2iE : Nouveau bras de fer entre le personnel et la direction
Une partie du personnel de Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE) a entamé un mouvement de protestation ce mercredi 14 octobre 2015. Le groupe a dressé une plate-forme revendicative qu’il a adressée à la direction générale, en attendant qu’elle y réagisse dans les heures qui suivent. Il compte poursuivre la grève jusqu’à ce que sa revendication soit prise en compte.
Selon l’un des délégués du personnel Malick ZOROME, c’est une suite de « violations répétées de la liberté d’expression par la direction de 2iE » qui explique ce mouvement de protestation. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le licenciement d’un de leurs collègues, le Dr Mounirou, enseignant chercheur en hydraulique.
La direction reproche à ce dernier de n’avoir pas donné de sujet de rattrapage pour un examen avant d’aller en congé, ce qui ne devrait pas suffire pour un renvoi, selon les plaignants. Ils estiment que « le système d’enseignement est tel que même si un enseignant est absent, ses collègues peuvent donner un sujet aux étudiants ». M. ZOROME ajoute qu’une vingtaine d’enseignants ont été licenciés abusivement depuis l’arrivée de Amadou Hama Maïga à la tête de l’institut.
Sur la plateforme revendicative des mécontents, il est aussi souligné « la dégradation drastique des conditions de travail au sein de 2iE », « les violations répétées des droits des étudiants et les exclusions illégales dont certains d’entre eux font l’objet », entre autres.
Au regard de cela, le personnel demande notamment à la direction de « rendre fonctionnelles toutes les instances de discipline pour le personnel et les étudiants prévues dans les textes de 2iE », « mettre fin immédiatement aux mesures d’intimidation à l’encontre du personnel » et « mettre fin immédiatement aux agissements du ‘’Collectif sauvons 2iE’’ ».
Pendant que les plaignants avaient donné un ultimatum (15h du mercredi 14 octobre 2015) au directeur général Amadou Hama Maïga pour donner suite à leurs revendications, ce dernier prévoyait de recevoir la presse à 16h30 de ce même jour pour donner son point de vue sur l’affaire.
Ainsi, pour M. Maïga, il n’y a jamais eu de licenciement abusif, ni de menace à l’endroit du personnel. Il soutient en outre que seulement trois enseignants ont été licenciés suite à des fautes graves, et que deux d’entre eux falsifiaient les notes des étudiants pour les servir. Il a aussi tenu à souligner que sur plus de 200 membres du personnel, il n’y a que « dix ou quinze manifestants, et ils ont invité des gens externes à 2iE pour les épauler ».
Le directeur justifie les licenciements et renvois par le fait qu’il « ne peut pas accepter la médiocrité ». Pour ce qui est des mutations dénoncées par les manifestants il répond ceci : « je n’ai pas à me justifier sur les mutations de mon personnel. » Cependant, il dit n’avoir aucune suite à donner à la plateforme revendicative qui lui est parvenue car il « préserve l’intérêt de l’institution ».
Le bras de fer est donc serré entre la direction et une partie du personnel de l’institut. Cette dernière tient cependant à préserver l’image de 2iE et souligne que malgré les crises qui jalonnent les années scolaires depuis 2013, les enseignants mettent tout en œuvre pour conserver la qualité de la formation dispensée aux étudiants.
De son côté, le directeur veut rassurer les étudiants et les parents d’étudiants que cette grève du personnel ne concerne que certains personnels et que les cours se poursuivent normalement. « Les étudiants ne sont pas avec les manifestants. Ils veulent continuer les cours. Nous ferons la cérémonie de rentrée ce vendredi à Kamboince» ajoute-t-il.
Stella NANA et Saly OUATTARA (Stagiaire)
Burkina 24
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