Rasta explique pourquoi il aime « faroter »
Lors de la tournée du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) dans la région du Centre-Nord (du 19 au 23 mai 2015), un homme d’une certaine notoriété dans la province du Bam partageait de l’argent aux populations pendant et même après le meeting à Kongoussi. Il est orpailleur et s’appelle Maïga Abdoulaye dit « Rasta ». Lisez l’interview qu’il nous a accordée juste après le meeting du MPP à Kongoussi.
Burkina24 (B24) : Veuillez-vous présenter à nos lecteurs.
Maïga Abdoulaye (MA) : Je m’appelle Maïga Abdoulaye. Certains me surnomment Rasta. Mon village s’appelle Bourzanga. Je n’ai pas fréquenté l’école. J’étais un cultivateur (de mil) avant de partir en Côte d’Ivoire en quête de l’eldorado. C’était vers les années 1998.
B24 : Quel travail faites-vous actuellement ?
MA : Je suis dans l’orpaillage artisanal. Au fait, j’avais appris le métier bien avant que je parte en Côte d’Ivoire.
B24 : On peut dire que vous êtes orpailleur depuis combien de temps ?
MA : Je travaille partout où l’or fait son apparition au Burkina depuis les années 1993 jusqu’à aujourd’hui. Là où l’or apparait, nous y partons pour travailler. J’ai beaucoup de collaborateurs avec qui je travaille depuis longtemps.
B24 : Vous êtes très connu ici à Kongoussi.
MA : Moi, si j’arrive sur un site d’orpaillage pour travailler, si je gagne 25 francs par exemple, je donne 15 ou 20 francs à mes travailleurs et à mes proches. Personne ne connaît demain. Donc, il faut partager avec ses proches, ses collaborateurs parce qu’on a toujours besoin de travailler avec les autres pour réussir dans la vie.
C’est dans ça que les gens ont compris notre sens de partage. Actuellement je peux dire qu’il n’existe pas encore ce site d’orpaillage dans le Bam en particulier et au Burkina en général où je peux arriver et ne pas avoir de l’eau à boire, ni quelque chose à manger.
Cette année par exemple, on a bien travaillé et on peut dire que ça va.
B24 : Ça va sur quel plan ?
MA : On peut dire que ça va sur le plan bénéfice, sur le plan financier. On rend vraiment grâce à Dieu.
S’il y a un besoin qui se présente ici par exemple (à Kongoussi), on fait tout le possible pour apporter notre contribution.
C’est pour tout cela qu’on me connaît très bien et qu’on nous respecte partout où nous irons.
B24 : L’on vous voyait partager beaucoup d’argent au lieu du meeting du MPP.
MA : Effectivement. Au fait, pour tout vous expliquer, moi, ce que je gagne, je divise par trois. La 1re partie, je donne à ma famille (parents, frères, sœurs, etc.). La 2e partie, je garde pour moi-même et la dernière partie, je partage avec mes proches, les personnes en difficultés, amis, collaborateurs à travers par exemple des actes de bienveillance.
B24 : Est-ce que Rasta a un engagement politique ?
MA : Je ne peux pas répondre par l’affirmative ni par la négative. Mais ce qui est sûr, c’est celui qui est couché dans une maison qui sait que ça coule. Si je dis que je fais de la politique, je mentirais. Si je dis également que je ne fais pas la politique, je serais un menteur.
Mais sachez aussi que si tu n’aimes pas quelqu’un, tu ferais tout pour t’en éloigner. Au fait, moi-même, j’avais mal au pied. J’étais à Nag-Rengo pour me soigner tout récemment. Quand je suis revenu, mon ami ici présent (Alidou) m’a parlé de la tournée du MPP dans la région du Centre-Nord.
C’est pourquoi nous sommes venus au lieu du meeting et il m’a accompagné chez le président du MPP. Sinon je ne peux pas dire pour le moment que je suis un homme politique.
B24 : Vous avez rencontré Rock Marc Christian Kaboré. Qu’est-ce que vous vous êtes dit ?
MA : Nous avons parlé de beaucoup de choses. Mais surtout, nous lui avons adressé nos sincères remerciements et félicitations en tant que président du MPP. Nous lui avons également rassuré de notre soutien indéfectible.
B24 : En clair, est-ce que Rasta est au MPP ?
MA : Même si vous ne le dites pas, certains qui étaient présents au lieu du meeting le diront.
B24 : Nous tirons vers la fin de notre entretien. Dites-nous pourquoi on vous appelle Rasta.
MA : Vous savez, dans la vie, si quelqu’un est juste, clair et honnête, on a tendance à le qualifier de rasta. Partout où moi je vais, j’ai du respect pour tout le monde, je suis honnête avec tout le monde. Avant même que je garde mes cheveux, tous mes proches voyaient dans mes actes, la sincérité, l’honnêteté, la générosité.
Je vous dis, certains me regardent et pensent que je consomme de l’alcool ou fume la cigarette ou même la drogue. Seuls mes proches savent que même le Nescafé, je peux faire un mois sans gouter.
Propos recueillis par Noufou KINDO
Burkina24
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