİ, qui a permis à la Türkiye de loger des millions de citoyens. « Si nous parvenons à transporter cette expérience là-bas, un grand dynamisme se créera », explique-t-il, avant d’ajouter

« Nous transférerons notre savoir-faire au Burkina Faso. Je suis convaincu que, grâce aux jeunes qui sont venus étudier ici et qui retournent dans leur pays en tant qu’ingénieurs qualifiés, ils accompliront de belles choses là-bas. Nous sommes toujours prêts à contribuer à cet égard ».

« Je porte l’espoir du Burkina Faso »

Malgré la distance, Bachirou garde le mental haut. La crise que traverse son pays renforce sa détermination. « Je ne suis pas ici seulement pour moi-même, je travaille pour tous nos citoyens. Je porte l’espoir du Burkina Faso ici », dit-il. Pour lui, la clé réside dans la pratique.

Bachirou Traoré, l’étudiant burkinabè, s’imprégnant de la technologie de pointe turque dans le secteur de l’énergie

Il rêve de ramener au pays cette culture de l’équipement moderne et de la manipulation technique qui fait la force du système turc. Un pont est en train de s’établir entre Denizli et Ouagadougou. Demain, Bachirou Traoré ne ramènera pas seulement un diplôme, mais une fraternité capable d’effacer les 5000 kilomètres de distance.

Hilmi YAVAŞLAR projette déjà la suite. « Peut-être qu’en été, avec Beşir (Bachirou, ndlr) et peut-être même en emmenant ma fille, nous irons au Burkina Faso pour rendre visite sur place aux personnes que nous avons rencontrées. Il faut commencer quelque part, une fois que c’est commencé, le reste suit. C’est pourquoi gardons le moral haut ».

Hilmi YAVAŞLAR projette déjà d’exporter son expertise industrielle au Burkina Faso

Et de conclure avec une vision d’avenir. « Nous souhaitons engager des relations commerciales plus étroites avec le Burkina Faso. Inch’Allah, vous en serez témoin à l’avenir et vous direz : À l’époque, nous avions fait une interview, regardez où nous en sommes arrivés», confie-t-il.

Akim KY

Burkina 24

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