Opinion- « Burkina Faso : Résister ou périr »
Roger Bemahoun donne sa lecture de la situation nationale.
Le 16 septembre 2015, le Burkina Faso a connu un tournant catastrophique dans sa marche glorieuse vers l’Etat de droit. Et comment ? De la pire des façons : un coup d’état ourdi par le Conseil « national » de la « démocratie ». En ces moments si difficiles pour ce vaillant peuple, nous nous solidarisons dans son refus contre sa caporalisation.
Et pourtant nous avions été prévenus
La quatrième tentative fut la bonne pour ces fossoyeurs de la démocratie. Dans ses adresses à la nation du 10 et 17 juillet 2015, le président de la Transition Michel KAFANDO avait exprimé toute sa lassitude : « j’aurai tout fait pour que la paix soit préservée dans notre pays. » Hélas ! Les pêcheurs en eaux troubles ont finalement commis l’infamie du siècle. Eh oui ! Quelle démocratie espère-t-on mettre en place au bout du fusil ? Pire quel peuple entend-on gouverner quand on tache ses propres mains du sang des innocents ? A moins qu’on ne soit dans le royaume des vampires.
Ces terroristes du C.N.D avec à leur tête le tristement célèbre Gilbert DIENDERE, ce Général dont les hauts faits de guerre est la prise en otage de civile, viennent de mettre à jour la liste des apatrides et renégats de ce pays. Nous avons beaucoup espéré du Général que ces actes terroristes perpétrés par sa horde. Nous l’attendions pour assurer notre sécurité et non s’ériger en rempart. Jusque-là, les coups d’état se soldaient toujours par des affrontements entre frères d’armes mais jamais contre son peuple. Ce que ce vaillant peuple est en train de vivre est la preuve de tout le mal qu’on disait de lui. Mais qu’il sache, qu’aucun homme ne peut venir à bout d’un peuple déterminé. Les 30 et 31 octobre 2014 sont la preuve qu’aucune terreur, ni dictature ne résiste à un peuple déterminé. Le peuple burkinabé comme à l’accoutumé résistera et vaincra. Aucun sacrifice ne sera de trop !
Qu’attendre de la médiation ?
C’est un secret de polichinelle que seul le rapport de force détermine l’issue de la lutte. C’est pourquoi, c’est sur le terrain de la RESISTANCE que la lutte doit s’opérer. L’issue de la médiation serait la résultante de ce que le terrain va déterminer. Car, ni Macky SALL, ni Thomas YAYI BONI, ni… ni….ni…, ne mèneront cette lutte à notre place. L’histoire récente nous l’enseigne.
Le président sénégalais ne s’est-il pas confessé en lâchant que les « problèmes sont complexes » ? Du reste Michel KAFANDO attirait notre attention : « Je suis au regret de le reconnaître, tous ces contacts ne m’ont pas donné la certitude que les différents protagonistes étaient prêts à accepter ce compromis dynamique qui puisse amener à l’apaisement social ». Face à des positions irrévocables, il n’appartient pas aux victimes de faire profil bas devant les bourreaux. Trois décennies d’humiliations de toutes sortes, d’insultes à l’intelligence, de fourberies, c’est inacceptable. La seule chose qui reste est la RESISTANCE contre cette forfaiture. Si chemin faisant la médiation porte des fruits dans le sens des aspirations du peuple qui, dans les quatre coins du pays, a dit non à l’imposture de cette pègre terrorisante, tant mieux.
Qui sont les alliés du peuple ?
Dans cette lutte pour la LIBERATION TOTALE, le peuple ne doit plus se tromper d’alliés. Il ne s’agira plus d’appeler à une quelconque rescousse. Les alliés du peuple sont ceux qui se seront déclarés comme tels ou qui n’agiront pas à contre-courant. Sur le chemin de la RESISTANCE le peuple doit faire extrêmement attention. Qui écouter ?
A côté de la lutte sur le terrain, le peuple doit faire face à l’agression idéologique. Sinon comment appeler « nouvel homme fort » quelqu’un qui est complètement vomi par ceux qu’il prétend gouverner. A moins que ça ne soit de l’ironie, de la flagornerie pour assouvir les fantasmes du chef putschiste ! La seule qualification qui sied est « chef des putschistes » au mieux des cas.
Le peuple doit s’armer de courage, se faire un moral gargantuesque pour gagner cette guerre psychologique. Cette fois-ci il ne s’agira pas de battre le pavé les mains nues. Ne jouons plus au martyr. Faisons l’économie de la victoire à la Pyrrhus.
Le temps sera également un autre allié. Car de toute évidence, cette situation est comparable à une guerre d’usure. Il faut compter avec l’usure du temps pour venir à bout de la réaction. C’est pourquoi, il faut coute que coute PERSEVERER en leur assenant sans répit des coups.
Au finish, la seule solution acceptable est le retour à la Transition entamée depuis novembre 2014 avec en prime la dissolution pure et simple de ce régiment de « sécurité » présidentiel. Tout autre accord politique n’est que compromission. Vaillant peuple du Burkina Faso, tu dois résister ou périr.
BEMAHOUN Honko Roger Judicaël
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